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American Vampire #1, la review en avant-première!

American Vampire #1, la review en avant-première!

ReviewPanini
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Notre note

C'est la deuxième série Vertigo qui se lance ce mois-ci chez Panini Comics, et dont nous faisons la review. On avait déjà fait l'éloge de Unwritten #1, on ne pensait donc pas avoir, en un si court laps de temps, un autre titre de grande qualité. Pourtant les noms sur la jaquette auraient dû nous mettre la puce à l'oreille. En effet, le scénariste principal, Scott Snyder est un romancier de talent, qui a fait un début remarqué dans les comics en signant The Torch et Iron-Man: Noir, et à qui on a confié le titre Detective Comics. Ensuite le dessinateur Rafael Albuquerque, remarqué sur Blue Beetle et dont on admire régulièrement le travail sur des couvertures. Enfin, le scénariste "suppléant" n'est personne d'autre que Stephen King himself! Alors certes, si c'est sans doute le plus célèbre du trio, et si on a pu lire ses romans adaptés en comics, il ne s'est jamais prêté lui-même au jeu de l'écriture dans ce média. Alors est-ce qu'un assemblage de grands noms peut créer une alchimie suffisante pour produire une série de grande qualité?

Les vampires font peau neuve

L'idée de base de la série qu'a développée Scott Snyder, c'était de remettre les vampires dans le droit chemin du vice, du meurtre et de la violence. En gros, à mort Twilight, True Blood et Vampire Diaries, et leur cortège de buveurs de sang non-humain romantiques au regard ennamouré et mystérieux. Là, on repart dans la crasse, les corps démembrés, et le sang qui coule à flot. Le protagoniste mort-vivant est un véritable tueur en série sans conscience ni remords. Car le personnage qui crève le papier, ce n'est pas la sympathique Pearl, mais bien ce psychopathe pervers qu'est Skinner Sweet. Vivant, il était une ordure, le vrai hors-la-loi du Far West. Mort, il est manipulateur, sadique et totalement immoral. Snyder a enfin replacé le monstre à sa place, comme l'annonce le titre, c'est un vampire à la mode américaine, on est bien loin du Dracula de Bram Stoker. On peut évidemment y voir une métaphore du monde moderne et de la société de consommation, ce n'est sans doute pas anodin si le fil narratif immédiat se situe à l'époque de l'expension d'Hollywood, fer de lance de cette philosophie du consumérisme. Plus de séduction, de circonvolution ou d'effet de brouillard, ce vampire se nourrit selon son envie et immédiatement, et agit toujours selon son bon plaisir et ce qui l'amuse.

Au soleil, les vampires brillent... de cruauté

Ce qui est intéressant à souligner dans cette série, c'est les deux lignes temporelles qui s'entrecroisent, le passé et le présent de Skinner Sweet. Le premier écrit par le maître de l'horreur et du fantastique, Stephen King. Si de son propre aveu, cela n'a pas été évident pour lui de se contraindre à cette écriture très particulière, le résultat est jouissif. On retrouve tous les codes du western, un criminel vraiment mauvais, l'homme de loi obsessionnel, et le magnat des chemins de fer véreux, le tout saupoudré de poussière et de whisky frelaté. Oui, mais il introduit nos chers suceurs de sang dans le paysage, et le mélange est détonnant. Et à côté, Scott Snyder nous conte l'histoire de Pearl, figurante de cinéma qui galère pour joindre les deux bouts, gentille, voire trop gentille, mais qui a le mérite d'avoir une grande gueule peu commune. Là encore, l'atmosphère de l'époque est reconstituée de manière impécable. Une fois encore le tableau se voit taché de grandes giclées d'hémoglobine par les créatures mythiques. Et parler de tableau n'est pas seulement métaphorique quand on voit les cases dessinées par Rafael Albuquerque, son trait rappelle les meilleurs films de genre. Passant de scènes intimes à des scènes gores avec une égale maîtrise, il nous râvit.

Certes l'omniprésence des créatures noctambules à longues canines dans les comics commence à porter sur le systême de beaucoup de lecteurs, que ce soit dans le mainstream comme dans les indépendants. Mais cependant, il serait vraiment dommage de passer à côté de cette série d'une qualité rare. Si vous aimez Sam Peckinpah et l'odeur des corps démembrés au petit matin, ce comics est fait pour vous.

Note d'Alfro: 5/5

Alfro
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