Cette semaine, la rédaction de Polygon publiait un portrait exhaustif et documenté sur le parcours atypique du cinéaste Josh Trank, metteur en scène de Chronicle et du cataclysme Fantastic Four. Un profil captivant sur le cas particulier de ce réalisateur à grande gueule, qui aura, avant le grand pontife Zachary Edward Snyder de l'ordre des montages authentiques, refusé de courber l'échine aux manigances de studios. Tricard à Hollywood pendant plusieurs années avec ses toutous, pour avoir dénoncé l'ingérence des producteurs dans la fabrication de ses Quatre Fantastiques autant que pour son sale caractère, Trank revient finalement de son exil cette année avec la sortie de Capone, biopic sur le gangster balafré de Brooklyn.
Au détour de l'article de Polygon, Trank détaille l'une de ses mésaventures sur une autre adaptation de super-héros. Tout juste sorti de Chronicle, et considéré à l'époque comme un metteur en scène prometteur sur lequel plusieurs studios avaient prévu de miser, le bonhomme avait proposé un film Venom à Sony Pictures, avec son ami Robert Siegel (The Wrestler, Le Fondateur).
"Dans le grand tourbillon de rencontres et de négociations qui ont suivi la sortie de Chronicle, Trank pitche à Sony un film Venom en hard-R (interdit aux moins de dix-sept ans) dans la veine de The Mask. Pendant deux semaines, à New York, lui et son ami réalisateur Robert Siegel travaillent sur un premier traitement pour le film, que le producteur de la franchise Amazing Spider-Man a ensuite 'détesté'. Ce qui a suffit à sceller la mort du projet."
Figure d'autorité inamovible de la franchise Spider-Man, Tolmach officie encore aujourd'hui à la gestion des adaptations du Tisseur, sur les Venom, Venom 2 ou Morbius. Sans aller jusqu'à comparer l'adaptation conduite par Ruben Fleischer à la potentialité du film de Josh Trank, on aurait au moins voulu en apprendre plus sur cette direction plus adulte, ou la relation entre Brock et son costume, récupérée de Stanley Ipkiss et sa gestion compréhensible et ludique de la schizophrénie, qui aurait sans doute esquivé les "je suis un loser comme toi" et autres "pussy !".
Pour l'anecdote, Josh Trank a depuis eu l'occasion de travailler avec Tom Hardy, puisque c'est justement cet improbable caméléon qui s'est chargé du rôle d'Al Capone dans le film de cette année. Le coche a hélas été loupé pour espérer une correction de tir sur la saga Venom, mais on ne doute pas que l'un et l'autre aient eu des choses à se dire autour de la machine à café. Du reste, on vous conseille l'enquête de Polygon dans son ensemble, assez détaillée sur les conséquences que risquent les cinéastes à briser la règle du silence quand un studio décide de prendre la main.