C'est généralement comme ça que les choses fonctionnent à Hollywood : on sort un premier film sur un titre économe, pour installer une marque, et ensuite, on tartine sur les opus suivants pour éviter autant que possible d'utiliser des chiffres. Vous aviez "Thor" ("haha" alors non les gars, on a fait le tour de cette blague là c'est bon), et ensuite vous aviez "Thor : The Dark World". Ou "Star Trek" puis "Star Trek : Into Darkness". Bien entendu, il existe des exemples pour contester cette théorie, notamment lorsqu'une franchise repart de zéro, comme avec Batman Begins ou Superman Returns. Certains studios ont même tenter de filouter en imposant une variation alternative avec des articles ou des contournements - comme pendant la mode des "The", avec "The Wolverine", "The Predator", "The Batman"... et puis, une fois qu'on a épuisé toutes les idées, on se retourne vers les bases.
Du côté de James Gunn en revanche, les titres ont généralement une apparence plus épurée. Le réalisateur avait été épargné par cette logique des titres en surextension au moment de la trilogie des Gardiens de la Galaxie - là où le gros de la production Marvel Studios appliquait encore cette politique du rajout ("Avengers : Infinity War", "Black Panther : Wakanda Forever", "Doctor Strange in the Multiverse of Madness" etc), lui se sera contenté de rajouter des "vol. 2" et "vol. 3" pour sa petite franchise de baroudeurs de l'espace. En revanche, pour s'épargner une confusion problématique avec le Suicide Squad de David Ayer, il n'avait tout de même pas pu échapper au critère de séparation obligatoire au moment de monter le film The Suicide Squad.
Désormais aux commandes de DC Studios, Gunn applique cette même simplification sur le titrage des prochaines adaptations actuellement en développement. Si son film Superman s'appelait, au départ, "Superman : Legacy", le bonhomme a finalement tranché en faveur d'un "Superman" tout court pour assumer un résultat plus essentialiste (et s'inscrire volontairement dans la continuité du premier film de Richard Donner sorti en 1978). Même constat pour le projet Supergirl : Woman of Tomorrow : le président de l'enseigne a confirmé que cette nouvelle adaptation des aventures de Kara Zor-El s'appelerait simplement "Supergirl" au moment de sa sortie dans les salles de cinéma. James Gunn a confirmé la nouvelle tout récemment dans une entrevue accordée au site RollingStones. En gros, on épure. On escamote. On simplifie.
En l'occurrence, ce titre un peu longuet avait surtout été choisi comme point de référence pour désigner la BD qui inspire directement ce nouveau long-métrage : le comics Supergirl : Woman of Tomorrow de Tom King et Bilquis Evely. Dans la mesure où le grand public a peu de chance de l'avoir lue en amont, le renvoi direct n'était probablement pas utile (ou pas aussi vendeur que pour l'extrême minorité des lecteurs qui se déplacent vers les salles de ciné).
Ceci étant, tout ceci n'explique pas pourquoi la série "Lanterns" s'appelle "Lanterns" et pas Green Lantern... ne serait-ce que pour la cohérence des marques. Mais là-encore, il n'est pas interdit de penser que le souvenir du sinistre film avec Ryan Reynolds a définitivement enterré la marque du point de vue des consommateurs généralistes, ou que Damon Lindelof et Chris Mundy avaient envie de s'épargner les blagues faciles de vidéastes en mal d'inspiration.
Supergirl, donc, est attendu pour le 24 juin 2026 dans les salles de cinéma.
