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Thor : The Dark World et la crise d'adolescence du Marvel Cinematic Universe

Thor : The Dark World et la crise d'adolescence du Marvel Cinematic Universe

chronique

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2017 a été une année bien chargée pour Marvel Studios qui a jonglé entre trois licences fortes, les Gardiens de la Galaxie, Spider-Man et notre ami Dieu du Tonnerre. Si nous reparlerons du film de Taika Waititi dans les prochaines semaines, le retour de Thor a tout de même mis quatre ans à Marvel Studios après sa dernière aventure débarquée sur nos écrans le 30 octobre 2013, Thor : The Dark World.



La raison ? Un film qui a fini de convaincre Kevin Feige qu'il fallait revoir de fond en comble l'univers du personnage inspiré de la mythologie nordique. Rappelez-vous en 2011, Marvel Studios introduit Asgard au cinéma avec le film de Kenneth Branagh et Thor n'est finalement pas le succès escompté pour la branche de Disney qui compte tout de même garder les bases installées avec un petit coup de polish pour la suite. Visiblement, c'est Alan Taylor qui sera l'homme providentiel, et le pendant cinéma de la Maison des Idées signe ici une erreur de casting qui s'explique finalement par le contexte de l'époque.

Faisons un petit tour dans le début des années 2010 (et la fin des années 2000). Si depuis toujours, le cinéma est le terrain principal et historique de l'expérimentation de la narration filmée, les habitudes de consommation sont de plus en plus bouleversées par internet mais l'avènement de Netflix et des services de streaming démarre gentiment. En parallèle, le petit écran commence à montrer ses crocs et les premières séries d'un nouveau genre commencent à poindre le bout de leur nez,  en passant par Mad Men, Breaking Bad ou bien évidemment Game of Thrones.

Avec dix années dans les pattes en 2018, Marvel Studios explique une partie de son succès par son analyse parfois froide du marché du divertissement, et Kevin Feige sent évidemment le changement de cap mentionné avant, et décide de confier à un réalisateur du petit écran la seconde aventure en solo de Chris Hemsworth. Malheureusement, le réalisateur va finalement se confronter au cahier des charges bien serré de la maison de production, qui a déjà une vision globale de son entreprise.



Si les catastrophes de production sont devenues aujourd'hui monnaie courante à Hollywood avec une sur-médiatisation de ces dernières qui permet d'avoir un œil beaucoup plus aguerri sur ces dérives, Thor : The Dark World fait partie de ces films qui ont souffert d'une production houleuse à une époque où les rapports sont plus discrets. Kenneth Branagh, bien conscient de la machinerie Marvel, avait d'ailleurs lui-même plié bagage avant le début de la production avant d'être remplacé par une Patty Jenkins qui filera juste derrière pour "différends créatifs" et finira sur le projet Wonder Woman.

Une fois Alan Taylor en poste, les problèmes ne s'arrêtent pourtant par là puisque le réalisateur expliquera lui-même avoir dû faire appel à Joss Whedon pendant le tournage pour complètement réécrire certaines scènes, ce qui aura clairement un impact négatif sur le rendu final tout comme certains reshoots insérés à l'intrigue plus tard. Évidemment, il serait trop simpliste d'imputer tous les problèmes finaux du film à sa production et le réalisateur a prouvé qu'il n'était clairement pas aussi efficace pour le grand écran avec le projet qui suivra, Terminator : Genysis.



En 2013, le Marvel Cinematic Universe est à la moitié de sa vie actuelle et la formule aujourd'hui toujours contestée accuse encore plus le coup des contraintes de la mise en place de son univers qui lui évite des écarts trop grands. Thor : The Dark World souffre d'un scénario prétexte dans le but est d'introduire l'Éther, qui servira de terrau à l'introduction de la pierre de la Réalité. À l'époque, Kevin Feige force beaucoup plus sur la présence en toile de fond de Thanos, qui se dissipera finalement après la sortie de Guardians of the Galaxy.

La mise en scène d'Alan Taylor ne fait donc pas briller une coquille presque vide et il est impossible de ne pas aborder le cas Malekith, ici interprété par Christopher Eccleston après le désistement de Mads Mikkelsen qui s'offrira finalement un place dans Doctor Strange. Le personnage de l'ancien Doctor Who souffre du traitement toujours bancal des vilains de l'univers mais aussi d'un rendu assez cheap à l'écran, malgré le charisme fou de son équivalent papier. Mais si l'Elfe s'efface autant, c'est probablement à cause de la présence de Loki et de son imparable interprête, Tom Hiddleston, mis en avant dans la continuité de sa tentative de coup d'état dans Avengers.

Mais la note d'Alan Taylor s'alourdit puisque s'y ajoute aussi un humour parfois potache (la blague du métro pendant la bataille finale) et des scènes trop dépendantes des CGI pour un résultat certes bien plus convaincant que Thor premier du nom, mais qui n'empêchent pas de pointer une nouvelle fois la faiblesse de Marvel Studios sur ses performances et ses ambitions techniques. Enfin, Thor : The Dark World souffrira globablement d'un rythme hâché qui semble juste voir une histoire broyée par le cahier des charges devenu trop exigeant de Kevin Feige, qui espère passer au niveau supérieur avec sa phase 2.

Pourtant Iron Man 3 a vu le jour plus tôt la même année, et le film de Shane Black, comme mon cher Republ33k vous l'expliquait la semaine dernière, amorce une nouvelle ère chez Marvel Studios. En allégeant ses exigences et en laissant son univers plus organique, le studio décide qu'il est finalement temps de laisser un peu plus de place à la créativité de ses auteurs, qui donneront vie à un Captain America : The Winter Soldier très politique mais aussi un Guardians of the Galaxy, dont je vous reparlerai dans deux semaines, qui a réinventé l'univers cosmique de Marvel au cinéma, afin d'effacer les errements des précédents films sur le dieu du Tonnerre. Une leçon que le fils d'Odin mettra quatre ans à assimiler avant de revenir plus en forme en fin d'année dernière avec Thor : Ragnarok. 

AlexLeCoq
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