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Hawkman : Found #1 se coince entre mythologie et tie-in dispensable

Hawkman : Found #1 se coince entre mythologie et tie-in dispensable

ReviewDc Comics
On a aimé• Une structure narrative prenante
• Le côté miroir à Batman : Lost #1
• Le duo artistique efficace
On a moins aimé• Manque de richesse dans son propos
• Aucune surprise à relever
• Ne sort pas de son côté tie-in
Notre note

L'habitude de voir les crossovers des Big Two s'accompagner de multiples numéros annexes, qu'on appelle tie-ins, laisse parfois émerger de bonnes surprises, qui réussissent à transcender leur nature de supplément éditorial pour complétiste. Au mois de novembre dernier, Batman : Lost #1 était de cette catégorie, en associant à son rattachement à l'event Dark Nights : Metal une belle exploration de la continuité du Chevalier Noir. Son numéro miroir Hawkman : Found #1 pouvait donc laisser espérer pareille lecture, surtout qu'il amorce le retour de Jeff Lemire chez DC Comics. Mais le bilan au sortir du numéro est un peu plus mitigé.

Nous avions déjà pu voir depuis la sortie des numéros Dark Days (voir ce dossier pour rappel) qu'avec Metal, c'est le Hawkman originel qui revenait dans les publications DC (sa version du Silver Age ayant disparu en amont dans la mini-série Death of Hawkman) avec des origines qui le replaçaient dans une importance remontant aux origines de l'humanité. C'est dans cette optique que Jeff Lemire démarre son récit, le personnage se trouvant dans une grotte parsemée de symboles qui renvoie aux aventures de Bruce Wayne dans l'ancien temps lors du Return of Bruce Wayne de Grant Morrison. Mais très vite ce genre d'hommage s'efface pour une véritable réécriture de Hawkman, et ceux qui ont suivi son journal de bord au cours de Dark Days réussiront sans peine à calquer le moment dépeint - celui où il va en fait s'équiper de son armure - qui fait également honneur à sa dimension d'explorateur.


Les renvois à l'event en cours chez l'éditeur à deux lettres sont donc présents, mais la structure du récit de Jeff Lemire peut s'apprécier à d'autres égards. Comme dans Batman : Lost #1, le personnage est soumis à des hallucinations qui le renvoient à son histoire, avec une dimension cauchemardesque. Mais contrairement au Chevalier Noir, Hawkman n'arrive pas à sortir dudit cauchemar, ce dernier étant obligé de revivre une même situation où, alors qu'il croit s'élever, doit retomber au plus bas (et dans les faits, certainement mourir et ressusciter, un appel logique à l'immortalité du personnage), évoquant la figure tragique du mythe de Sisyphe, condamner lui aussi à revivre une même action pour l'éternité. La figure est bien vue, mais gâchée malgré tout par une page finale consensuelle, rappel simple de la fin de Dark Nights : Metal #4, qui empêche le numéro de s'extraire de sa nature de simple tie-in à l'event.

Et cette même page soulève des questions supplémentaires auquel le numéro aurait pu répondre puisque s'il est indiqué comment Hawkman va prendre conscience de l'existence du Dark Multiverse, et de ce nouveau concept qu'est la Cosmic Forge, rien n'est explicité pour justifier son changement d'apparence monstrueux, une absence qui rappelle là les écueils de l'histoire principale. On en arrive alors à un sentiment d'une histoire certes sympathique, mais qu'il paraît impossible d'aborder volontairement si on ne suit pas le titre de Snyder et Capullo, et qui perdra donc rapidement tout intérêt - à voir comment Hawkman sera utilisé par la suite chez DC.


En revanche, c'est dans sa partie graphique que le numéro est surprenant, dans le bon sens du terme. Bryan Hitch est aux dessins et au vu de ses dernières exactions sur Justice League, il y avait de quoi s'inquiéter. Mais que le numéro résulte d'un travail plus minutieux, ou que l'encrage de Kevin Nowlan ait embelli le tout, les planches délivrées se révèlent agréables à regarder. Et dans le dessin, à la fois détaillé, et dans la mise en scène qui alterne les points de vue, à taille humaine, ou dans une dimension plus extravagante, par certains choix de cadrage. Le duo fonctionne bien et s'il y a moyen de garder un Hitch dans cette forme (plutôt que de lui confier des scénarios), ce ne serait visiblement pas désagréable.

S'il épouse une structure miroir à Batman : Lost, ce one-shot consacré à Hawkman ne réussit pas l'exploit de son collègue. Si Jeff Lemire propose une histoire assez entraînante, bien servie du côté artistique, le numéro ne transcende pas sa condition de tie-in et n'apporte au final que peu de réel plus-value à ceux qui suivent Dark Nights : Metal régulièrement. Et pour ceux qui voudraient lire le numéro tout seul, l'intérêt est quasi-nul. Reste une certaine qualité qui fait qu'on est en droit d'attendre un peu plus du personnage prochainement, et que Lemire s'en sort pas trop mal pour un numéro aux exigences éditoriales finalement limitées.

Arno Kikoo
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