Au fil de leur entrevue récente avec Collider, Patty Jenkins et Gal Gadot ont eu l'occasion d'évoquer le travail sur les effets visuels du futur film Wonder Woman 1984. La réalisatrice a expliqué avoir cherché à retrouver l'énergie et l'aspect pratique des vraies productions des années 1980 - une ère où les tournages sur fond vert étaient encore rares et où la plupart des studios d'effets spéciaux fonctionnaient sur la base de maquettes, de cascadeurs et de tricheries concrètes, sans s'appuyer sur le numérique.
Jenkins sera donc surtout passée par des systèmes de câbles pour de très nombreuses scènes, tandis que Gadot aura choisi d'effectuer elle-même une bonne partie de ses cascades. Un travail éprouvant, et qui aura nécessité l'expertise technique des artisans du Cirque du Soleil, une entreprise québécoise spécialisée dans le spectacle vivant. Si l'entreprise est surtout connue pour sa troupe et ses spectacles fixes, le consortium fondé par ses propriétaires se charge aussi, à l'occasion, de productions dans le domaine du grand spectacle au cinéma et en télévision.
"Le truc qui m'excite le plus dans tout ça, et que je risque bien de ne jamais pouvoir refaire un jour, c'est que je me suis dit 'on ne va pas se contenter de faire un film marrant façon "haha, les années 80", mais on va faire un gros film de studio comme on les faisait à l'époque'. Je voulais que les gens aient le sentiment de regarder un film fait dans les années 80.
Donc on a fait la plupart de nos cascades, et la plupart de nos combats, de manière pratique. On s'est déplacés à différents coins du monde. On a utilisé des systèmes de câbles incroyables, je ne pense pas que qui que ce soit ait fait ça avant nous. La technique du câble remonte à loin, mais plus personne ne l'utilise aujourd'hui. On a eu le Cirque du Soleil qui est venu travailler avec nous. Ce que j'ai adoré, c'est qu'au lieu de louer un studio, de tourner une scène du fond vert et d'espérer que ça rendra bien, on s'est vraiment déplacés dans des endroits incroyables pour filmer ça en vrai, ce qui a été un cauchemar pour Gal."
Une approche intéressante, et qui diffère de beaucoup de la façon dont d'autres studios appréhendent la mécanique des scènes d'action, très majoritairement tournées en intérieur et intégrées en numérique (y compris chez
Warner Bros. auparavant). Le film de
Patty Jenkins devrait profiter d'un cachet visuel différent avec cette méthodologie, comme l'ont remarqué de nombreux fans
après la première bande-annonce, pour des scènes d'action en extérieur plus ouvertes et moins cadenassées que dans les autres adaptations du répertoire super-héros.
A voir si cet ajout saura faire la différence pour Wonder Woman 1984, attendu pour le 3 juin 2020 au cinéma.