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Martian Manhunter #1, la review

Martian Manhunter #1, la review

ReviewDc Comics
On a aimé• Des efforts de narration
• Eddy Barrows qui s'améliore toujours
• Mr. Biscuits
On a moins aimé• Une intrigue classique
• Encore la même dialectique
Notre note

L'un des personnages avec lequel DC Comics a eu le plus de soucis lors des New 52, c'est certainement le Martian Manhunter. Seul membre original de la Justice League qui n'a pas été intégré à la nouvelle équipe, histoire de faire de la place à Cyborg, on le retrouve dans Stormwatch sous une forme et une personnalité totalement différente de ce que l'on a pu connaître, et qui a déstabilisé les lecteurs. Plus tard, on le retrouve au sein de la Justice League of America, avec encore une nouvelle personnalité. Alors quand on lui offre une nouvelle série, on attend de voir ce qu'on lui a prévu ce coup-ci.

"Are you good ?"

Au scénario, on retrouve un certain Rob Williams que l'on connait dans le mainstream pour les nombreuses piges qu'il a pu faire chez Marvel, sur Ghost Rider ou Daken, mais qui est surtout un écrivain qui longtemps a été à la tête de Judge Dredd. Un de ces artistes qui ont été formé à l'école de BD anglaise, absurde et critique, punk. Ce n'est pas forcément ce que l'on retrouve pourtant dans les travaux américains du monsieur. Pourtant, les premières pages de ce numéro semblent nous rappeler son passé chez 2000AD, avec une scène au sommet de l'étrange où une petite fille discute de morale avec un extraterrestre pour le moins étrange. Une scène savoureuse qui nous dit que l'on va avoir du très bon.

Pourtant, la suite va se révéler beaucoup plus convenue, presque une réhabilitation de Martian Manhunter dans le texte. Le projet de ce comics est clairement de restituer le personnage dans la dialectique qu'on lui connaissait. Ce fameux débat sur sa nature monstrueuse, sur le fait que bien qu'il soit comme Superman, un alien qui veut protéger l'humanité (et avec beaucoup de pouvoirs en commun), il est rejeté pour son apparence différente là où le Kryptonien est adoré. Les différentes scènes mettant en scène le Martien sont là pour nous amener à nous interroger sur son alignement moral, lui qui a été conçu pour envahir la Terre et qui se pose pourtant en héros. Rien de surprenant ici, le schéma de Williams étant très classique.

"I am not a superhero. I am Martian."

L'intrigue en elle même est aussi classique. Notre héros doit protéger la Terre de ses compatriotes qui lancent un plan de terrorisme massif. Finies les invasions où le ciel s'obscurcissait d'une nuée de soucoupes volantes. Dans le monde d'aujourd'hui, les Martiens se la jouent DAESH de l'espace. Rapport à l'époque sans doute. Quoiqu'il en soit, si la façon de montrer la menace a changé, celle-ci reste par nature la même. Ce n'est pas la première fois que J'onn J'onnz se retrouve au milieu d'un conflit entre ses deux planètes. Ce ne sera sans doute pas la dernière et ici cela a le mérite d'être bien fait. Williams a d'ailleurs l'intelligence de ne pas nous servir une narration linéaire, nous lâchant une mosaïque que les épisodes suivants vont sans doute contribuer à compléter.

Un premier numéro qui reste donc agréable à lire. Si beaucoup de passages restent pour le moment très énigmatiques (cette scène à Dubaï ?), on imagine que c'est que Rob Williams sait où il veut nous emmener. La participation d'Eddy Barrows permet en plus de se laisser porter par la beauté des pages. De plus en plus solide, le dessinateur brésilien se livre aussi plus souvent à des idées de mise en page plus audacieuses. Bien aidé par le coloriste Gabe Eltaeb, il multiplie les ambiances (et préfère visiblement les scènes plus sombres) et nous offre une prestation des plus agréables.

Ce premier numéro de Martian Manhunter ne révolutionnera pas le genre, mais grâce aux bizarreries et à la maitrise narrative de Rob Williams, il reste un bon moment de lecture. Pas sûr en revanche que Martian Manhunter retrouve le cœur des fans avec un telle série, lui qui doit avoir une dent contre Geoff Johns pour l'avoir viré de la Justice League.

Alfro
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