J-1 avant le retour du Docteur sur la BBC, dans sa douzième incarnation interprétée par Peter Capaldi. Mais avant cela, Titan Publishing qui a récupéré les droits l'an dernier des mains d'IDW, a commencé à publier deux séries consacrées aux deux derniers Docteurs. Hier nous vous faisions la critique du premier numéro consacré au dixième Docteur (David Tennant) sur Whoniverse. Aujourd'hui il est temps de parler de la version Matt Smith.
A l'instar du premier numéro de sa série sœur, les débuts du onzième Docteur chez Titan puisent leur force dans leur fidélité à l'esprit de la série. Et plus que ça, à l'esprit de son incarnation. Chaque Docteur a sa personnalité, ses traits de caractère bien marqués. Celui de Matt Smith a toujours été un clown triste. Celui qui cache sa colère, son chagrin ou sa solitude à travers un comportement et des aventures extravagants. C'est ce qui a fait de lui l'un des Docteurs les plus imprévisibles envers ses ennemis, mais aussi très empathique envers tous les êtres vivants. On retrouve cette ambiguïté dans ce numéro qui le voit poursuivre un personnage haut en couleurs dans une aventure cartoonesque, mais qui ne manque pourtant pas d'émotion.
Une nouvelle fois, on suit les aventures du Docteur à travers les yeux d'un compagnon humain, et à travers elle, Al Ewing et Rob Williams nous montrent un univers déprimé. L'univers d'Alice, une jeune femme qui perd tout peu à peu. Sa mère, son travail, son appartement, ses amis... plus rien ne lui sourit, et la vie paraît plus triste que jamais. Simon Fraser au dessin, et Gary Caldwell à la couleur, mettent parfaitement en image ce sentiment, dépeignant un monde gris, sans saveur, dans lequel une petite touche bleue va bientôt faire son apparition à travers l’atterrissage d'un étrange vaisseau, puis un arc-en-ciel de couleurs lors de l'arrivée de deux aliens pas comme les autres.
Le premier est un monstre, sorte de chien géant courant à travers à la ville, à la recherche d'une nourriture très particulière, et l'autre est un Seigneur du Temps, à l'apparence humaine. Un grand fou courant après un chien de l'espace, et qui va tout de suite remarquer Alice. Ayant laissé Amy et Rory en amoureux après leur mariage (une nouvelle fois, ça nous permet d'explorer des morceaux de vie inédits du Docteur), ce sauveur improbable se lie rapidement d'affection pour cette femme qui ne réagit pas comme les autres à une situation somme toute anormale. Et c'est en voyant qu'ils peuvent s'aider l'un l'autre que le Docteur va lui proposer une alliance. Alice va devoir choisir si elle suit ou non cet inconnu dans une aventure qui a déjà changé sa vie.
Drôle, émouvant, bien rythmé et dialogué, ce Eleventh Doctor #1 est un vrai bon comic book consacré au plus célèbre Seigneur du Temps. Ouvrant la série sur un one-shot qui pourrait s'étendre à plus, il nous prouve que Titan Publishing n'a pas récupéré la licence sans savoir où elle allait. Après deux bonnes impressions pour les deux séries, on est impatient de voir ce que pourra faire l'éditeur avec le douzième et tout nouveau porteur du costume.
