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Mark Millar parle de sa multitude de projets en cours

Mark Millar parle de sa multitude de projets en cours

InterviewIndé

On peut aimer ou non Mark Millar, il reste un grand créateur, hyperactif, qui travaille toujours sur 10 projets à la fois. Il a écrit quelques-unes des oeuvres majeures de la littératures comics récentes (Civil War, The Ultimates) avant de se lancer dans la création de son propre univers de comics en creator-owned. Il s'est lancé dans la réalisation, dans l'adaptation de ses films au cinéma, et maintenant il crée la Kapow! Comic Con à Londres, futur évènement mondial. Au milieu de tout ça, il a pris le temps récemment de donner des interviews à Newsrama et Comic Booked dans lesquelles on apprend des choses intéressantes, comme le fait que le film Superior devrait être officiellement annoncé très prochainement, que Nemesis est dans les tuyaux ainsi que sa nouvelle création avec Dave Gibbons. On découvre un garçon passionné et très ambitieux, qui a compris ce qu'aiment les gens et qui a décidé de le leur donner.

Dans des interviews sorties depuis (je ne les ai donc pas traduites) il confirme qu'il arrête de travailler pour Marvel pour le moment pour se concentrer sur son Millarworld, principalement, mais il n'est pas exclu qu'il revienne.

Voici la première interview pour Comic Booked, traduite par mes soins (ainsi que la seconde). Si vous trouvez des fautes ou de meilleures tournures vous pouvez me l'indiquer en commentaire ou à l'adresse manu@comicsblog.fr. Voici l'article original.
 
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Ce ne serait pas exagérer que de dire que Mark Millar est l'un des (sinon le ) plus grands bâtisseurs et travailleurs du monde des Comics à l'heure actuelle - côté Comics il travaille actuellement sur Kick-Ass 2 pour John Romita Jr, il vient de terminer Nemesis avec Steve McNiven, et continue son travail sur Superior avec Lenil Yu. Dans le même temps, il lance la Kapow! Comic Con, qui s'annonce comme étant la plus excitante des conventions liées aux comics localisée en Grande-Bretagne depuis bien longtemps, et il travaille également sur son premier film en tant que réalisateur, Miracle Park, alors qu’au moins deux de ses créations entrent en production pour le cinéma. Enfin il édite CLINT magazine. Cette homme est une machine, et vous ne le savez peut-être pas, mais il s’occupe aussi d’un festival de cinéma à l’intérieur du festival de cinéma de son fief d’origine, le Glasgow Film Festival. Et au milieu de cette tempête créative, il a trouvé le temps de parler à Comic Booked, et nous avons parlé longuement de tous ces sujets.

Alors, Mark - la question qui est sur toutes les lèvres: en quoi consiste exactement la mission d’ambassadeur pour le festival du film de Glasgow ?

C'est vraiment super! On m'a donné pour mission de « trouver de bon films adaptés de comics que les gens pourraient ne pas avoir encore vus. " Vous ne pouvez pas y aller et proposer Iron Man ou Spider-Man 2, parce que tout le monde les a sur ses étagères, et c’est pour le GFT ( Glasgow Film Theatre ) donc il faut être plus original. Alors, ils m'ont dit : "pense à quelques-uns bien cool et qui pourraient convenir à notre audience”, et c'est exactement le genre de chose que je voudrais voir, ce qui est génial parce que c'est un peu comme de la vidéo à la demande pour moi - j'étais essentiellement en mesure de choisir un tas de choses que je voulais moi-même voir. J'ai pris des trucs qui sont assez grand public, mais assez originaux aussi pour ne pas que le public du GFT se sentent aliénés.

Quand il a été annoncé que votre participation impliquerait un mini-festival de films liés aux comics, tous le monde a immédiatement pensé aux super-productions récentes - mais les films qui ont été annoncés pour votre sélection ( Superheroes In Glasgow ) ne sont pour la plupart pas des films auxquels on pense tout de suite comme étant des adaptations de comics.

Je reconnais que tout le monde n’aime pas les comics à super-héros, et c'est un hommage au genre comics en général. Beaucoup de gens ne savent pas, par exemple, que Battle Royale est une adaptation de bande dessinée. J’y  voulais un documentaire comme Crumb, qui est un génial, et Crumb (la légende du comics underground Robert Crumb, le sujet du film ) est un de mes héros. Je voulais représenter la globalité du monde des comics - le plus mainstream étant ici Superman II, et les plus indé sont Crumb et Griff The Invisible, un film de super-héros australien. C'est très éclectique.

Aviez-vous déjà vu tous les films de votre sélection, ou y en a-t-il que vous découvrirez pour la première fois au GFF ?

En fait, il y a de l’égoïsme de ma part - il y a quelques films que je voulais voir et je n’en avais jamais eu la chance. Alors, j'ai pensé "oh, j’adorerais voir le film Heavy Metal, je pense que je vais le choisir”, alors j'ai pris six films que je voulais  voir, et la beauté de la chose, c'est que je vais pouvoir le faire gratuitement.

Danger Diabolik s'annonce comme un régal - je ne l'ai jamais vu à la télé ou au cinéma.

Je n'en ai vu que de petits bouts, et c'est très drôle, un de mes voisins fait un peu de traduction pour Dario Argenta et c’est un mordu de cinéma italien pulp. En fait, il m'a prêté un DVD de Danger Diabolik, l'autre jour, donc je vais le voir pour la première fois moi-même.

Ai-je raison de penser que Superman II : The Richard Donner Cut sera projeté pour la première fois dans un festival UK ? Je sais qu'il a été montré dans quelques galas et événements caritatifs aux Etats-Unis quand il est sorti il y a quelques années...

C'est vrai, il n’a jamais été projeté au Royaume-Uni, et c’est très excitant pour moi. Je suis un grand fan de Superman alors le voir sur grand écran est excitant, et pouvoir le voir dans un montage inédit sur grand écran entouré de trois cents fans est incroyable. Je pense que l’ambiance sera électrique. Pour la même raison je voulais Flash Gordon le film, mais bizarrement il était plus difficile à obtenir - le GFT a fini par prendre Griff l'Invisible à sa place. Je voulais Flash Gordon là-dedans, a) parce que c'est une adaptation du comics d’Alex Raymond dans ses Newspaper Strips, et b) juste parce que c'est exactement le genre de film que je pense serait génial pour un festival. Chaque réplique  est un classique et avec tout ce public, ce serait comme un Rocky Horror Picture Show très geek, avec tout le monde criant les répliques. Donc malheureusement celui-ci va me manquer, mais j'aime tous les autres.

Je me souviens quand le nouvelle de votre rôle dans le GFF est tombée, Flash Gordon devait y jouer un rôle, mais lorsque le programme du festival est sorti, il était curieusement absent. Donc, ce n'est pas l'un des films surprises dispersés à travers le Festival ?

Non, malheureusement, ça a tout simplement été impossible de mettre la main dessus, tout le monde a essayé. Je pensais que ce serait très facile à obtenir, mais il s'est avéré être le plus difficile du lot. Je pensais que le montage par Donner du Superman II aurait été plus difficile, mais cela n’aurait pas pu mieux se passer. J'ai été très heureux. C'est une super tête d’affiche.

Et le meilleur à propos de la vision de Donner pour Superman II, c'est qu'il n’y a pas de boucliers ‘S’ en cellophane jeté sur qui que ce soit.



Je me souviens que même à 10, en revenant du cinéma, ça m’avait énervé. Je ne savais même pas pourquoi j’étais énervé, je savais juste qu’il y avait quelque chose d’anormal, et que ce n’était pas aussi bon que ça aurait du, mais j’étais trop jeune pour réussir à mettre le doigt dessus. Superman II: The Donner Cut n'est pas exactement la façon dont Donner aurait tourné le film, mais voir quelque chose qui s’en rapproche est excitant. Je suis un grand fan de Richard Donner, il est un peu mon héros.

Je suppose qu’il est inutile de s’attendre à une projection de Miracle Park, et que vous le gardez pour la Kapow! Comic Con ?

Non, c'est beaucoup trop tôt pour ça j’en ai peur. Miracle Park est toujours en tournage! J'ai réalisé Miracle Park en parallèle avec mes autres activités, parce que c'est un film indé à petit budget, donc je l’ai casé entre mes autres travaux rémunérés. J'ai du bosser dessus une semaine par ici, une semaine par là. Mon plan était d'avoir fini à temps pour la Kapow! et j’espère que ce sera le cas, nous allons voir comment ça se passe. Pour l’instant tout va bien, mais en tant que débutant dans le monde du cinéma, la chose à laquelle je n’avais pas pensé est qu’en Écosse, la nuit tombe à 16 heures. On ne peut donc tourner qu’une demi-journée, c'est fou. Puis il y a eu le mauvais temps pendant deux mois! (rires) Mais j’ai passé de supers moments à le tourner. Nous tournons le milieu du film fin février (la troisième semaine).

Il n’y a pas que votre sélection au GFF , il y a aussi plein de petits événements tout au long de la semaine, à quoi peut-on s’attendre des stands que vous tenez Frank Quitely et vous ?

Je pense que ce qui est sympa, c'est que les gens supposent que l'industrie du comic book est écrite et dessinée par les Américains, mais ce n'est pas le cas - il y a beaucoup de Britanniques, et particulièrement des écossais. Un grand nombre de créateurs de haut niveau sont d'ici, sûrement plus en proportion que nulle part ailleurs dans le monde, alors avoir des gens de ce calibre sous la main est génial. En terme cinématographique, ce serait comme avoir les plus grand cinéastes vivant à proximité. Vous pouvez prendre le bus pour venir voir le plus grand artiste du monde du comics actuel, Frank Quitely, donner une conférence! Ou encore Dave Gibbons, probablement mon artiste préféré de tous les temps et le co-créateur du plus grand roman graphique de tous les temps, Watchmen. Pouvoir venir voir ces gars-là en chaire et en os, sans avoir à se rendre à San Diego ou ailleurs, c’est fantastique . Le festival a été vraiment bien organisé, je suis très impressionné. Si je n’en faisais pas partie je paierais pour y aller.

Les gens peuvent-ils s'attendre à vous voir évaluer leur travail à la GFF et la Kapow! ?

Oui. Au Kapow! en particulier il y aura une quinzaine de personnes différentes pour faire des reviews, il y aura éditeurs américains, il y aura tous les grands éditeurs là-bas, les créateurs aussi. Il y aura les grands acteurs du marché britannique, Clint, 2000 AD. C'est génial. S’il y avait eu ça quand j’avais 19 ans, je n’aurais pas eu à descendre en bus jusqu’à Londres pour 19 Livres (rires). J’adore le fait que ça se déroule à Glasgow.

Quitely et Gibbons feront également une apparition à la Kapow! qui s'annonce plutôt bien.

La Kapow! c'est absolument insensé. Je ne peux pas croire à quel point ça va être bon. Je rêve secrètement d’avoir triplé les prix parce que les tickets se vendent comme des petits pains (rires). Il n’y a rien qui puisse rivaliser avec nous. Il y a beaucoup de conventions en Amérique, je pense qu'il y a une convention chaque semaine en Amérique, mais en général c’est toujours le même genre de formule et vous n'avez pas ce qu'ils ont à San Diego, où les studios envoient leurs meilleurs gars et où de grandes news sont annoncées, pour les comics, le cinéma et la télévision. La Kapow! a obtenu toutes ces choses - il y a tous les grands studios, tous les programmes de télévision américains et britanniques. Ce sont les plus grands films et comics réunis. Ils ont tous des panels, 700 panels en tout, quelques-uns tenus par de grands noms du divertissement. Jonathan Ross fait un jeu télévisé sur les comics, un peu comme Never Mind the Buzzcocks avec des comics. On a le Prix Stan Lee,  Frankie Boyle, Stewart Lee, c'est juste complètement fou. Je n’arrive pas encore à y croire. La seule chose qui me fait chier c’est que je vais y travailler, donc je ne peux pas vraiment en profiter comme tout le monde. Je veux aller aux panels, je ne veux pas faire une séance de dédicaces pendant ce temps là, mais malheureusement, c'est comme ça.

Je voulais mentionner que l'annonce de la présence de l’équipe Misfits avait filtré sur le net...

C'est drôle, le gars de Misfits ( créateur de la série Howard Overman ) ne savait manifestement pas que nous gardions toutes les annonces pour les films et la télévision jusqu’au 14 février!  Mais je suis stupéfait qu’ils viennent, j'en suis ravi. C'est drôle, je n'avais jamais regardé Misfits jusqu'à la semaine dernière - je détestais les bandes-annonces, ils avaient une campagne de publicité horrible sur le côté des autobus, mais lorsque j'ai regardé la série, j'ai adoré ça, c'est génial. (note d’Emmanuel : c’est vrai, c’est juste génial)

Vous gardez encore l'annonce de votre nouvelle création avec Dave Gibbons pour la Kapow!, mais j'ai vu aujourd'hui sur Twitter que vous avez l’intérêt  d’Hollywood.

Oui, les gens à qui nous avons vendu Superior achètent également le projet de Dave Gibbons, ce qui est fou parce que je n'ai pas encore vraiment commencé à l'écrire. Les gens savent de quoi il s'agit, et ils aiment l'idée et ils peuvent mettre “par les créateurs de Watchmen et Kick-Ass” sur elle, ce qui sonne bien. Mais c'est génial, je suis vraiment content du projet, ça marche vraiment bien, et à la minute où j'ai dit au producteur le pitch global il a dit “ok, on marche”, donc c’est cool, ça rend ça beaucoup plus facile qu’avec les neufs mois habituellement non payés quand on se lance dans un creator-owned. Nous allons faire toutes ces annonces à la Kapow! bien sûr. J'ai trois grands nouveaux projets pour le Millarworld à annoncer lors de la convention, c’est donc très excitant. Vous n'allez pas croire qui est le prochain artiste que j'ai récupéré.

Où en sont les films pour les créations déjà connues, Nemesis et Superior ?

Le film Superior devrait, si tout se passe bien, être rendu publique d’ici deux semaines. On m'a dit que ce serait avant la fin Janvier, mais c'est un peu hors de mon contrôle pour être honnête. C'est drôle, dans le monde des comics on demande juste à Joe Quesada "puis-je annoncer la série Ultimates sur laquelle je travaille ? " et Joe répond genre “oui, pas de problème, vas-y”, alors que dans les films c'est bizarre - tout doit passer par une centaine de personnes. Quand vous donnez les droits sur quelque chose ce n’est plus vous qui faite les annonces. Évidemment, je savais que Tony Scott dirigeait Nemesis avant que ce ne soit rendu public mais je devais m'asseoir sur mes mains et dire “c’est très excitant, mais nous ne pouvons pas encore vous dire qui c’est”. Je me souviens de l’époque où ça devait être dans les prochains jours et ça a fini par prendre trois semaines avant que tout soit signé et j’étais genre "allez là...”. Superior, je croise les doigts, devrait être annoncé la semaine prochaine. L'accord date d’il y a un moment déjà et je suis très heureux de l'équipe qui se met en place sur le projet. Le scénariste a commencé à mettre les choses en place et ses travaux antérieurs sont été assez étonnants. De même, le scénario pour Nemesis avec Tony Scott est en cours d’écriture. Si tout va bien, cela devrait entrer production très bientôt, mais il va falloir attendre un mois ou deux avant d'avoir un premier jet à étudier.

Et vous attendez que le script soit bouclé avant de réaliser le casting ?

Oui. Tony m'a demandé au téléphone “qui verrais-tu dans les rôles?” et nous en avons discuté, mais ils ont évidemment besoin d'avoir le script prêt avant d’en parler vraiment. Les acteurs ont besoin de voir le script avant d’accepter un film. Il peut toujours y avoir des modifications ultérieures mais ils auront toujours besoin d’un bon premier jet. Je pense que tout ira très vite. Le gars qui écrit Nemesis est un choix intéressant vraiment, parce que normalement c'est à peu près les mêmes gars qui écrivent des films de super-héros, mais Tony a pensé “Je vais trouver quelqu'un qui peut écrire des personnages géniaux”, et ce mec écrit surtout des personnages. Tony a dit : “Je vais prendre soin des effets numériques pour que ça ait l’air vraiment excitant et ce type gérera les personnages”. Ça va être une intéressante combinaison vraiment. Nemesis ne ressemblera à rien d’autre. C'est Tony Scott!

Le scénariste n’est pas Aaron Sorkin, n’est-ce pas ?

Euh, non. ( rires )

Le film Avengers arrive bientôt - une grande partie de l'univers Marvel au cinéma tire son influence de votre travail avec Bryan Hitch sur The Ultimates, et je me demandais du coup si vous étiez en contact avec Joss Whedon ?

Non, pas du tout. Je suis ami avec Joss, mais il n'y a aucune raison pour lui de me contacter plus que d’autres qui ont écrit ces personnages dans le passé. Si vous regardez les films X-Men, ou Spider-Man, vous pouvez le voir, c'est influencé par beaucoup de comics au fil des ans et mes apports ne sont par supérieurs à ceux de Roy Thomas ou Kurt Busiek ou un autre des brillants écrivains qui ont façonné cet univers. Quand vous travaillez pour Marvel vous faites du travail sur commande, vous écrivez votre histoire et c'est tout. Si quelqu'un veut développer certaines de vos idées dans d'autres médiums, c'est très bien. Vous savez de quoi il en retourne quand vous confiez vos idées pour, disons, Iron Man et c’est agréable quand ils les utilisent. J'aurais peut-être un avis différent sur la question si je n’avais pas mes propres oeuvres, mais c'est pourquoi j'ai commencé le Millarworld. C'est là-dessus que je me concentrerai vraiment être au cours des deux prochaines années, alors que nous nous développons dans différents médiums que nous n'avons pas encore touchés. Je n'aime pas faire du sur-place et les ventes de mes comics suggèrent que les gens ont un appétit pour les choses nouvelles. Je pense que nous entrons dans une période extraordinaire pour les créateurs de bande dessinée. Nous avons plus d’oeuvres du Millarworld en pré-production pour des projets de longs métrages que Marvel ou DC à l’heure actuelle, et c'est tout simplement fou. Ça aurait été impensable il y a quelques années. Il n'y a jamais eu de meilleur moment pour être un créateur de bandes dessinées et nous pouvons utiliser les films, les jeux, les spin-offs et tous ces média comme des publicités mainstreams pour nos comics. Je ne me fais pas d’illusion, c’est le film Kick-Ass qui a permis de vendre 100 000 exemplaires du comics dans les six semaines qui ont précédé le film. Mais c'est une bonne chose que nous avons besoin d’accueillir à bras ouverts. Le terrain est préparé et les jeunes créateurs qui travaillent dans leurs chambres actuellement ont tout autant de pouvoir si ce n’est plus que les grandes entreprises.

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Voici la seconde interview pour Newsrama. Voici l'article original.

Mark Millar sur pourquoi le «Prix Stan Lee" de la Kapow était amplement mérité

Il y a beaucoup de différents prix dans le monde des comics - les Eisners chaque année à la Comic-Con de San Diego, le prix Harvey à la Comic-Con de Baltimore, le prix Eagle à la London MCM Expo - mais Mark Millar pense qu'il y a de la place pour un de plus.


Donc, le 9 avril prochain la première édition de la Kapow Comic Con organisée par l’auteur au Business Design Centre de Londres marquera le lancement du prix Stan Lee, ainsi nommé d'après le légendaire co-créateur de Spider-Man, des X-Men, d’Iron Man et bien d'autres emblématiques personnages de Marvel.

Grâce au pouvoir des appels internationaux, Newsarama a pu parlé au scénariste des Ultimates et de Kick-Ass depuis son bureau en Écosse pour savoir pourquoi une autre cérémonie de remise de prix de la bande dessinée était nécessaire, en quoi le prix Stan Lee est différent des autres, et ce qu'il a prévu pour le cérémonie elle-même.

Mark, les nominés pour les “Stan Lee Awards” de la Kapow Comic Con devraient être révélés à la fin du mois - avec les Eisners, les Harveys et le prix Eagle toujours là, pourquoi pensez-vous qu'il est nécessaire d'avoir une autre série de prix de la bande dessinée, et comment ?

La première raison pour moi est que [Jack] Kirby et Lee, sont fondamentalement les raisons pour lesquelles nous faisons tous ce boulot à l'heure actuelle. [Will] Eisner, je pense que c'est un génie, c’était un ami personnel - très influent, remontant à l’Âge d’Or des comics il avait rencontré [Jerry] Siegel et [Joe] Shuster quand ils concevaient encore Superman. C’est une légende de cette industrie. Harvey Kurtzman, je ne pouvais pas être plus fan non plus. Mais Stan et Jack sont la raison pour laquelle il y a une industrie du comic book. Sans eux elle aurait sans doute simplement disparu. J’ai toujours pensé qu’il était étrange que l’on ait un prix Kirby, mais que Stan ne soit jamais honoré - pour avoir co-créer Spider-Man et les Quatre Fantastiques, Hulk et tous les autres, et laisser une marque plus importante que probablement n’importe qui d’autre dans l'histoire du comics. Et depuis trois générations, Lee a été un nom que quasiment tout le monde reconnait, d'une façon différente que pour n’importe quel créateur contemporain, et je pense juste que c'est bizarre que nous n'ayons pas des Stan Lee Awards .

En conventions, dans les bars, au cours des années j'en ai parlé avec des amis, et tous mes amis étaient genre "Ouais, tu as absolument raison, quelqu'un devrait le faire". Ensuite, quand la Kapow s’est mise en place je me suis dit “C’est ici qu’on devrait le faire." La Kapow est une convention internationale, pas seulement un truc britannique, il se trouve juste qu’elle se déroule en Europe. Ce sont donc des récompenses internationales, et toutes les personnes qui prennent part en qualité de juges pour les nominations sont très, très internationales - ce sont des revendeurs de partout dans le monde, de grands noms de l'industrie internationale du comic book, d'Hollywood, et du cinéma européen, et beaucoup de membres de la presse grand public internationale. Nous voulions que ce prix soit le plus grand de tous, car Stan est le plus grand de tous.

Et je suis sûr que vous en avez parlé à Stan lui-même pour l’embarquer dans l’aventure et lui demander la permission d’utiliser son nom pour le prix.

Stan, je suis heureux de pouvoir le dire, est un ami. Depuis quelques années, lui et moi avons été en quelque sorte des amis par par correspondance. Je l'ai interviewé pour un magazine de science-fiction appelé SFX ici au Royaume-Uni, et je lui ai dit, "Ne pensez-vous pas qu'il devrait y avoir un Stan Lee Award ?" Et il a dit: “Si, absolument.” [ Rires . ] Lui et moi avons discuté à ce sujet dans le passé, alors quand j'en ai reparlé, je crois qu'il a vraiment été ravi. Croyez-le ou non, Stan est en fait un gars assez modeste. Son personnage en ligne est tout le contraire, mais Stan lui-même est en fait un gars tout à fait humble. Mais au fond de son esprit, il doit avoir pensé que c’était bizarre que rien ne se produise plus tôt. Il doit être conscient de son importance et de l’influence qu'il a eu, et je suis heureux que ça arrive de son vivant. Je suis heureux pour lui.

Pour beaucoup, les Eisners ont tendance à se concentrer davantage sur les niches et la bande dessinée indépendante. Je suppose que les Stan Lee Awards vont probablement être un peu plus grand public ?

Absolument, oui. Pour moi, c'est la base de ces prix. Une chose que Stan nous a enseignée, c'est que pour que la bande dessinée survive, nous devons atteindre un maximum de personnes. Parfois, comme pour tous les média, certains auront peur du côté mainstream. Mais pour moi, Inception est un film complexe et intéressant, qui a fait 850 millions de dollars. Juste parce que c'est grand public ne signifie pas qu'il doit être de mauvaise qualité, et Stan, et Jack, et [Steve] Ditko sont les gars qui l’ont prouvé.

Pour moi, les autres prix on tendance, je pense que vous avez raison, à s’intéresser aux niches et à des comics plus minoritaires. Je le pense dans le bon sens du terme. Quand vous n’êtes pas récompensé financièrement, et que vous écrivez par amour, que vous perdez de l’argent et que vous avez un travail de jour, c’est une belle récompense que de recevoir la reconnaissance des autres. Je connais beaucoup d'amis qui ont été sur le point d'abandonner, et qui ont alors obtenu une nomination aux Eisners, et cela renforce leur chiffre d'affaires de 2.000 exemplaires et les maintient à flot. Je pense que chaque cérémonie de remise a sa place, mais le Stan Lee Awards sont mainstream et n’ont pas honte de l’être, parce que Stan l’est.

Qu'est-ce que vous avez prévu pour la remise des prix proprement dite ? Je suis sûr que vous avez des idées pour en faire un peu d'un spectacle.

Ça va en être un, littéralement. La cérémonie de 90 minutes sera diffusée en ligne, ce qui est assez cool. Nous voulons que ce soit aussi cool qu’une cérémonie télévisée, donc il y aura de grands noms pour présenter. Tout comme les Golden Globes ou les Oscars ou autres, nous essayons de faire l’équivalent pour notre industrie.


L’aspect flux numérique de la chose est très complexe, et très coûteux, mais nous avons vraiment de bons partenaires qui prennent soin de cela pour nous. Dix mille personnes vont y être à Londres, mais la cérémonie pourrait être suivie par des centaines de milliers en ligne. Nous avons de grands noms liés à cet événement, et nous voulons que cela soit vraiment, vraiment énorme. La visibilité sera très grande en Europe et en Amérique. Nous voulons faire du bruit avec ça.

Et je pense que si vous pouvez vraiment vous en tenir à 90 minutes, beaucoup de gens apprécieront, compte tenu de la tendance des remises de prix qui s’éternisent en général.

Oh, ouais. J'ai été à des remises de prix où j'ai remporté des prix, mais j’avais envie de me tuer à mi-parcours. [ Rires .] Nous voulons juste que cela soit drôle, et court, et frais. Nous diffusons quelques trucs sur le net - il y a même un jeu sur les comics à la convention, animé par la plus grande personnalité de la télévision britannique, un gars nommé Jonathan Ross. C’est un comique aussi, un bon ami à moi, ainsi qu’un super écrivain dans son domaine. Il est incroyablement drôle, intelligent, et c’est peut-être le plus gros fanboy que j'ai jamais rencontré. Il a créé un jeu sur les comics qui oppose les fans contre les pros.

Je regardais le programme il y a peu et je pensais: “Dieu, tout cela semble si bon, et je ne vais probablement pas avoir la chance d’en voir la plupart”. Je me sentais un peu triste, parce que je serai toujours en séance de signatures, ou à un panel, donc je vais probablement manquer le plus cool de tout ça en fait.

Alfro
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