Le relaunch du Punisher commence à se préciser. Peu de temps après avoir affirmé qu'une nouvelle série sur Frank Castle était à l'ordre du jour, la rédaction de BleedingCool aurait aussi déterré l'équipe créative et le titre du futur projet, piloté par le scénariste Jason Aaron. Baptisé Punisher No More, celui-ci embarquerait les artistes Jesus Saiz (Spider-Men II) et Paul Azaceta (Outcast), dessinateurs talentueux au service d'une histoire qui, si l'on se fie au titre supposé, devrait en finir avec une certaine conception du personnage.
Big Bad Pun
L'étonnante trajectoire de
Frank Castle dans l'inconscient collectif américain s'est infléchie depuis quelques années,
pour plusieurs raisons. Le vétéran
Chris Kyle, amateur des bande-dessinées
Punisher et avatar populaire de la droite sécuritaire aux Etats-Unis après sa mort, les officiers de police du mouvement
Blue Lives Matter, les groupuscules d'extrême-droite tels que
Unite the Right ou
QAnon, tous auront repris à échelle variable l'emblème squelettique de l'anti-héros de
Gerry Conway comme symbole de leurs actes.
Une gradation qui part du patriotisme sécuritaire favorable aux milices privées à la solidarité en faveur des policiers accusés d'actes violents ou de meurtres, jusqu'à la pensée néo-fasciste favorable à coup d'état suprémaciste. L'avatar de Frank Castle se retrouvait par exemple à plusieurs endroits des groupes organisés pendant la prise du Capitole en début d'année. Un problème complexe pour Marvel, compte tenu de l'importance du personnage : adapté à trois reprises au cinéma puis en série télévisée, dans une bonne pelletée de jeux vidéos et en animation, le héros a souvent été associé à Daredevil, au pan urbain des héros de New York, ainsi qu'à divers événements importants.
La tentative Punisher No More entrera peut-être dans le champ des morts volontaires de personnages complexes à manoeuvrer, traditionnelles de l'industrie des comics. Jason Aaron se chargerait de poser le personnage face à ses contradictions, histoire de se débarrasser du problème quelques années, en attendant une pacification potentielle du climat politique aux Etats-Unis. Il se peut également que Frank Castle finisse par abandonner sa croisade vengeresse contre le crime, pris d'une épiphanie ou enfin en paix avec ses démons et sa soif de cadavres. Dans tous les cas, il est très probable que la Maison des Idées cherchera au moins à se débarrasser du logo à tête de mort, devenu très embarrassant au fil de ces dernières années.