Cette fois-ci, promis, c'est la dernière fois qu'on se permet de louper la Checklist Comics - les dernières semaines ayant été très chargées entre les festivals, la préparation d'une certaine campagne, ainsi qu'un Avengers : Endgame qui a mobilisé beaucoup d'efforts. Mais nous n'en oublierons jamais nos comics favoris, aussi, regardons quelles sont les sorties du moment !
Chaque semaine, les éditeurs américains et français se plient en effet en quatre pour vous proposer de quoi lire, qu'il s'agisse de comics de super-héros plus ou moins classiques ou d'autres propositions en indépendant, puisque la bande dessinée américaine, comme toutes les formes de bande dessinées, ne se limite pas qu'à un genre ! La corollaire est inéluctable (comme Thanos) : à force de publier, vous ne savez pas forcément vers quoi vous tourner. Fort heureusement, avec notre regard acéré sur l'actualité, nous pouvons vous proposer avec la Checklist Comics les titres qui méritent selon nous un peu d'attention, parce qu'ils font l'actualité de l'industrie ou par leur qualité - ou par pure curiosité et envie de découvrir, également.
Bien entendu, faire une checklist c'est aussi renoncer, et on vous invitera comme toujours à nous faire part de vos propres envies ou lectures du moment, afin d'en faire profiter le plus grand nombre, et que la population des lecteurs de comics en France s'agrandisse au mieux qu'elle le peut ! Bonnes lectures en tous les cas !
L'auteur Tom Taylor s'était largement fait remarquer lors de ses débuts chez DC Comics, qu'il s'agisse de Earth 2 ou d'Injustice, par sa capacité à tuer avec force joie et allégresse les personnages de l'éditeur, sans broncher. Pour cette nouvelle mini-série hors continuité, DC décide de donner carte blanche au scénariste, afin qu'il puisse utiliser son gimmick comme bon lui semble. En résulte un DCeased aux allures de Marvel Zombies, dans lequel la Terre voit sa population touchée par une équation d'Anti-Vie qui se transmet par les technologies numériques (smartphones et autres connections), poussant même les super-héros les plus connus à devenir complètement fous. Un grand carnage en prévision, avec Trevor Hairsine aux dessins - lui qui opérait surtout chez Valiant dernièrement, devrait nous ravir par un trait qui profitera de Stefano Gaudiano, dont l'expertise sur les zombies après plus de quinze ans sur The Walking Dead n'est plus à démontrer. A voir si la perspective du jeu de massacre vous convaincra ou non.
Grosse semaine du côté de DC Comics, vous l'aurez compris, puisque le troisième numéro de cette catégorie de notre Checklist se situe encore chez l'éditeur à deux lettres. Un numéro particulier qui renvoie au DC Nation #0 de 2018, puisqu'il s'agit une nouvelle fois d'un sampler à 0,25 cts (et gratuit sur ComiXology) permettant à DC de teaser le futur de ses publications, en amont du FCBD. Pour un event baptisé DC's Year of the Villain, qui devrait s'étaler tout l'été jusqu'en novembre prochain, les auteurs des titres Batman, Justice League et Action Comics se retrouvent pour faire miroiter leurs prochains grands arcs, ou Leviathan, Lex Luthor ou le Batman Who Laughs ainsi que Bane auront leur part à jouer. Des super-vilains qui vont se déchaîner, et on espère que l'effet teaser fonctionnera.
La bataille fait rage à New York, et dans les confins cosmiques des dix royaumes. Après une douloureuse séparation (supposée) du côté des asgardiens et différentes alliances sur Terre, l'événement de l'année chez Marvel peine encore à se lancer, entre le style facile d'accès d'Aaron sur les Vengeurs et encore sur la retenue dans ses habitudes de grandes épopées homériques. On espère une envolée sur ce troisième numéro, pour correspondre à la grande farandole promotionnelle déployée par Marvel. De toutes façons un indispensable, de gré ou de force.
Après un excellent démarrage, la série Black Hammer 45 poursuit sa parution avec un troisième numéro mêlant, à nouveau, mélancolie de vétérans, précurseurs, et hommages aux comics d'aviation d'un autre temps. Avec la folie habituelle de l'univers Black Hammer servie par le somptueux trait de Matt Kindt (pour qui apprécie le style de l'artiste, pas si éloigné d'ailleurs de ce que son comparse produit lorsqu'il dessine également), cette première série servie par un autre que le papa Jeff Lemire (qui laisse le soin du scénario précis à Ray Fawkes) reste un excellent moment pour les amoureux du genre
Vous le savez certainement si vous suivez les numéros de notre Checklist, Brian M. Bendis est plutôt bien reçu par chez nous quant à ses travaux chez DC Comics. Sa reprise de Young Justice offre un certain rafraichissement par son ton enjoué, optimiste, et sa galerie de jeunes personnages hauts en couleurs (littéralement), qui profitent également des capacités du scénariste en tant que dialoguiste. La croisée de la Terre avec le Gemworld est pleine de rebondissements, assez plaisants au demeurant, et c'est parce qu'il y a un petit changement d'artiste que l'on s'intéressera derechef à ce cinquième numéro, pour lequel Bendis ramène Kris Anka sur le dessin - une fois de plus, un ami et précédent collaborateur de l'auteur, parce que ramener ses potes pour le travail est toujours plaisant !
Le genre fantasy commence de plus en plus à reprendre ses marques chez les différents éditeurs indé' américains, Image Comics et Boom! Studios ayant deux propositions très alléchantes en ce moment, Isola et Coda respectivement (toutes deux par ailleurs nommées aux Eisner Awards 2019). C'est donc avec curiosité qu'on va aller à la découverte de Gogor, nouvelle série de Ken Garing à qui l'on devait Planetoid, où le jeune Armano se mettra en chemin de groupuscules totalitaires, accompagné d'une sorte de Man-Thing en guise d'allié, dans un monde où il fait bon chevaucher des fourmis et des musaraignes géantes. Comment ne pas succomber ?
L'équipe qui vous a livré en grande partie la saga Infinity Wars l'année passée se retrouve pour ce qui semble être un gros délire des familles, façon barbecue et saucisses grasses, avec Savage Avengers. Un titre qui nous permettra de retrouver une équipe de Vengeurs atypique, avec un Venom - et surtout Conan le Barbare dedans. La (nouvelle) rencontre entre les deux univers promet une alliance épique et sauvage (pun intended), puisque La Main a visiblement de sombres desseins pour les terres du Cimmérien. A voir si l'ensemble est assez fun (et beau) pour justifier la lecture - on n'a pas tous les jours besoin de se prendre au sérieux, pas vrai ?
On termine avec une nouvelle arrivée chez Valiant Comics, plutôt attrayante. L'éditeur nous propose en effet de retourner dans le futur de cet univers, dans lequel on y suit Rai (avec un look radicalement différent) ou un Bloodshot transformé, dans la continuité de ce que l'éditeur nous a déjà fait apercevoir dans les numéros futuristes du Bloodshot de Lemire et dans la saga Rai de Matt Kindt. Avec des dinosaures et des mutants en prime cette fois-ci, la mini-série devrait amener un team-up bourrin avec deux héros parmi les plus charismatiques chez Valiant. Gageons que Dan Abnett et Adam Pollina saurons nous ravir avec ce premier numéro.
Panini compte bien fêter aussi cette année les 80 années d'existence de Marvel et de ses super-héros avec une collection qui s'avère particulièrement intéressante pour les férus d'histoire d'époque, et qui aiment à se rappeler comment les comics existaient il y a plusieurs décennies. Avec ce second volume, c'est au tour de Captain America d'être épluché sous le fil de la nostalgie, avec un ensemble d'histoires inédites consacrées au valeureux Steve Rogers. Certainement kitsch par certains aspects, le recueil justifie son intérêt par ce caractère inédit, et témoigner de la longévité de la Maison des Idées. Un plaisir de connoisseur, comme on dit.
Après la fin d'Imperium, Generation Zero, Harbinger Renegade et Secret Weapons, il était enfin temps de reprendre le conflit ouvert entre les psiotiques et les autres branches armées/militarisées de l'univers Valiant. Bliss Comics a la bonne idée de rebaptiser l'album en Harbinger Wars : Blackout pour couper les liens avec la première Harbinger Wars puisqu'il n'y a pas de réel rapport entre les deux récits - contrairement à ce que l'éditeur voulait sous-entendre en VO). C'est Livewire qui sera à l'origine d'un nouveau conflit de très grande ampleur, cette dernière privant le continent américain d'électricité afin de protéger les psiotiques, traqués de tous. Orchestré par Matt Kindt avec une participation de Eric Heisserer, on vous rappellera que ce tome profite d'un chapitre bonus que même les américains n'auront pas eu dans leur TPB, qui sera à découvrir dans le FCBF France 2019 de Bliss. Pensez-y !
Lorsque Netflix s'empare du Millarworld de Mark Millar, le projet est très clair : le scénariste va également se mettre à produire des comics pour le géant du streaming, qui seront publiés en VO chez Image Comics. Panini ayant la chance d'avoir les droits pour le territoire français, publie donc The Magic Order, première oeuvre Millarworld sous l'ère Netflix, un récit de magie (noire) et de conspiration entre familles de magiciens chargées de protéger le monde de forces occultes, la plus grande famille se retrouvant inquiétée par le meurtre de l'un des leurs. Un ouvrage efficace qui n'attend qu'une suite (en préparation) et qui profite en outre des somptueux dessins de notre Olivier Coipel préféré. Cocorico, tout ça, une lecture à ne pas manquer cette semaine.
On vous aura déjà vanté en VO et en VF la publication de X-Men : Grand Design, excellente relecture de la saga des mutants au fil des années par Ed Piskor, et le second tome est désormais disponible par chez nous. Toujours impeccable, l'ouvrage s'attache à raconter la grande période Chris Claremont sur les X-Men, la Dark Phoenix Saga étant au coeur de l'ouvrage. Bien que certaines libertés soient (forcément) prises pour simplifier certaines subtilités, le récit est entraînant et la touche vintage de Piskor vaut son pesant, pour les amateurs d'art solide, à l'ancienne. Un incontournable pour les mutants cette année, bien que l'on puisse trouver dommage que l'édition de Panini, grand format, n'ai pas opté pour un format cartonné.