Pour son troisième épisode, Rumeur un autre jour revient sur Comicsblog avec un sujet qui avait fait son bonhomme de chemin : l'arrivée de Bryan Cranston, la star de Breaking Bad, au casting de Batman/Superman en tant que Lex Luthor. Depuis, on sait depuis que Jesse Eisenberg incarnera le célèbre chauve dans le prochain film de Zack Snyder, qu'on appelle désormais Batman V Superman : Dawn of Justice.
Avec Man of Steel, Warner Bros a lancé un univers partagé cinématographique sans trop d'enthousiasme. Il faut dire que le film, écrit par David Goyer et réalisé par Zack Snyder, n'avait pas été conçu comme une vraie introduction de l'univers DC pour les salles de cinéma. Malgré tout, plusieurs éléments de la mythologie Superman transparaissent dans Man of Steel, et notamment ses parents, génétiques et adoptifs, Lois Lane ou encore Perry White, mais pas sa némésis ultime, Lex Luthor, qui sera finalement introduit dans le nouveau chapitre de la saga DC/Warner, Batman V Superman.
Dès juin 2013, Snyder et Goyer annoncent qu'ils travaillent sur une suite de Man of Steel, commandée en urgence par Warner bros. Il faut dire que le studio cherche à accélérer les choses depuis qu'il a senti la vague des adaptations de comics monter. Résultat, le mois suivant, une suite est annoncée à la San Diego Comic Con, et on apprend qu'elle introduira également un nouveau Batman. Les mois passent et Batman/Superman enchaîne les rumeurs, brisant tous les records de ce côté là avec une avalanche d'infos contradictoires qu'on ne retrouve même pas chez Star Wars : The Force Awakens.
Dès la San Diego Comic Con, les rumeurs se mettent donc à décoller quant à la figure maléfique qui serait introduite dans ce nouveau film. Et elles n'attendront pas janvier 2014 pour prononcer le nom honni de Lex Luthor. On rapporte alors l'existence de nombreuses négociations, les acteurs Joaquin Phoenix, Mark Strong, Terry O'Quinn et Denzel Washington étant mentionnés dans les ouï-dires. Mais aucune rumeur ne persistera plus que celle qui concernait le déjà légendaire Walter White, alors en pleine ascension.
Et pour cause, puisque la série Breaking Bad, acclamée par le public comme par la critique, se termine alors sur les écrans branchés sur la chaîne AMC. Si les fans de la série n'ont pas attendu sa dernière et épique saison pour venter les mérites de l'acteur, la rumeurs vont forcément de paire avec l'exposition médiatique accordée à Breaking Bad à l'époque.
Le nom de Bryan Cranston revient, au point où plusieurs sites finissent par annoncer sa venue au casting sans trop de pincettes. Forcément, les bruits de couloirs commencent à être remarqués par le principal intéressé, qui finit par démentir la rumeur qui le voyait déjà venir dans six films différents. Il ne ferme toutefois pas la porte à l'offre et se montre intéressé par l'idée, tout en ironisant sur le fait qu'on l'imagine en Lex Luthor uniquement parce qu'il est chauve. Il n'aura malheureusement plus l'occasion de revenir sur l'idée, coiffé, c'est le cas de le dire, au poteau par Jesse Eisenberg quelques mois plus tard. On notera d'ailleurs cette annonce plein d'ironie : c'est un acteur qui porte les noms de Jesse (incarné par Aaron Paul dans Breaking Bad) et d'Eisenberg (à un "h" prêt, le surnom du personnage de Cranston dans la série) qui incarnera finalement Luthor. L'humour est partout.
En tant que fan de Breaking Bad, je suis l'un des nombreux témoins du talent capable d'être déployé par l'acteur. L'évolution de son jeu en cinq saisons est tout simplement bluffante, et il parvient à nous faire aimer l'un des pires montres de l'histoire des séries américaines avec une facilité déconcertante. Face à la caméra, c'est un homme à la fois fragile mais imposant, un vrai dérangé lorsqu'il incarne Walter White, et donc un parfait concurrent pour l'archi-vilain Lex Luthor, qui a d'ailleurs déjà été incarné par un autre grand acteur du petit écran, Kevin Spacey, qui brille depuis trois saison dans House of Cards. Forcément, ne pas compter Cranston à l'affiche, c'est un manque à gagner énorme, car l'acteur aurait donné une certaine présence physique au personnage (qui va devoir faire face à Superman et ses amis, tout de même) tout en capturant la complexité de la némésis de l'homme d'acier.
Seulement, depuis que Jesse Eisenberg a été engagé pour le rôle, je n'ai plus aucun regret. J'aurais sans doute préféré Cranston à n'importe quel autre candidat en lice, mais l'annonce, comme celle de Batfleck avant elle, m'a surpris, dans le meilleur sens possible du terme. L'ambition et l'audace derrière ce choix forcent le respect, et je trouve l'idée d'un Luthor plus jeune très intéressante, bien plus que l'aurait été l'interprétation de Cranston. Plusieurs sources indiquent d'ailleurs que ce nouveau Luthor serait un vilain totalement dans l'air du temps, conforté dans son arrogance par un génie précoce et des milliards qui le mettent à l'abri des lois. On parle aussi d'un méchant "pour la génération Facebook" ce qui est plutôt rassurant quant on connaît la performance d'Eisenberg dans The Social Network, où il incarnait un proto-Lex Luthor en la personne de Mark Zuckerberg. Et je meurs d'envie de voir cette nouvelle génération de prodiges, qui font de nos jours l'objet d'un véritable culte, se retrouver au cinéma dans une adaptation de comic book. Que se passerait-il si ce genre d'idoles décidaient que les aliens n'étaient pas les bienvenus sur notre planète ? Voilà un sujet qui me donne envie d'acheter mon ticket pour Batman V Superman.
