Parmi les nombreux projets d'adaptations de comics sur le petit écran, la série Stumptown a récemment été commandée pour une première saison sur la chaîne ABC. Cette version télévisuelle du comics de Greg Rucka et Matthew Southwork s'intéressera aux aventures de Dex Parios, une détective privée pugnace et désabusée interprétée par Cobie Smulders à l'écran, accompagnée d'une pelletée de seconds rôles habituels parmi lesquels on retrouvait jusqu'à récemment le comédien Mark Webber.
Connu pour ses rôles dans Broken Flowers, Scott Pilgrim ou Green Room, l'acteur avait signé pour incarner Grey, meilleur pote de l'héroïne et barman rêveur, espérant retaper un vieux troquet à bière pour en faire un lieu plus attrayant ou branchouille. Webber ne fera cependant pas partie de la série en définitive, mis à la porte par les producteurs après le tournage du pilote, comme cela se fait parfois au moment des commandes de saison.
Pour expliquer ce renvoi, les producteurs auraient expliqué au comédien qu'il n'était simplement "pas assez beau" pour jouer dans la série. Un motif étrange, mais que l'on sait être une raison très régulière de refus implicite à Hollywood, où le critère physique est bien évidemment pris en compte au moment des recrutements - en particulier pour les séries télé', et en particulier pour les chaînes grand public.
Habitué des plateaux de cinéma et de la sphère, plutôt loquace, du cinéma indépendant, Webber s'est exprimé sur les réseaux sociaux pour évoquer sa colère vis-à-vis d'ABC, et plus généralement de ces délits de sale gueule réguliers à Hollywood, extrêmement notoires pour les actrices en surpoids. La série Stumptown perd au passage un acteur talentueux, qui aura tourné avec Jarmusch, Gus Van Sant, Saulnier ou Edgar Wright - pas forcément la meilleure des nouvelles, et un indicateur de la mentalité dans laquelle cette production évolue actuellement.
Paradoxalement, les comics de Rucka étant entre autres connus pour ses personnages à "gueule" typiques du polar, on pourrait se demander à quoi ressemblera une adaptation proprette où tout le monde serait, en définitive, beau et souriant.
