Home Brèves News Reviews Previews Dossiers Podcasts Interviews WebTV chroniques
ConnexionInscription
Detective Comics #30, la review

Detective Comics #30, la review

ReviewDc Comics
On a aimé• C'est MA-GNI-FIQUE
• Un feeling différent à Gotham
• Le découpage, un modèle du genre
On a moins aimé• Batman, l'enfant gâté de DC Comics
• Encore un peu sage pour être excellent
Notre note

Débarqués dans un contexte assez chaotique du côté éditorial de DC Comics (nous sommes lassés de le répéter aussi, mais les choses ne s'arrangent pas forcément), Francis Manapul et Brian Buccellato sont la meilleure nouvelle arrivée à la Distinguée Concurrence depuis le marasme dans lequel se sont fourrés les New 52 au sortir d'une première année fabuleuse.

Les deux hommes quittent donc Flash en laissant derrière une MERVEILLE de run dont on parlera pendant des années, et viennent renforcer les rangs des Gotham-Writers, comme si ces derniers n'étaient pas déjà assez.

Et alors que Batman fanfaronne seul contre tous dans les ventes du mois de Mars (Scott Snyder reste impressionnant de fidélisation, tant Batman - Zero Year semble diviser ses lecteurs en deux camps bien distincts, les adorateurs et les sceptiques), celui-ci accueille comme nouveaux parents adoptifs deux trentenaires dans la force de l'âge et au sommet de leur talent.

Promise comme la série qui pousserait d'avantage le côté détective du personnage (n'oublions pas qu'il est réputé pour être le meilleur du monde), ce premier épisode offre plutôt une jolie madeleine en nous rappelant les grandes heures de Batman - The Animated Series, où chaque épisode pouvait être recouvert d'une ambiance duveteuse, aux antipodes de celle de l'épisode qui le précédait et souvent, qui le suivrait. Ici, Gotham ne ressemble pas au passé fluo imaginé par un Greg Capullo désormais accompagné par Danny Miki, et c'est plutôt une mégapole dynamique et éclairée qui sert de cadre au titre. Chinatown y est lumineuse, chatoyante et chaude, et les artistes profitent de ce contexte ô combien particulier pour y développer ce qui pourrait être une intro' de cinéma, avec un Batman déifié, surpuissant et altruiste.

La suite nous offre une jolie tartine de background avec un dialogue qui reste peut-être le dernier point faible du dynamic duo d'auteurs, mais qui offre un vrai beau moment d'émotion à l'évocation du souvenir de Damian, nous présentant par là même un Bruce éreinté et blessé. Sans recourir aux classiques du super-vilain en forme de Deus Ex Machina, les auteurs concluent ce numéro sur un cliffhanger diablement efficace, symbole d'un numéro qui prend aux tripes et dont les enjeux sont habilement posés. Simple et brillant. 

Mais si le scénario peut sortir tête haute de ce premier examen de passage, c'est bel et bien le dessin qui reçoit les félicitations du jury, tant Manapul & Buccellato semblent s'éclater avec leur nouveau terrain de jeu. Lassés de Keystone et de ses grandes avenues, les deux artistes maisons découvrent la verticalité gothique de Gotham City et laissent libre court à leur imagination devant nos yeux ébahis. Tout y est fait avec soin et détail, le tout transpire le comic-book par tous les pores et pour ne rien gâcher, Batman est aussi imposant qu'il doit l'être, sans sombrer dans les dérivés militarisés récentes (et trop fréquentes?) du héros. 

Le découpage est une leçon à mettre dans les mains de tous les étudiants en BD, la couleur est parfaitement dosée pour nous plonger la tête la première dans des premières pages en forme de visite touristique un peu musclée. Du très, très grand art. On regrettera peut-être quelques pages un peu sur la retenue dans le cœur du numéro, au moment où les artistes posent leur contexte mais ne peuvent s'empêcher les pleines pages aux allures de lithographies. 

Detective Comics #30 est la meilleure nouvelle de la semaine chez DC Comics. Brillant de bout en bout, menés par des artistes passionnés et passionnants, cette reprise est une alternative parfaite au longuet Zero Year, qui ne passionne plus autant qu'il le devrait, et qui devrait laisser sa place à des jours meilleurs de la plume de Scott Snyder. En attendant, l'intérim est assurée comme jamais par un duo de trentenaires que DC peut se féliciter d'avoir gardé, tant leur art est au sommet de ce que propose l'éditeur aujourd'hui. Espérons que les Bat-fans soient au rendez-vous et que ce numéro ne soit que le début d'une très longue série !

Sullivan
est sur twitter
à lire également
Commentaires (8)
Vous devez être connecté pour participer