Après une longue gestation et des tractations diverses,
McFarlane aura obtenu gain de cause sans avoir eu à transiger. L'adaptation de
Spawn se dessine comme une sorte de reflet inverse du cinéma de super-héros de ces dernières années :
Rated-R, refusant de glorifier le personnage principal
voire même de lui adresser la parole, le film sera aussi expurgé de toute forme d'humour.
C'est ce qu'a promis le créateur aux micros de
Nerdist, soulignant au passage la difficulté pour les studios hollywoodiens d'accepter l'idée qu'une adaptation de comics refuse de faire rire. Réalité glaciale, qui évoque le premier contact avec
le Hellboy de Neil Marshall il y a quelques semaines.
"Il n'y a aucune joie dans ce film. Il n'y aura pas de répliques marrantes, rien d'autres que deux sombres, difficiles heures de cinéma. Ce qui, dans le fond, est le cas pour la plupart des films du répertoire de l'horreur et du surnaturel de toutes façons. Ce sont rarement des films comiques.
Et cela semble être un réel obstacle insurmontable pour énormément de gens dans cette ville, parce qu'eux ont tendance à vouloir se diriger vers quelque chose à la Avengers à chaque fois, par défaut."
Toute la difficulté du projet Spawn semble résider dans l'inexpérience de Todd McFarlane du côté de la mise en scène, qui risque bien d'imiter une autre tradition de la ligne Image des premiers temps : d'immenses maladresses gorgées de bonnes intentions. Sur le papier, pour un spectateur las de dix années d'adaptations proprettes et relativement codifiées chez Marvel Studios et Warner Bros. aujourd'hui, l'idée d'un film plus violent et taciturne passerait pour une bouffée d'air frais appréciable, et un sursaut de l'indépendant contre des studios qui ne font que se copier les uns les autres aujourd'hui.