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All-Star Superman, la review

All-Star Superman, la review

ReviewUrban
On a aimé• Un concentré de Superman
• Des dessins incroyables
On a moins aimé• L'absence de VF sur le DVD
• Une adaptation pas à la hauteur du chef-d'oeuvre
Notre note

En 2005, DC Comics lance son label All-Star, destiné à donner à des auteurs le champs libre pour donner leur interprétation d’un personnage iconique, le tout sans contrainte de continuité et d’univers partagé. Après le Batman & Robin par Frank Miller et Jim Lee, dont on ne connaîtra jamais la fin, c’est Superman qui est confié à Grant Morrison et l’artiste de son choix. L’écossais choisira alors Frank Quitely pour notre plus grand plaisir.


Ce n’est pas un hasard si Grant Morrison est choisi par DC Comics pour écrire All-Star Superman. Quelques années plus tôt, il avait proposé à la Distinguée Concurrence une idée pour moderniser l’Homme d’Acier, accompagné de Mark Millar, Mark Waid et Tom Peyer. Avec la série Superman Now, les auteurs voulaient rendre hommage à toutes les versions du super-héros présentées de sa création jusqu’au début du 21ème siècle, à l’écran ou sur le papier. Du côté de la continuité, un peu comme pour les New 52, l’idée était à la fois de l’inclure et de la transcender, pour garder l’essence même de Superman.

Vous aurez compris que l’on retrouve beaucoup de cette idée dans All-Star Superman, ainsi que quelques-uns des points imaginés à l’époque pour l’histoire qui aurait été développée. Superman nous est présenté comme un demi-dieu, quasi-omnipotent et qui se bat avec les réels héros de la mythologie pour réaliser ses douze travaux, et mériter l’amour de Lois Lane. Mais Grant Morrison ne fait pas dans la simplicité et nous offre une ambivalence à tous les niveaux, présentant un Clark Kent balourd et maladroit et surtout un héros dont l’origine de sa force le mènera à sa perte. Il pousse également la dualité de son récit jusqu’à nous montrer un monde qui a besoin de Superman, mais apprend à s’en passer en créant son propre Superman. Une boucle infinie qui symbolise la relation de l’humanité avec son héros, et de Lex Luthor avec sa némésis.

L’histoire nous est présentée à travers douze numéros représentant les douze travaux que Superman aura à effectuer avant sa mort, et pouvant se lire comme des oeuvres à part entière. La magie fait que cette histoire finalement assez courte parvient à synthétiser ce qui fait de Superman ce qu’il est, tout en prenant son temps et en s’attardant sur les détails les plus anodins. La lecture est d’ailleurs continuellement enrichie par la connaissance qu’à le lecteur de l’univers du kryptonien. Vous pouvez le lire sans rien en savoir, et vous remarquerez que finalement vous connaissez les bases. Puis vous pouvez le lire et le relire en découvrant chaque fois de nouveaux détails. Un exemple particulièrement frappant du concept est sa première page racontant les origines du personnage, en quelques cases et quelques mots, sans que l’on n’ait besoin de plus. Le tout nous amène sur une double page majestueuse montrant un Superman au-dessus de tout et de tous, plein de force et d’espoir et à la bonté rayonnant sur son visage.

L’un des aspects saisissants de la série vient de son accessibilité. Certes un nouveau lecteur ne saisira pas toutes les nuances, mais il ne sera pas perdu par une continuité de plusieurs décennies. Au contraire, et comme le souhaitaient les différents auteurs à l’origine de Superman Now, cette lecture du personnage mélange les éléments des différentes continuités en en créant une nouvelle, une mythologie propre qui se suffit à elle-même pour nous conter Superman, et ce même plusieurs années après, malgré le passage d’un relaunch/reboot.


C’est le genre de série pour laquelle on ne regrette pas l’attente (les douze numéros ont été publiés sur plus de deux ans), tant au niveau du dessin que de l’histoire. Frank Quitely s’approprie ses personnages et leur personnalité. On reconnaît Superman à sa taille et sa puissance, il en impose clairement pour quiconque se retrouve face à lui. Et le même homme un peu courbé et la tête penché nous donne un Clark Kent penaud, à la limite du benêt. Sa Lois Lane est petite, sexy mais terriblement forte et charismatique. Mon personnage préféré est peut-être Jimmy Olsen qu’on voit presque changer de personnalité alors qu’il change de vêtements pour se glisser dans la peau des autres.

DC Animated a décidé il y a deux ans d’adapter l’histoire en version animée pour le grand public. C’est Dwayne McDuffie qui a revisité le scénario pour cette version, et l’ironie veut que le film sorte en DVD et Blu-Ray le lendemain de sa mort. Le format obligeant, la construction de l’histoire est simplifiée pour en faire un tout, et certains chapitres sont omis. L’adaptation en demeure assez bonne malgré des coupes assez navrantes (on coupe les parties les plus émouvantes au profit de l’action), mais il aurait fallu opter pour une mini-série pour correctement adapter l’histoire. La fin diffère légèrement, notamment pour le sort de Lex Luthor qui, sans spoiler, a un rôle très important dans l’histoire. On peut d’ailleurs considérer cette fin comme plus belle que celle du comic book. Si l’animation tente de rendre hommage au style de Quitely, elle reste trop classique pour vraiment ressortir. Enfin pour le point noir de l'adaptation, on aurait aimé conservé les doublages classiques des personnages. On retrouve James Denton (Desperate Housewives) en Superman, Christina Hendricks en Lois Lane (Mad Men) et Anthony LaPaglia (FBI : Portés Disparus) en Lex Luthor. Les trois acteurs sont loin d’être mauvais, mais ils ne collent pas forcément à l’idée que l’on se fait des personnages.

Notons que pour des questions de droits, en France seul le Blu-Ray contient le doublage VF. Il faudra se contenter de la VO sous-titrée en anglais pour le DVD. Les deux supports sont disponibles dans la version publiée par Urban Comics. De jolis bonus accompagnent d’ailleurs cette édition, avec les travaux préparatoires et de nombreux descriptifs des personnages et des éléments de la mythologie Superman. C’est définitivement une édition à ne pas manquer.

Grant Morrison avait décidé de rendre Superman intemporel, lui et Frank Quitely le font avec brio. All-Star Superman fut un classique quasi-instantané malgré sa publication étalée, et devrait rester pendant longtemps encore dans le coeur des fans. Un vrai plaisir à lire, à relire et à redécouvrir. Jetez-vous dessus.



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Manu
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