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Superior Spider-Man #1 - La Plaisanterie n'a pas encore assez duré

Superior Spider-Man #1 - La Plaisanterie n'a pas encore assez duré

ReviewMarvel
On a aimé• Pour les fans de Superior Spider-Man
• Plutôt "normalement" écrit, disons
• Quelques passages intéressants sur le plan graphique
• On pourra saluer l'endurance de Marvel
On a moins aimé• Combien de temps ce concept va-t-il encore durer avant de se justifier ?
• Une colo' sans grand intérêt
• Un numéro #1 moins de six mois après le dernier, sur le même personnage
• Jamais aucune évolution ou différence
Notre note

Il y a quelques mois, Marvel accordait un nouveau titre en solitaire à Otto Octavius, réinterprété sous les traits d'un énième clone de Peter Parker. Nouvelle identité, nouveau costume, nouveau patronyme de super-héros - toujours à mi-chemin entre bien et mal, avec des méthodes discutables et une envie de bien faire surtout motivée par l'ego. Ainsi, Elliot Tolliver s'était-il expatrié à San Fransisco pour y poursuivre ses recherches et y adopter l'identité de Superior Octopus

Entre-temps, l'événement Spider-Geddon est passé et a permis à Marvel de justifier quelques nouveaux numéros #1 pour alimenter son quota de fausse numérotation, probablement aussi nécessaire à sa survie qu'une perfusion à un malade incapable de se nourrir par ses propres moyens. Ainsi, très peu de temps après Superior Octopus #1, Superior Spider-Man #1 prend la suite directe du moment où nous avions laissé Tolliver, avec un simple nouveau costume pour justifier du changement de titre ou d'une présentation au format "accessible" qui prendra, bien sur, le temps d'être perméable aux nouveaux lecteurs. 
 

 
Pendant le premier numéro de Superior Octopus, on avait senti une sorte de nostalgie vis-à-vis de ce moment de l'histoire de Spider-Man où Octavius avait endossé le costume et l'identité de Peter Parker. Réinventant l'action et le rôle du héros en proposant un regard légèrement différent, tout en n'arrivant jamais à être aussi attachant dans sa figure de vilain repenti que ce qu'espérait Dan Slott, qui attifait Octavius d'un discours stupide d'intellectuel frustré (encore présent ici) ou d'un côté minable, égotique ou hautain éloignant toute forme d'empathie. 
 
Ce qui aurait pu jouer sur la mécanique des salauds attachants, quelque chose que l'on observe dans la narration de certaines séries télé' où l'on prend plaisir à voir un vilain triompher, et où l'on est presque inquiets lorsqu'il manque de se faire avoir. En définitive, l'écriture de Slott semble avoir accompagné la main de Christos Gage dans ce premier numéro - verbeux - où Tolliver n'est toujours pas un héros ou un anti-héros réellement intéressant. Les mécaniques d'écritures sont plutôt prévisibles : le vilain va finir par se faire coincer, mais devenu un héros valable entre temps et prouvant la légitimité de son action, on le laissera faire jusqu'à ce que Marvel décide quoi faire de lui.
 
Ce premier numéro tend vers cette direction, en continuant de fouiller un peu du passé d'Octavius - qui a eu une enfance difficile, en toute logique - histoire de blanchir les nuances de gris de cet ancien vilain. Tout est encore assez prévisible, sans réel relief et sans envol réel. Toujours bloqué dans sa caractérisation de Superior Spider-Man d'il y a quelques relaunchs, le personnage ressemble à une expérience malsaine, comme le sujet d'une expérience foireuse dont on se dit "ah, y a ptet du potentiel" sans exactement comprendre où ni comment. 
 

 
Du côté de l'univers graphique, Mike Hawthorne fait son possible pour rendre les scènes en Tisseur dynamiques, avec des scènes de dialogues plutôt plates où la colo', plutôt terne à l'exception des scènes de flashback, n'aide pas. Des effets luisants sur les visages et le choix de la toile noire (parce que : hey, c'est un méchant, frère, t'as capté ?) rendent en définitive un résultat à la hauteur du numéro ou de son intention en tant que projet de commande : faire de l'alimentaire en ayant le moins honte possible, mais sans risquer de se fouler le nerf du zèle. 
 
En revanche, à ceux qui auraient un budget comics relativement large, il est important de préciser que ce numéro ou ce personnage sont loin d'être catastrophiques. Il est très probable que la série Superior Spider-Man tienne le cap, on peut même être contents de voir Marvel garder l'idée envie pour les quelques nostalgiques qui avaient trouvé cette initiative intéressante ou rafraîchissante à l'époque. Mais à l'échelle des (nombreux) héros arachnéens, Tolliver n'amène pas grand chose sur la table, sinon quelques relents de vilains et une syntaxe stéréotypé de super-méchant qui aime ses monologues et son phrasé soutenu. 
 
Le concept n'a rien de sincère et sent bon l'envie de ne pas laisser crever ce qui serait, peut-être, on n'est pas trop surs, une bonne idée. Problème, Octavius n'a pour le moment jamais réellement brillé. Si Dan Slott avait bien un grand plan génial pour retourner l'esprit de chaque lecteur et qu'enfin, un rebondissement inattendu vienne justifier tout ce long chemin, il serait peut-être de lui passer un coup de fil pour lui poser directement la question. Puisque, à daté d'aujourd'hui, la plaisanterie a coûté assez cher et suffisamment duré.
 

 
Cela étant, quelle valeur y a-t-il concrètement à évoquer la morale d'une publication au sortir d'une année 2018 marquée par de constants abus du côté de Marvel. L'événement Spider-Geddon, non-content de répliquer l'arc Spider-Verse pour profiter arbitrairement de la publicité faite aux arachnéens par le cinéma, n'aura été que la déclinaison Infinity Wars de ce petit univers en vase clos. Une excuse de plus pour jouer les tie-ins, les spin-offs et l'habituelle renumérotation. Problème, changer le packaging d'un produit n'en améliore pas la qualité, pas plus que de mettre un Big Mac dans la boîte d'un 280 en espérant que le goût sera différent. Superior Octopus n'était pas un plus convaincante que Superior Spider-Man il y a quelques années, et cette nouvelle série éponyme marche dans les mêmes traces. Il est probable que l'ensemble ne dure pas plus longtemps, de toutes façons. 
Corentin
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