Effet collatéral de la crise sanitaire actuelle : une bonne quantité d'enseignes du secteur culturel accompagnent les vastes plages de temps libre des confinés avec un afflux constant de contenu en libre accès. Il y a une semaine, les studios japonais de la Toei International annonçaient l'arrivée prochaine d'une chaîne Youtube (Toei Tokusatsu World Official) regroupant soixante-dix séries télévisées sous-titrées en Anglais, de super-héros ou de monstres géants. Pour la plupart, ces programmes n'avaient jamais quitté l'archipel nippon. Du côté des comics, les réductions s'accumulent en lectures numériques, avec l'opportunité de découvrir, là-encore gratuitement, quelques titres ou séries des catalogues dématérialisés.
L'entreprise Hasbro grimpe elle-aussi dans ce train de libre accès, avec quinze premiers épisodes de la série animée G.I. Joe : A Real American Hero (G.I. Joe : Héros Sans Frontières) sur Youtube. Les morceaux choisis sont pour la plupart des groupements d'épisodes pensés en arcs narratifs, avec The M.A.S.S. Device, The Revenge Of Cobra et The Pyramid Of Darkness. Il est probable que d'autres épisodes suivent, selon le succès de l'opération.
Basé sur la ligne de jouets A Real American Hero de 1982, le dessin animé en question était apparu suite à une collaboration entre l'entreprise Hasbro et les éditions Marvel. Pour faire la promotion de ce nouvel univers, articulé autour de ninjas, de soldats futuristes et de la maléfique organisation Cobra, le fabricant de jouet commandera à la Maison des Idées une série de courts spots publicitaires en animation, dans une synergie promotionnelle (ce que les gens avec des diplômes appelleraient aujourd'hui un push marketing) pour accompagner au passage le lancement des comics G.I. Joe sous licence, également publiés par Marvel dès 1982.
Le succès de ces petites publicités incitera Hasbro a mettre en place un cartoon pour enfants, co-produit par Toei, Sunbow Productions et le département animé de Marvel Productions en 1983, populaire à son époque et en grande partie responsable de la longévité de Snake Eyes, Storm Shadow et toute l'équipe de héros ou de vilains embarqués dans cet univers. Entré dans la légende des adaptations de jouets, ce-dernier aura aussi été diffusé en France dès 1987 dans le Club Dorothée (et parodié dans la série Community de Dan Harmon, un vrai plaisir).
Les nostalgiques regretteront sans doute de ne pas retrouver la fantastique version française de l'époque (fidèle aux codes du laisser-aller vocal de cette première générations de cartoons grand public) mais, à ceux qui n'auraient pas encore fait la connaissance des Joe, ces quinze épisodes seront déjà une bonne occasion se familiariser avec la franchise. Soyez pas trop regardants, on est en quarantaine, faut bien s'occuper.