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Édito #39 : Hugh Jackman, la voie du guerrier

Édito #39 : Hugh Jackman, la voie du guerrier

chronique

Une page se tourne. Ce week-end et à lui seul, Hugh Jackman a réussi à remuer tout le petit monde des comic books, en annonçant sur son compte Instagram qu'il jouerait Wolverine "une dernière fois". Un départ au moins supposé, mais sans doute acté, qui met fin à un parcours unique en son genre : via son personnage, Hugh Jackman a façonné un genre, qui lui rend désormais tous les honneurs en faisant de lui une star incontournable du grand écran.

Le saviez-vous ? Hugh Jackman doit l'explosion de sa carrière à Russell Crowe. En effet, la star de Gladiator n'était autre que le premier choix de Bryan Singer lorsqu'il développait le premier film X-Men pour le compte de la Fox. Crowe finit par décliner le rôle, mais en profita pour placer son compatriote australien Hugh Jackman dans les petits papiers de Bryan Singer. La suite, vous la connaissez, Hugh Jackman est le recordman des films de super-héros, à l'affiche dans le rôle de Wolverine (déjà archi-populaire en comics) depuis 2000 et au moins jusqu'en mai 2017, date de sortie prévue pour le troisième film solo du griffu. Un règne de 17 ans, à en faire pâlir les plus grands : n'en déplaise à Michael Keaton, qui est Batman, Hugh Jackman est Wolverine dans neufs films, trois trilogies. En une quinzaine d'années, Le Chevalier Noir, lui, a changé quatre fois d'alter-ego. Et après tout, contrairement à Keaton, Jackman est le premier, le seul, l'unique Wolverine.

Et si on considère, comme je le fais volontiers, que les mutants de Singer et les Spider-Man de Sam Raimi sont les vrais débuts des super-héros au cinéma, Hugh Jackman est l'unique star à pouvoir revendiquer une paternité sur le genre. A travers ses neufs films, l'interprétation de l'acteur australien change, elle incarne les différentes étapes de l'arrivée des comic books au cinéma, qui s'installent progressivement comme un genre à part entière depuis quinze ans. Prenez par exemple la musculature arborée par l'australien. Raisonnable dans le premier film X-Men, elle est devenue celle de Ken le Survivant dans Days of Future Past. Et si on peut voir dans ce changement de gabarit toute la dévotion de l'acteur, qui a traversé plusieurs cancers de la peau, j'y vois surtout une influence du genre sur Hugh Jackman et son personnage : quand même des Chris Pratt deviennent des monstres, le Griffu doit s'imposer.

 Mais la relation complexe entre Hugh Jackman et le genre ne fonctionne pas que dans un sens. De manière implicite ou non, l'acteur, en incarnant Wolverine, a créé des tendances, a donné vie à des archétypes pour les super-héros au cinéma et pour leur marketing. Bien avant un Rocket Raccoon ou un Robert Downey Jr, le Wolverine de Jackman, qu'on l'aime ou non, est la parfaite incarnation de ce personnage "à la cool" qui, à lui seul, vous donne envie de payer votre ticket. A ce titre, Jackman est au genre super-héroïque ce qu'Arnold Schwarzennegger est à celui de l'action : une figue de proue, une sorte de père fondateur adoptif au nom si puissant qu'il fait se lever les foules. 

Et si, comme nous le disions, le personnage a toujours été populaire du côté des comics, il y a fort à parier sur l'influence de Jackman. Elle n'est sans doute pas innocente dans les choix de la 20th Century Fox en termes de spin-offs, par exemple, puisque deux films Wolverine ont été préférés aux origines de Magneto. Et on peut même dire que l'interprétation de Jackman va au-delà de ses simples films, puisque de nombreux dessinateurs de comics, sans aucune pression (la Fox n'ayant pas son mot à dire sur les titres de Marvel) ont parfois représenté le griffu sous des traits plus proches de ceux de l'acteur que du petit héros trapu qu'on croise dans nos pages favorites.

Autant dire qu'une énorme responsabilité pèsera sur le remplaçant potentiel d'Hugh Jackman. Car nous le savons, la Fox ne s'arrêtera pas en si bon chemin, surtout après les scores de Days of Future Past au box-office. Quelque soient les futurs films X-Men, on imagine mal le studio se passer d'un personnage comme Wolverine, même si la relève ne se fera pas sans risques. Seul un inconnu ou une autre star colossale comme un certain Tom Hardy (soufflé par Alfro) assurerait le studio dans sa démarche. 

 Mais nous n'en sommes pas encore là, et il est toujours temps de célébrer ces longues années de règne, marquées par une interprétation solide et inspirée, bien qu'elle ne soit pas toujours à notre goût. Incontestablement, Hugh Jackman est l'une des grandes stars de cinéma qu'il nous reste, bien devant des Chris Evans, Hemsworth et Pratt, en ascension, et un Robert Downey Jr frimeur. Une chose est sûre : Wolverine ne se rendra pas sans combattre, car telle est la voie du guerrier.


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