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Zachary Quinto et les comics : Lucide?

Zachary Quinto et les comics : Lucide?

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Spock dans le dernier Star Trek, Sylar dans la série Heroes, Zachary Quinto s'est récemment lancé dans les comics. Ni auteur, ni éditeur, il serait plutôt une sorte de « producteur ». Sa boîte, Before the Door, a donc vu sortir il y a un mois de ça le Hardcover de Lucid, première série qu'elle publie en partenariat avec Archaia Studios. Série qui a bénéficié de tout ce que M. Quinto avait à offrir de popularité et de contacts pour sa promotion. Comment cet homme que rien ne prédestinait à la science-fiction en est arrivé là ? Son incursion dans cet univers particulier qu'est celui des comics est-elle vraiment pertinente ? Retour sur le parcours d'un petit chanceux.

La surprise

21 avril 2007. Album Comics. Paris. Séance dédicace hors norme. Mark Millar. Jeph Loeb. Adi Granov. A leur côté, Tim Kring, créateur de Heroes. La série pas encore diffusée dans l'hexagone, la présence de Zachary Quinto (pas prévue au programme) aurait pu être anecdotique. Pourtant, aucun fan présent ne manque de reconnaître Sylar. Et pour cause, pour ceux qui suivent alors la série en v.o, la première apparition de Zach à l'écran a de quoi marquer les esprits.

Habitué jusque là aux rôles anecdotiques (avec néanmoins une apparition notable dans la troisième saison de la série 24), il campe cette fois le personnage central de cette nouvelle série qui intrigue les fans de comics en tout genre. Après huit épisodes passés sans visage, le personnage de Sylar (tueur en série s'emparant des pouvoirs de ses victimes après leur avoir ouvert le crâne) se dévoile enfin sous les traits de cet homme alors âgé de 30 ans que peu peuvent se targuer de déjà connaître. 

Malgré des audiences énormes outre-Atlantique à cette époque (allant de 11 à 16 millions de téléspectateurs d'une semaine à l'autre), le jeune acteur au cœur de l'intrigue de la première saison ne s'attend pas à l'accueil qui lui est fait dans ce pays dans lequel la diffusion n'a pas encore débutée. Manifestement surpris, il est aussi chaleureux que possible. Accessible, il fait preuve d'un naturel qui caractérisera chacune de ses apparitions en publique. 

 

Il est souriant, s'essaie au français, et n'hésite pas à poser avec tous ceux qui souhaitent capturer cette rencontre au moyen de leur appareil photo ou téléphone portable. Il signe tout ce qui lui est tendu. Surtout, il est drôle.

 

Lors des conventions et autres interviews, le bonhomme fait preuve d'un sens de l'humour que tout un chacun sait apprécier. Mais comme l'a toujours dit mon Tonton René (Salut Tonton!), même la pire des ordures peut être drôle.

 

Le revirement

 

18 mai 2011. Midtown Comics Downtown. New-York. Nouvelle séance de dédicace pour Monsieur Quinto. En quatre ans, sa base de fan s'est élargie. Spock est plus connu que Sylar. Aussi, depuis la dernière fois les choses ont changé. Il n'est pas présent en tant qu'acteur, mais pour présenter un comic qui n'aurait pas vu le jour sans lui. Lucid. Tout est réunit pour en faire un événement incontournable. Son expérience au sein du casting de Heroes lui a ouvert les portes de tout un univers donc il ne soupçonnait pas l'étendue. Bonne nouvelle ?


Contrairement à la session parisienne de 2007, on ne se bouscule pas au portillon. Pourquoi ? Peut-être à cause de l'achat obligatoire du Hardcover de Lucid pour assister à la séance. Il faut comprendre que pour une personne s'étant déjà procurer les quatre numéros composant ce volume, remettre 20$ n'est peut-être pas évident. Quant à ceux qui ne connaissent pas la série, la somme n'est pas non plus négligeable pour un achat à l'aveugle. Mais si ça s'arrêtait là.

 

Une fois le portefeuille allégé et le précieux ouvrage sous le coude, l'heureux possesseur de l'œuvre est mis face à un choix des plus importants. Car si le déplacement et l'achat leur vaudront d'être enfin face à leur idole, les heureux élus ne pourront pas gratifier de la signature de la star leur collection de DVD Heroes, leur édition collector de Star Trek ET leur exemplaire de Lucid. Ainsi, l'autographe de l'artiste se veut une denrée rare et est limitée à deux par personne. 

 

Enfin, surprise de dernière minute, aucune photo ne sera autorisée. Et c'est du sérieux. Le prouvera un membre de l'équipe entourant Zachary en criant sur un pauvre gus dégainant son appareil (moi en l'occurrence) comme si il s'agissait d'une arme à feu. Face à la gêne palpable, un employé de la boutique finira par lancer un « Désolé. Leurs règles, pas les nôtres. ».

 

Qui a décidé de ces règles ? La boîte de Zachary Quinto, Before the Door ? Leur partenaire, éditeur de Lucid, Archaia Entertainment ? Pas vraiment moyen de le savoir. Par contre, il est possible de comprendre comment on en est arrivé là en se penchant sur la genèse de Lucid.

 

Une naissance artificielle

 

Lucid n'est pas un comic né de la volonté d'un auteur d'écrire une bonne histoire. Tout comme pour la création de Before the Door, il s'agit avant tout de la volonté d'une bande de potes de faire des choses ensemble. Noble désir s'il en est mais pas toujours suffisant. En 2008, Zachary Quinto, Corey Moosa et Neal Dodson fondent la boîte Before the Door afin de pouvoir travailler ensemble sur autant de projets artistiques qu'ils pourront en pondre. Amis depuis 13 ans, ils se sont rencontrés à l'université de Carnegie Mellon.

 

Dans l'année, née l'idée de lancer un comic book. Rien de plus précis. Ces messieurs veulent faire du comic et c'est tout. Tant qu'à faire, autant demander à un copain de l'écrire. C'est comme ça que Michael McMillian, le scénariste de Lucid, entre dans la danse. Lui aussi ancien de Carnegie Mellon et ami de longue date du gang, il est plus connu pour son interprétation du zélé Steve Newlin dans la série True Blood .

 

Loin de la volonté de remettre en cause ses capacités d'écriture ou même la qualité de Lucid (contrairement à Zachary, Michael a baigné dans les comics toute son enfance, de plus il écrit sur un sujet qu'il affectionne), il est intéressant de soulever que si ses potes de Carnegie ne l'avait pas approché, il n'aurait peut-être jamais mis les pieds dans l'industrie. Et il est au moins tout aussi intéressant de se pencher sur la promotion de l'œuvre.

Malgré la notoriété que Michael McMillian a pu capitaliser via son rôle dans True Blood, elle n'est en rien comparable à celle de Zachary Quinto. Ceci est vrai d'une manière générale, mais plus particulièrement parmi les lecteurs de comics. Pas étonnant donc de voir l'écrasante majorité des interviews à propos de Lucid livrées par Zachary Quinto et non par l'auteur.

IGN, Comic Book Ressources, MTV, G4... Tous parlent de la série et tous titrent de la même façon. « Zachary Quinto gets Lucid at Archaia », « Archaia and Zachary Quinto have « Lucid » Dreams » ou encore « Zachary Quinto and Archaia join forces ». On parle de Lucid pour parler de Zachary. Et si le panel consacré à la série lors des Comic-Con de San Diego 2009 et 2010 a su attirer l'attention, c'est encore une fois grâce à notre Zach (inter)national.

Tout ça pour dire que si l'atmosphère ambiante lors de l'évènement organisé à New-York en mai dernier est si loin de ce que ce genre de rencontre est censée véhiculer, c'est sûrement dû au simple fait que l'origine même du projet est artificielle. S'il y a bien eu une démarche artistique, elle n'en reste pas moins un outil et non une fin.

Bien entendu, Tonton René n'existe pas et Zachary Quinto n'est pas une ordure. Il n'est qu'un homme qui a su saisir les opportunités que la vie lui a tendu. Pour le mieux ? Aux lecteurs d'en juger. Seulement, les méthodes de promotion qu'il a pu croire bon d'employer à des fins promotionnelles peuvent être regrettées. Car après tout, il est possible d'avoir des choses à vendre et de rester accueillant.

Et pour ceux qui aiment les happy end, vous serez ravis de constater que la session new-yorkaise n'a pas non plus déçu tout le monde. En témoigne Claudia qui raconte son expérience sur le blog « zacharyquintosbiceps » (tout un programme). Un moment qu'elle n'oubliera jamais.

Steeve
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