Bonjour à toutes et tous et bienvenue dans le premier numéro de la Checklist Comics version 2019 ! Après une semaine d'interruption pour causes de congés, nous sommes fin prêts à attaquer une nouvelle année qui s'annonce toute aussi riche en comics que la précédente ! En effet, Marvel, DC Comics, Image, Dark Horse, Valiant, IDW, Archie, Oni Press, Ahoy Comics ou Aftershock Comics n'ont clairement pas envie de ralentir la cadence, et notre Checklist arrivera chaque semaine à point nommé pour tenter de mettre l'emphase sur les sorties du moment ! Nous n'en oublions pas non plus nos chers éditeurs de VF bien que sur cette première semaine, seul Panini répond réellement présent. Il faut à chacun laisser le temps de prendre son rythme, nous direz-vous.
Quoi qu'il en soit, on en profitera également pour vous rappeler que la Checklist est limitée en termes de place, et que si l'une ou l'autre sortie qui vous est chère n'y figure pas, ce n'est pas tant qu'on la snobe qu'on préfère vous inviter à nous la partager dans l'espace commentaires ! Place maintenant à la sélection, en espérant que parmi vos bonnes résolutions de 2019, "lire plus de comics" ait été en première place (ou deuxième ; allez, on accepte aussi la deuxième).
Marvel n'est pas prêt de perdre ses habitudes et entame tout de suite l'année avec un relaunch pour le titre Champions, qui se pare donc de l'inévitable #1 tout en faisant l'économie des variantes (seulement cinq, petite forme). Blague à part, il s'agit là pour Jim Zub de poursuivre les aventures des jeunes justiciers de la maison Marvel, avec la volonté d'étendre le cast de l'équipe au maximum, pour composer une sorte de Légion des Super-Héros façon nouvelle génération. Dans l'intention, on ne pourra que souhaiter au scénariste de réussir à nous entraîner dans son histoire, à base de menace cryptique qui pourrait menacer toute l'équipe (forcément). A Steven Cummings de nous convaincre également pour la partie graphique. Si la Maison des Idées ne lâche pas l'affaire sur les jeunes super-héros, on espère que l'équipe artistique a les moyens de faire les choses bien.
Si l'on hésite encore à en parler dans nos colonnes (parce qu'il ne s'agit pas à la base d'un héros de comics), difficile de passer à côté du retour de Conan le Barbare dans les publications de Marvel, et l'éditeur compte bien le faire savoir. Il aligne en effet pour cette première série une équipe créative de choc, avec Jason Aaron (déjà pilote des Avengers - ce qui lui permettra de se faire croiser les deux univers prochainement) au scénario et Mahmud Asrar aux dessins - plus la couverture régulière d'Esad Ribic qui va bien, et on passe en revanche sur les quinze couvertures variantes (voilà, là on reconnaît bien l'éditeur). Amoureux des écrits de Robert E. Howard, vous pourrez donc retrouver en plus des nouvelles BD de Glénat cette aventure pensée à l'américaine, dans laquelle on nous promet une destinée changée à tout jamais - évidemment. Mais point de cynisme aujourd'hui, laissons à Aaron le bénéfice du doute tant ce dernier s'est montré bon ces dernières années, et allons découvrir ça !
Du côté de l'indé', on démarre 2019 avec une grosse sortie puisqu'il s'agit ni plus ni moins du retour de Low chez Image Comics, quasi un an et demi complets depuis la parution du dernier numéro. Il aura fallu du temps pour Rick Remender et Greg Tocchini pour bâtir un nouvel arc (le dernier ?) en sept numéros. A la conclusion de Low #19, une nouvelle direction s'annonçait -littéralement- pour le titre, puisque Tajo, sa famille et ses alliés décidaient de quitter leur monde aquatique pour aller vers l'espace. S'il faudra certainement aller relire le dernier arc - à moins que votre mémoire ne soit infaillible, on se réjouit de retrouver l'une des valeurs sûres d'Image Comics, quoique le titre ne soit pas exempt de défauts. Mais pour retrouver la patte graphique et l'univers dépeint par Tocchini, que sommes nous pour résister ?
Poursuivons avec une autre valeur sûre du côté de DC Comics, le bien nommé Action Comics piloté par Brian M. Bendis. En fait plutôt mal nommé parce qu'il s'agit là bien moins d'action que d'enquête, de thriller et de récit d'espionnage, à mesure que le fameux projet "Leviathan" s'annonce, avec des prémisses à découvrir dans ce numéro. Loin du blockbuster super-héroïque, Action Comics s'intéresse au métier de journaliste de Clark Kent, à sa façon de mener l'enquête sur de curieux agissements dans Metropolis - et à faire avec une certaine personne proche dans les parages, avec qui il doit repenser sa relation - Bendis nous ayant déjà fait trembler sur ce point. Ryan Sook est une nouvelle fois présent pour les dessins et on ne pourra que s'en réjouir tant ses précédentes contributions étaient agréables à l'oeil. Clairement, une lecture pour bien démarrer l'année.
Petite découverte parmi les titres un peu confidentiels d'Image Comics, Crowded a su nous charmer par son univers et sa proposition de satire sur la société moderne et ses envies de crowdfunding frénétiques. Ici, l'on peut commanditer l'assassinat d'une personne par le financement participatif, et l'on peut aussi employer par application des gardes du corps. L'un dans l'autre, la jeune Charlie se retrouve visée par un contrat à plusieurs millions de dollars et n'a d'autre moyen que de recruter quelqu'un pour la protéger - le moins cher et le moins efficace, hélas. Coloré, drôle et barré, Crowded verse dans tout un tas d'excès qui rappelle dans l'esprit l'autre titre délirant The Weatherman - ce qui n'est clairement pas pour nous déplaire. Une jolie surprise à suivre.
Rien ne finit jamais vraiment pour nos super-héros, et Marvel le comprend toujours très bien. Mais ne recommençons pas à ironiser sur ce principe de mini-série hebdomadaire précédant un relaunch, histoire de vous savez quoi, regardons ce que l'éditeur veut nous raconter. Après un long run de Charles Soule et un arc intitulé "Death of Daredevil", Man Without Fear est là pour faire le pont avec la prochaine relance de Chip Zdarsky, avec l'auteur Jed MacKay (Edge of Spider-Geddon #1, bien fichu pour un produit de commande) qui ira explorer aux côtés des ennemis et alliés du Diable de Hell's Kitchen ce que devient la vie et New York sans sa présence. Pas vraiment mort, mais pas très en forme, Matt Murdock a droit à un peu de repos forcé, et c'est avec Danilo Beyruth que l'on découvrira ça - à voir si l'essai est concluant. Au pire, il reste les couvertures magnifiques de Kyle Hotz sur l'ensemble de la mini-série.
On vous aura déjà parlé quelques fois de Coda, petit titre plus que sympathique publié chez Boom! Studios et bien caché entre leurs séries de licences. Un univers qui mêle post-apo et fantasy sous la plume d'un Simon Spurrier une fois de plus bien inspiré, et qui prévaut surtout pour la magnifique patte artistique apportée par Matias Bergara, qui sublime son trait par une colorisation envolée et généreuse. En bref, c'est déjà une claque graphique, et l'on se plaît à suivre le chemin de Hum et de sa licorne mutante aux travers de paysages dévastés, son chemin l'amenant dans le sillon de guerres entre clans pour le pouvoir sur les terres restantes. Une épopée savoureuse dont on nous dit qu'elle arrivera prochainement en VF... Il sera sûrement temps de vous en parler en détails dans un numéro d'En Attendant Saga, tiens.
Si vous aimez le Archie moderne depuis la relance il y a quelques années par Mark Waid, alors vous aurez sûrement été satisfaits de cette arrivée anniversaire au #700 le mois passé. Nick Spencer réussit très bien son exercice, avec un numéro qui permettait de reprendre dans les grandes lignes ce qu'est Archie, tout en installant sa dose de mystères et rebondissements propre au style young adult de la franchise. Romance, possibles crimes, souvenirs et secrets d'été : un cocktail assez savoureux - quoiqu'assez bavard mais on ne peut plus charmant avec le dessin de Marguerite Sauvage, clairement fait pour ce type de publication. On a donc plutôt hâte de retrouver ce second numéro de la nouvelle équipe créative, qui devrait suivre l'enquête de Jughead Jones tandis que la nouvelle relation d'Archie doit, on l'imagine, rester secrète du mieux qu'il peut ? On appréhende déjà les réactions de son entourage, heh.
Cette semaine il n'y aura quasiment que du Panini à retrouver parmi les nouveautés VF, et avec notamment, en parallèle de la fin des fascicules Marvel Legacy, le début d'une nouvelle ère avec le premier (ex-)kiosque estampillé Fresh Start. Dans un ensemble de sept numéros, Infinity Wars va se charger de publier l'ensemble de la longue saga de Gerry Duggan qui se sera étalée sur quasi toute l'année 2018, alors que son épilogue voit aussi le jour en VO cette semaine. Si le recul nous oblige à vous méfier de débuts encourageants (comme on l'avait fait avec Metal), il faut reconnaître que les one-shots d'introduction et le départ d'Infinity Countdown sont assez plaisants à lire, notamment pour celui consacré à Adam Warlock, formidablement servi par Mike Allred. Du reste, le tout est assez prometteur, mais à cette nouvelle publication se rappelle aussi son augmentation de tarif, et quoiqu'un tel broché soit toujours moins cher que la VO, il n'est pas certain que Panini ne fasse pas les frais de ce nouveau changement de tarification. En attendant, pour du cosmique divertissant et bien illustré, il y a de quoi piocher par ici.
On passe à présent du côté librairie, et celui des rééditions pour mettre l'emphase sur cette réédition du Wolverine envolé par Mark Millar et John Romita Jr. Millar fait ce qu'il sait faire, avec un pitch de départ et un déroulé qui fonce tête baissée. Devenu agent de l'organisation criminelle La Main, Wolverine taille dans le lard au cours d'une histoire très brute, riche en action, et largement de quoi sustenter les fans du Griffu, pour qui n'est ni allergique au style du scénariste, ou au dessin de Romita Jr., ici bien en forme. Là aussi la question du prix viendra pointer bout de son nez puisque cette réédition est plus chère que les précédents formats - à voir si ça en devient trop important contre le plaisir de lecture.
Et on termine avec l'une des sorties plus récentes dans la gamme 100% Marvel, qui édite beaucoup des séries qui ne voient pas le jour en fascicule. La mini-série Rogue & Gambit (désolé, on préfère toujours les noms anglais) est une très chouette aventure des deux mutants anciens amants, qui partent en infiltration sur une île paradisiaque qui propose aux couples en difficulté à se reconstruire. Façon James Bond à l'ancienne avec de gros accents de rom' com', le titre séduit par l'humour (dans les répliques, et les situations) de la scénariste Kelly Thompson, servi par les très jolis dessins de Pere Pérez. On ne pourra que vous le conseiller, l'ouvrage proposant une tonalité bien différente des autres titres mutants.