Contre l'apathie généralisé de salles relativement désertes, à l'aune des contaminations de COVID-19, Spider-Man : No Way Home évolue seul, une anomalie au milieu des échecs successifs de tout un tas de grandes productions américaines ce quelques derniers mois. Déjà le plus gros succès de l'année dernière, le film de Jon Watts (ou Kevin Feige, Amy Pascal, Avi Arad, etc) continue sa course avec 1,5 milliards de dollars engrangés au terme de ses quatre semaines d'exploitation. Le long-métrage a, une fois de plus, dominé le box office, face à la sortie de The 355 de Simon Kinberg, parti sur un modeste score de 4,8 millions de dollars sur son premier weekend malgré une distribution peuplée de vedettes.
Disney World
Cette impressionnante performance (chiffrée précisément à 1,536 milliards) place No Way Home dans la liste des films les plus performants de tous les temps dans le calcul en dollars courants, à la huitième place. En prenant en compte le fait qu'Avatar fait désormais partie du catalogue Disney, seuls les projets Titanic, Jurassic World et Furious 7 échappent à la toute puissance du groupe piloté par l'Oncle Picsou dans ce classement, où se trouvent également Avengers : Endgame, Star Wars VII, Avengers : Infinity War, La Reinge des Neiges II, Le Roi Lion et le premier Avengers de Joss Whedon. En dollars constants en revanche - c'est à dire, avec une somme ajustée par rapport à l'inflation monétaire dans le temps - le long-métrage est encore en dehors du top dix, mais quelques uns de ses camarades se sont déjà hissés vers ces précieux emplacements.
En l'occurrence, ce score est surtout à placer entre les mains de Sony Pictures, compte tenu du contenu du film et de Jon Watts. En parallèle de ce succès, cependant, l'échec de films tels que Nightmare Alley (8 millions accumulés au box office américain depuis sa sortie) ou West Side Story (53 millions à travers le monde), de sérieux échecs pour de grands réalisateurs comme Guillermo Del Toro ou Steven Spielberg, pose encore la question de la place du cinéma comme divertissement de masse dans le nouveau-normal des fréquentations de salles en baisse, face à la toute puissance d'un groupe dont le règne s'annonce sans partage. A voir si Spider-Man : No Way Home parviendra à atteindre les 2 milliards symboliques, d'ici la fin de l'hiver.
Pour rappel, le film a dû se passer du marché chinois suite à un imbroglio diplomatique entre les Etats-Unis et l'Empire du Milieu, ce qui aurait tendance à rendre la performance plus impressionnante encore. Ou bien, à ouvrir la voie à des films capables de se passer de cette manne de spectateurs, même si le cas
No Way Home et son succès cumulé sur près de vingt ans d'exploitation de franchise, est forcément un peu particulier. On espère maintenant
que Spider-Man : Across the Spider-Verse profitera de l'effet de rebond pour mieux s'en sortir que son prédécesseur animé.