Une des discussions les plus répandues chez les geeks est de savoir ce que l’on ferait en cas d’invasion de zombies. Honnêtement, qui n’a jamais eu ce débat avec des amis, arguant d’être le plus à même de survivre grâce aux nombreux films, jeux, comics et autres bouquin ? Qui ne s’est pas préparé en lisant le Zombie Survival Guide de Max Brooks ? Habituellement, on nous sert des militaires, des journalistes, ou autres policiers qui se retrouvent face à l’apocalypse. Et s’il s’agissait de gens comme nous ?
San Diego Comic Con. Le rassemblement geek par excellence. Chaque année, plus de cent mille personnes s’y retrouvent et parmi eux The Wrecking Crew. Ce groupe d’amis de tout horizon a pour habitude de se rejoindre à un endroit précis, mais cette année, seul Rob et Burger sont au rendez-vous. Une histoire de fille (Jenna, qui traine à la convention avec J-Mac) a éloigné Rob de son pote Kyle. Ce dernier est présent à San Diego avec sa sœur Amanda, une fangirl comme on en fait peu. Les trois duos vont se retrouver tous ensemble de manière inévitable, et ainsi commencer à régler leurs problèmes avant qu’un autre bien plus important se déclare : des Zombies !
La principale qualité de ce premier chapitre est la tonne de références à cet univers geek cher à nos cœurs, autant dans la structure du récit de Sam Humphries que dans les dessins de Jerry et Penelope Gaylord (encrage). Chaque case est une vraie mine d’or sur ce point la, et également au détour des dialogues entre les protagonistes. Entre Burger en clone de Jack Black, Rob en vendeur dans un vidéo-club à la Kevin Smith, Kyle qui est habillé et parle comme un Vulcain pour les plus apparentes, les relectures s’imposent pour trouver toutes les références et se font avec plaisir. Le début de la propagation du virus est assez bien amené et dans la veine du titre : aucun sérieux, du concentré de fun.
Malheureusement, la Comic Con sert simplement de théâtre aux péripéties de nos héros malgré eux, alors que la convention aurait pu être un « personnage » en lui-même. On survole l’ambiance geek, en se contentant de références. Impossible de vraiment rentrer dedans. On saute également trop rapidement d’un de nos six membres de la Wrecking Team à un autre sans réellement s’attacher à eux. Ils manquent de caractères. Des éléments sur leur passé et les éléments ayant amenés la rupture du groupe sont introduits, mais ils manquent malheureusement de profondeur. Ils s’expriment tous plus ou moins de la même manière et leur seule caractérisation devient donc graphique. On aurait aimé en savoir un peu plus, avoir plus d’éléments en main après cette première lecture. Le style graphique très cartoon de Gaylord permet beaucoup de liberté dans le gore tout en restant dans l’ambiance fun du titre. Lorsque que des démembrements ou autre agression violentes de zombies sur des humains sont montrés, on en sourit plus que l’on est choqué. Il s’agit réellement d’un traitement des zombies à part et bien différent de ce qui se fait beaucoup de nos jours. Petit bémol également sur la rapidité de propagation de l'infection, et la réaction un peu trop naturelle de la Wrecking Team en se trouvant face aux morts vivants, comme s'il s'agissait d'une situation banale.
N’attendez pas ici la série de zombies de l’année. Le ton est léger, mais reste plaisant à lire entre deux gros titres plus sérieux. Le premier numéro est à 1$ et il serait dommage de ne pas vous laisser tenter La suite doit maintenant confirmer et améliorer ces quelques défauts car à un prix normal, l’indulgence n’est pas la même…A noter également l'excellente wrap-around cover à la mode "Ou est Charlie?" d'Ulises Farinas, ainsi que les autres couvertures signées Khary Randolph, Alé Garza, Humberto Ramos, Zombie King et Matteo Scalera.
