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Spider-Man #1, la review

Spider-Man #1, la review

ReviewMarvel
On a aimé• Un Spidey ado'
• Les dessins de Sarah Pichelli
• L'humour frise le méta
On a moins aimé• Bendis en pilotage automatique
• Du versus, encore et toujours
• Du déjà vu à tous les étages
Notre note

Fait assez surprenant, c'est Spider-Man qui terminera, quelque part, le bal des sorties du nouvel univers Marvel, que nous connaissons désormais sous le nom d'All-New, All-Different. Si le tisseur avait déjà pointé le bout de son nez masqué dans The Amazing Spider-Man de Dan Slott, c'est ici le monte-en-l'air titulaire, Miles Morales, qui porte toute la notoriété du personnage sur ses épaules, dans une histoire écrite par Brian Michael Bendis et Sara Pichelli.

Qu'on se le dise, l'équipe créative avait de quoi faire saliver les fans, même en ces temps de comics mainstream peu inspirés. Après tout, le duo d'auteurs nous avait offert bien des pépites par le passé, notamment dans le très chouette event Spider-Men. Les revoir ensemble et qui plus est aux commandes des aventures de Miles, et non de Peter, suffisait à nous maintenir éveillés jusqu'à la sortie de ce titre, sur les étals des comics shops depuis ce matin. 

Hélas, la déception n'en sera que plus amère, puisque ce Spider-Man (sans aucune particule, vous l'aurez remarqué) synthétise à peu près tout ce que l'on reproche aux Big Two depuis des mois. Mais avant de vous l'expliquer en détail, revenons d'abord sur ce qui marche. La nostalgie d'un Spidey ado' bien écrit, tout d'abord, quelques vannes à la limite du méta, ensuite, et surtout, les dessins de Sara Pichelli.

Plutôt très en forme, la dessinatrice italienne nous offre de très belles planches, dynamiques, et peuplées de personnages très vivants. Et si on ne notera rien de très transcendant, tout ce qu'on est en droit d'attendre d'un bon comic Spider-Man, visuellement, se trouve dans ce numéro. La scène d'action qui conclue ce premier chapitre est d'ailleurs particulièrement appréciable. A quelques problèmes d'encrage ou de colorisation près, le résultat est donc irréprochable, et il conviendra d'exclure le travail de la dessinatrice de l'équation.

Penchons-nous plutôt sur l'écriture, qui a tout d'un grand Bendis en pilote automatique. Un constat que l'on rencontre au détour de tous les titres dans lesquels il est impliqué. Et il ne pouvait en être autrement pour Spider-Man, personnage qu'il a très très longtemps écrit. L'effet de déjà-vu ne nous quittera ainsi jamais au fil des pages de ce numéro, qui comme nous le disions, compile tous les griefs que nous énumérons régulièrement envers les titres mainstream.

Il y a tout d'abord ce climat de nostalgie, cet effet doudou, comme l'appelle Rafik Djoumi, qui n'est certes pas désagréable pour nous remettre dans le bain, mais qui se transforme en poignard dans le dos lorsqu'on arrive à la fin du numéro, sans rien avoir appris de plus sur l'histoire, le personnage ou ses enjeux. Un Spider-Man adolescent sera (presque) toujours plus intéressant, c'est un fait. Mais il s'agit d'embrayer sur quelque chose de nouveau.

En lieu et place de cela, on nous ressert les éternels poncifs du tisseur, à savoir la difficulté de vivre une vie normale, la concurrence avec les autres super-héros, le poids des responsabilités et tout le tralala. Rien de génial, et même rien de nouveau puisque les dialogues ne font montre d'aucune espèce d'originalité. La construction du récit non plus, puisque sa simplicité est désarmante : on commence par la fin, et on y reviendra à l'issue du numéro. C'est devenu si récurrent dans l'industrie des comic books qu'opter pour une narration chronologique nous semble aujourd'hui plus original.

Et que dire du désormais récurrent concept de versus qui se dégage de ce numéro ? Définitivement en manque d'inspiration, Bendis cède aux sirènes de la mode avec un futur affrontement entre plusieurs super-héros, l'année où on découvrira Batman v Superman ET Civil War au cinéma. L'idée est devenue si automatique dans la tête des producteurs et des éditeurs qu'elle mériterait presque un édito, auquel je réfléchis déjà.

Le constat est triste, sincèrement. Les dessins plutôt impeccables de Sara Pichelli nous empêchent de descendre au-dessous de la moyenne, mais que les lecteurs attachés aux richesses et à l'originalité des histoires soient prévenus : ce titre Spider-Man est le plus convenu de ses pairs, à l'heure où Marvel publie pourtant tous les mois Spidey, dont le seul objectif et de capitaliser, avec amour, sur la nostalgie entourant le personnage. A réserver aux fans de la dessinatrice italienne, toujours en forme.

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