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Tales of Suspense : Sur les Traces de Black Widow

Tales of Suspense : Sur les Traces de Black Widow

ReviewPanini
On a aimé• Un bon récit d'espionnage en général
• Les deux héros se répondent bien
• Plutôt joli dans l'ensemble
On a moins aimé• Le changement constant de point de vue dessert le récit
• Une deuxième partie trop dense
• Sous le poids des morts, Matthew Rosenberg se répète déjà
Notre note

Après l'événement Secret Empire et la folie de conséquences temporaires qui n'auront cessé d'être corrigées depuis par Marvel, Black Widow était laissée pour morte. Impossible pour la Maison des Idées de compter sans son espionne à la chevelure de braise, et ce malgré l'absence de série en solitaire à son effigie depuis un certain temps déjà. Plus encore que son absence sur les étals, celle-ci aura laissé un grand vide dans le coeur de ses (nombreux) ex amants, en particulier Hawkeye, personnage très populaire depuis certaines années, et le Winter Soldier

Marvel confie alors à Matthew Rosenberg les deux héros-assassins, assemblés par leurs caractéristiques de personnages précis, paramilitaires éventuels et spécialistes de l'infiltration et du renseignement, et divisés par leurs caractères difficilement conciliables. Il en ressort une série plutôt sympathique où le scénariste fait ses armes (au sens propre) avant d'aller cultiver de vertes pousses de violences et de guerrilla tactique sur la série Punisher. Malheureusement, Rosenberg va très vite rentrer dans un schéma que l'on ne percevait pas à l'époque : bien commencer, improviser au milieu et finir avec son habituelle folie pyrotechnique - ne brûlons pas les étapes.
 

 
Tales of Suspense, publié tout récemment dans la collection 100% Marvel de Panini Comics, s'ouvre sur une série de meurtres. Une traînée de victimes, toutes membres de l'Hydra, interpelle le bon Clint Barton qui voit dans cette tuerie en série la marque de Black Widow. L'archer ne prête qu'assez peu de crédit à l'annonce du décès de celle-ci - après tout, c'est l'univers Marvel, ce serait assez naïf de se laisser berner. Hawkeye part donc en mission pour retrouver l'espionne, et croisera sur sa route le Winter Soldier, lequel semble de son côté assez convaincu que Natasha a bien perdu la vie, mais semble tout de même décidé à mettre fin à cette série d'assassinats.
 
Le volume démarre vite et bien, Rosenberg s'épanouit tout de suite dans une narration qui touche de près aux codes de l'espionnage et arrive avec adresse à cerner assez vite la personnalité de Hawkeye. En reflet de son côté cool et "hipster" (d'après ses propres mots), le Winter Soldier agit comme le second d'un buddy movie tactique où deux super assassins vont chercher à retrouver leur collègue en ne cachant pas une certaine inimitié au sein de leur alliance. Le scénariste enchaîne une batterie de dialogues efficaces et un esprit cool de ces séries de potes où le team up justifie à lui seul l'intérêt général. Si on devait en revanche résumer l'intrigue en quelques mots, on se retrouverait devant quelque chose d'assez basique par delà cette belle qualité de rythme et d'échanges verbeux réussis.
 
Le problème commence à se poser dès lors que Rosenberg déploie justement ses idées pour justifier le scénario : avalanche de cliffhangers prévisibles en dernière page, scénario alambiqué et qui accélère vers la fin pour donner un peu de consistance ou de justification à tout ça, sans que le lecteur ne doive réellement s'impliquer. Le problème étant que l'histoire semble changer de point de vue aux deux derniers numéros, et raconter une histoire très dense en très peu de pages, quitte à casser la dynamique des débuts. Il aurait probablement été plus productif de laisser toute cette partie à un simple dialogue explicatif, mais : mais quoi ? Exactement. 
 

 
L'accélération finale est un déluge de balles et d'explosions auquel Rosenberg nous a habitués depuis, et à ceux qui lisent en VO sa série Punisher, il est facile de voir comment Tales of Suspense fonctionne en fait comme un brouillon de son écriture habituelle. Un schéma qu'il répète très souvent : sur les cliffhangers, sur l'endroit et la façon dont il gère les twists, et sur son goût pour la violence gratuite qui ne va jamais réellement chercher à se justifier. Le scénariste, très à l'aise avec l'idée que ses héros tuent, jouent à quelque moment le jeu du dilemme moral (en gros, les héros doivent ils arrêter le tueur si cela signifie sauver la vie d'anciens membres de l'Hydra) sans jamais y parvenir. La fin va même contredire la naïveté et la bonhomie de Hawkeye, pas forcément très à l'aise avec l'idée de massacrer à la pelle et de trucider à tout va, en prenant plus ou moins parti pour le Winter Soldier.
 
Cette fin a la qualité de ses défauts : proposer une réelle césure, pas de suite, une implication nette de Rosenberg qui va réutiliser certains visages ou certains tropes plus tard dans Punisher et s'inscrire comme l'un des continuateurs narratifs de Secret Empire. Les deux séries mises bout à bout ont le même but : tuer les anciens de l'Hydra, et ne pas se dédouaner pour la violence ou les tueries. Sur le papier, Tales of Suspense est donc une bonne histoire qui veut en faire trop avec trop peu de place, mais qui reste cool et bien rythmée. Sur le long terme, en revanche, on peut s'inquiéter de voir comment le scénariste justifie d'avoir des héros assassins qui ne font rien d'autre qu'assassiner (parfois cruellement) en se balançant des répliques cools au passage. Pas forcément pour tous les publics.
 
Du côté des dessins, Travel Foreman est de son côté assez bon, capable d'instaurer une ambiance réellement particulière et un côté "réaliste" et ancré dans les codes d'un genre. Il n'a contre lui que quelques dessins parfois exagérément difformes et une colo' numérique qui remplit les cases les moins pleines par des dégradés quelques fois étranges. Le volume reste plutôt joli, en accord avec la trame générale.
 
Tales of Suspense, une bonne histoire qui aurait sans doute du se contenter de quelque chose de plus simple : toute la partie sur la Chambre Rouge est hélas assez pesante dans le troisième numéro et on sent comme une envie de trop en faire pour faire passer la pilule. Les meilleurs numéros restent ceux consacrés à Hawkeye et au Winter Soldier, tandis que les flashbacks changent quelque peu la couleur de ce récit - sans réussir à le rendre mauvais ou désagréable pour autant. Avec un bon rythme, de bons dialogues et de bons dessins, il s'adressera davantage aux lecteurs occasionnels qu'à ceux qui cherchent une continuité de fond - sauf si vous comptez lire Punisher dans la foulée, ou vous intéresser à ce plume montante de l'écurie Marvel qu'est Matthew Rosenberg, et qui devrait peut-être varier un peu le ton. 

Corentin
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