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Age Of Apocalypse (2005) : la review

Age Of Apocalypse (2005) : la review

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Notre note

            Vous aurez sûrement remarqué que depuis quelques semaines Marvel multiplie les teasers à propos des titres X-men et affiliés pour l’event MMXI. En revanche un détail vous a peut-être échappé. Sur le teaser Uncanny-X-Force, on voit nos assassins mutants face à des versions étranges des X-Men.

Et bien ces personnages n’ont pas été créés pour MMXI. Ils sont issus de la mini-série « Age of Apocalypse » par Akira Yoshida (Wolverine : Soultaker) et Chris Bachalo (X-Men, Steampunk) sortie en 2005 pour commémorer les dix ans du crossover original. Comicsblog a donc décidé de vous proposer une review de cette mini pour vous rafraîchir la mémoire ou vous la faire découvrir.

            Avant de commencer, petite piqure de rappel pour les moins de vingt ans. En 1995 Marvel publie le méga crossover Age of Apocalypse, qui englobe tous les titres X. Le pitch est le suivant: Légion, fils schizophrène de Charles Xavier voyage dans le passé pour tuer un jeune Erk Lehnsherr avant que celui-ci ne devienne Magneto. Malheureusement c’est Xavier qui finit par mourir. La conséquence de ce meurtre est la création d’une réalité parallèle cauchemardesque où Apocalypse règne en maître. Son principal opposant s’avère être Magneto, qui a repris le rêve de son défunt ami Charles Xavier à son compte et est le chef des X-men. Suite à diverses péripéties que nous n’énumèrerons pas ici (je vous renvoie à la lecture de cet excellent cross over, récemment réédité en trade paperback), Bishop réussit à retourner dans le passé et empêcher Légion de tuer son père. Au même moment, alors que Magneto a enfin vaincu Apocalypse, une pluie d’ogives nucléaires s’apprête à s’abattre sur New York.

            En 2005, le coréen Akira Yoshida imagine une suite à cette histoire. Tout commence quelques secondes après la fin du cross over originel dans un prologue dessiné par Mark Brooks (Cable & Deadpool) et publié dans un one shot « Age of Apocalypse ». On y assiste au démantèlement des ogives nucléaires avant leur explosion par une force mystérieuse. Le monde est donc sauvé. Tous ceux présents pensent que Magneto est le responsable de ce miracle. Le maître du magnétisme choisira à contre coeur de ne pas les détromper afin de ne pas briser les espoirs placés en lui. Il finira directeur des affaires mutantes au sein du gouvernement chargé de reconstruire le pays. Mais le poids de son mensonge lui pèse. D’autant plus que M. Sinister, qui a survécu à la chute d’Apocalypse le fait chanter. Il exige la tranquillité en échange de quoi il gardera le secret de Magneto. A noter que le one shot susmentionné contient trois autres histoires, toutes très bonnes. Les deux premières plairont surtout aux fans du crossover original. Scott Lobdell (Uncanny X-Men) et le trop rare Alvin Lee (Street Fighter) nous content la genèse de « Generation Next » (un des groupes mutants de l’ère d’Apocalypse) dans la première. Tony Bedard (Exiles) et Paco Medina (X-Men) nous racontent comment Sabertooth s’est entiché de Wild Child dans la seconde. La troisième histoire par Larry Hama (Wolverine) et Talent Caldwell (Fathom : Killian’s Tide) concerne une mésaventure de Logan au Japon. Si elle a a priori peu de liens avec l’Ere d’Apocalypse, elle fournit en revanche de précieux indices quant aux origines d’un des personnages principaux de la mini d’Akira Yoshida.

            Venons en justement à cette fameuse mini série en six numéros. Le scénariste opte pour une structure narrative assez surprenante. Son histoire peut en effet être découpée en trois diptyques qui s’enchaînent portant sans temps morts.

Le premier diptyque fait directement suite au prologue et sert essentiellement à établir l’univers dans lequel l’histoire se déroulera. On y voit la nouvelle équipe d’X-Men de Magneto traquer les anciens sbires d’Apocalypse pour les livrer à la justice. En parallèle on assiste aussi au périple d’une mystérieuse jeune femme dotée de griffes, Kirika. Celle-ci est à la recherche de Wolverine (Weapon X dans cette réalité) sur ordre de Magneto, pour le convaincre de sortir de sa retraite. Logan s’était retiré du monde suite à la mort de son amante, Jean Grey.

Le décor ainsi planté par l’auteur est très séduisant. Les doutes de Magneto quant à sa mission contribuent à créer une tension dramatique et donnent une certaine épaisseur psychologique au personnage. Les X-Men « revus et corrigés » Age of Apocalypse sont attachants et Akira Yoshida a établi des dynamiques intéressantes entre eux. Ces personnages s’avèrent assez différents des versions « normales » pour susciter de l’intérêt, même si on pourra regretter que ces différences se soient globalement estompées par rapport au crossover original. De même il est dommage que la raison qui pousse Logan à revenir parmi les X-Men soit un peu simplette (se battre lui manquait).

            Le second diptyque est dans le même esprit, avec des « character moment » réussis (le match de foot) et beaucoup d’action. La différence est qu’il se focalise exclusivement sur l’affrontement entre les X-Men et la fratrie Guthrie ( la famille de Cannonball) dont les membres étaient dévoués à Apocalypse sauf la plus jeune sœur Paige (Husk de Génération Nerxt). Là encore voir les X-Men à l’œuvre est agréable et la pirouette scénaristique de l’auteur pour faire revenir un personnage d’entre les morts est assez bien trouvée (elle est d’ailleurs un clin d’œil au New X-Men de Grant Morrison, je n’en dis pas plus). En revanche le dénouement de l’affrontement déçoit car il repose sur une ficelle bien trop grosse. En effet les X-Men l’emportent grâce aux interventions miraculeuses d’une Psylocke littéralement sortie de nulle part et d’un Magneto tout puissant. Un  peu facile. Et surtout l’histoire se conclut sur l’annonce d’une autre résurrection surprise. Deux en deux numéros, ça commence à faire beaucoup et le ressort dramatique s’épuise.

            Enfin le troisième et dernier diptyque traite de cette fameuse résurrection, celle du personnage que l’on nommera « mutant alpha » pour ne pas livrer de spoiler. Notez que, si vous avez vu le teaser MMXI, vous devriez sans peine trouver de qui il s’agit. Mais surtout on a enfin droit à la résolution du subplot introduit dans le prologue : le chantage de M. Sinister. Mieux vaut tard que jamais. Si cette résolution tardive est globalement satisfaisante sur le plan de la cohérence (Sinister voulait la paix pour étudier et contrôler les pouvoirs du mutant alpha), elle est cependant très mal amenée à travers deux fastidieuses pages de dialogue au début du numéro 6. C’est d’autant plus dommage qu’au numéro précédent, Akira Yoshida avait réussi le tour de force de réaliser un long flashback (dix pages) expliquant parfaitement la mise en place du chantage de Sinister sans être ennuyeux. L’autre faiblesse majeure de ce dernier diptyque est la fin du combat entre les X-Men et le mutant alpha qui arrive encore une fois un peu trop facilement. S’ajoutent à cela des morts un peu gratuites. Heureusement l’histoire continue encore sur quelques pages jusqu’à arriver à une conclusion satisfaisante et laissant la place pour de nouvelles aventures. On sera juste déçu par les « révélations » sur les origines de Kirika, qui ne font que confirmer ce qui avait été annoncé en dernière page du numéro 1. On aurait préféré un rebondissement.

            Au niveau du dessin, Chris Bachalo nous livre une prestation qu’on qualifiera de plutôt bonne mais pas exceptionnelle. Le dessinateur a, au début de la série, un peu tendance à retomber dans ses travers. Ses pages sont trop chargées et la lisibilité en souffre. C’est flagrant pour les scènes d’action, notamment au numéro 2, dans les égouts.

Heureusement il se corrige à mesure que la série avance et dès le numéro 3 on peut à nouveau comprendre facilement ce qui se passe sous nos yeux. Malheureusement, ce qu’on gagne en clarté, on le perd en folie, Bachalo ne s’affranchissant que rarement des cases. Pourtant cela lui réussit plutôt quand il le fait (y compris sur les premiers numéros : ses meilleures pages sont celles où il se lâche le plus). Autrement le trait ultra exagéré et l’utilisation de noirs très compacts correspondent bien tant à l’histoire de Yoshida qu’à l’esprit global de l’ère d’Apocalypse. On se souviendra d’ailleurs que Chris Bachalo faisait partie des artistes sur le cross over original. L’artiste a même été chargé de refaire les designs d’à peu près tous les personnages (les exceptions les plus notables sont Weapon X, Sunfire et Magneto). C’est souvent très réussi (Rogue, Storm, Gambit, Kirika), parfois surprenant (le Silver Samourai avec une épée XXL) et à de rares occasions raté (Quicksilver, Beak). On terminera à propos du dessin en soulignant que les six couvertures (qui se connectent) sont absolument superbes.

            Au final, Akira Yoshida et Chris Bachalo nous livrent donc une histoire sympathique bourrée d’acion et bien dessinée. Mais elle pâtit de problèmes de construction (la partie sur le mutant alpha aurait gagné à être plus longue) et de l’usage abusif de ficelles format câble d’amarrage de paquebot.

Les plus : Le retour de l’Ere d’Apocalypse

                 Les dessins de Bachalo

                 Une histoire sympathique…

Les moins :…mais qui abuse des ficelles scénaristiques

                   Quelques designs et quelques pages ratés

                   Même si ce n’est pas indispensable, mieux vaut avoir lu l’original pour apprécier.

Notes : Dessin : 3,5/5

            Scenario : 3/5

            Glogale : 3,5/5

Jeffzewanderer
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