Longtemps avant qu'ils ne deviennent les figures de proue colorées d'un Hollywood en panne d'invention, les super-héros intéressaient déjà (de plus ou moins loin) les studios de cinéma. Dans les années quatre-vingt, tandis que la franchise Superman des Salkind battait de l'aile après le tristement célèbre troisième épisode, la société Cannon Films choisit d'investir dans le personnage de Spider-Man pour un projet iconoclaste, qui aura un temps été confié au talentueux Tobe Hooper.
A l'époque, Cannon n'avait payé que 225 000 dollars pour acheter, pendant cinq ans, les droits de l'Araignée - une somme qui fait forcément sourire aujourd'hui au vu de l'objet de litige pour milliardaires que le personnage sera devenu depuis. Rocambolesque, le récit de ce film, au départ pensé comme un équivalent de La Mouche de Cronenberg où Spider-Man se transforme en monstres à six bras, sera raconté par Damien Granger, auteur du bouquin Ces Incroyables Films qu'on ne Verra Jamais et ancien rédacteur en chef de Mad Movies.
Un équivalent des Rumeurs un Autre Jour sur les dessous souvent scabreux de ces projets atypiques qui auront fini par ne pas arriver au bout du processus de production. Le cinéma de comics regorge de ce genre de cas, depuis Superman Lives jusqu'à Batman Triumphan, ou, pour rester sur le Tisseur, le Spider-Man 4 de Sam Raimi. A lire, pour les curieux et passionnés de ce genre de séries B avortées.