Habituée à saccager les adaptations de BDs, Netflix se penche sur un dossier complexe. Le géant de la vidéo-à-la-demande s'attaque à un monument du comics underground, Grendel, série fleuve de l'auteur Matt Wagner, pour une première saison de huit épisodes déjà en bonne voie. La rédaction de Deadline sonne le top départ de cette production inattendue, aux contours déjà curieux. Dark Horse officie à la production dans le cadre de leur partenariat avec Netflix.
Grendel-Prime Origins
Démarrée en 1982, la saga
Grendel suit d'abord la trajectoire d'un assassin masqué baptisé
Hunter Rose, dans un style littéraire pensé comme une mise en abyme des romans noirs dont
Wagner s'était inspiré. Criminel sans vergogne,
Rose devient vite le chef de file de la mafia locale, étendant son ombre impressionnante sur la ville New York. Au fil des années et des différents volumes, le masque de
Grendel passe de mains en mains comme l'allégorie d'une violence contenue qui finira par se révéler dans le caractère de ses différents porteurs. Cette force finira par prendre d'assaut le monde entier, en accouchant d'une post-civilisation basée sur les principes du premier assassin. Au sein de cette société futuriste,
Grendel-Prime, une création artificielle,
devient le héros des derniers volumes parus chez
Dark Horse.
En résumé, l'univers de Wagner aurait effectivement un intérêt à se décliner en une adaptation en série - avec toute une batterie de personnages, la possibilité de bondir d'une époque à l'autre et de proposer un format anthologique permettant de diluer le propos. Il n'est pourtant pas certain que Netflix s'oriente sur cette voie. Pour l'heure, le synopsis annonce que le personnage de Hunter Rose, un justicier masqué, décide de rejoindre la mafia plutôt que de la combattre. Ce héros sera campé par l'acteur Abubakr Ali (Katy Keene), avec le scénariste Andrew Dabb à la manœuvre. Celui-ci aura surtout oeuvré pour le compte de la série Supernatural d'Eric Kripke, et s'occupera également de l'adaptation de Resident Evil attendue elle-aussi sur la grille Netflix. Egalement auteur de comics, Dabb devrait aider à faire rempart face aux mauvaises habitudes du diffuseur sur le terrain des adaptation de comics.
Aux côtés d'Ali, Jaime Ray Newman (Dopesick, The Time Traveler’s Wife), Julian Black Antelope (The Flash, Debris), Madeline Zima (Californication, Hacks), Kevin Corrigan (Scenes from an Empty Church, The Get Down), Emma Ho (Star Trek: Strange New Worlds, The Expanse), Erik Palladino (The Marvelous Mrs. Maisel, Watchmen), Brittany Allen (What Keeps You Alive) et Andy Mientus (The Flash, Dolly Parton’s Heartstrings) auront la charge des rôles secondaires. Difficile de ne pas se montrer méfiant avec ce projet, compte tenu de l'importance de la saga en BD et de l'historique des séries Netflix piochant dans les propriétés intellectuelles venues du monde des comics - au chapitre des bonnes nouvelles, cependant, on notera que Matt Wagner devrait s'impliquer à la production. Le scénariste livre même un communiqué de presse assurant que la série marche dans une direction qui l'intéresse, et se dit très heureux de l'embauche d'Abubakr Ali dans le rôle principal. A voir.