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Tortues Ninja Tome 4 : Northampton, les Tortues se mettent au vert

Tortues Ninja Tome 4 : Northampton, les Tortues se mettent au vert

ReviewIndé
On a aimé• Bon dans la durée
• Un volume où on reprend son souffle
• Une renarde et une tortue qui se bagarrent gentiment
• Sophie Campbell fait très bien le boulot
On a moins aimé• Plutôt prévisible
• L'intrigue parallèle sur les parents d'April, pas forcément renversante
Notre note

Après l'excellent arc La Chute de New York, les Tortues sont laissées en mauvaise posture. Que se passe-t-il alors ? Et bien, comme souvent dans ce genre de configurations, et comme vous l'a brillamment expliqué le brave Roméo Carroz, les ninjas partent se ressourcer, panser leurs plaies et aviser sur l'avenir à la ferme de Northampton. Un lieu symbolique de l'histoire TMNT - à nos lecteurs débutants, vous avez pu retrouver un passage similaire dans le célèbre film de 1990, mais chaque itération ou presque des chevaliers d'écaille a eu droit à l'étape cruciale que constitue cette petite retraite. 

Après sa rencontre avec le Shredder, Leonardo est brièvement passé du côté obscur. Plus intéressant encore, le jeune leader de l'équipe est désormais capable de communiquer en songe avec la mère de sa vie d'avant, Tang Shen (et non pas la maman tortue qui aura mis son corps actuel au monde, ils auraient probablement moins de trucs à se raconter). De son côté, Raph découvre les joies du fight flirt avec Alopex, désormais passée dans le camp du bien, et Donnie et Mickey tentent de faire de leur mieux pour sauver l'ambiance générale malgré l'animosité de leurs frangins.
 

 
Le volume prend son temps pour développer son récit, personnage par personnage, en recréant le sentiment de cohésion et d'unité des Tortues dans un procédé scolaire, mais efficace. Tom Waltz charge les héros de profondeur, comme à son habitude, plus intéressé par l'idée de donner corps à cette famille atypique qu'au côté cool de montrer de la baston - celle-ci intervient d'ailleurs assez tard dans le volume et passe plus pour la validation d'une reconnexion générale. Le reste du tome est plutôt lent, prenant le temps d'aborder chaque personnage avec une grande subtilité, et une impression de malaise général qui évolue vite vers la douceur de ce sentiment d'union retrouvé.
 
Comme souvent, la partie Northampton est le moment où on prend en compte la densité des Tortues, derrière l'aspect purement film de sabre et bagarres urbaines, en surface. Le rôle de Yoshi (Splinter) est ici celui d'un père dépassé par le poids de certaines erreurs, et qui doit assister impuissant au fait que ses enfants grandissent, sans qu'il puisse y faire grand chose. Sinon, expliquer, et être patient, attendre qu'ils reviennent d'eux mêmes vers lui. Le numéro a aussi sa petite part de tendresse, du côté d'April et Casey, mais aussi du côté d'Alopex et Raph qui évoluent comme deux ado' de romcom où le garçon fait une erreur. Parce que, c'est le garçon. Soyons réalistes.
 
Les deux humains de l'équipe accomplissent de leur côté de réels progrès sur l'intrigue de fond du sérum et de Stockgen, qui entrecoupe le récit avec le rythme maîtrisé et clair de d'habitude. Cela étant dit, on sent par endroits que ces moments sont aussi là pour laisser de la place à la convalescence des Tortues, puisque tout ce qui se dit n'évolue pas au même au même degré d'utilité. La façon dont le récit imbrique Tang Shen, les conflits moraux ou l'idée de destinée par-delà la logique rationnelle est aussi un bel ajout au mythos Tortues Ninjas, qui se paye d'une part le luxe de rendre cohérente tout l'univers créée par Eastman et Laird, mais aussi de faire du bouddhisme et de l’iconographie de conte asiatique avec quatre tortues lanceuses de shurikens. Et ça c'est beau.
 
 
 
Du côté des dessins, l'ensemble est comme souvent très agréable à l'oeil pour peu que l'on accroche au compromis esthétique mi-cartoon, mi-comics conventionnel pour les visages et les expressions - proposés ici par Sophie Campbell. Du côté des postures, du découpage et du rapport récit-rythme de lecture, l'ensemble est très convaincant : les Tortues sont dynamiques, expressives, le trait va varier en fonction du degré de mysticisme de ce qui est présenté, parfois puissant dans les entrées et sorties en page pleine et assez grandiose sur certains découpages (le moment où Leo tient un ennemi à sa merci, par exemple). 
 
D'autres moments sont plus étriqués, et la colo' joue parfois un peu trop sur les fonds plein dans l'action - traditionnel, mais quand même un peu facile - et sur les scènes de nuit où tout est facilement bleu profond et sans plus. La palette générale joue sur les mêmes tons, ce qui est un peu répétitif mais participe aussi au sentiment de cohésion avec les artistes précédents.
 
En bref, cela ne surprendra personne - mais c'est normal, nous en sommes déjà au quatrième tome. Northampton est une réussite de plus dans l'itération moderne des Tortues proposée sous nos latitudes, plus léger que la Chute de New York mais tout aussi riche dans cette envie d'intrigue de fond calibrée qui passe par toutes les étapes attendues sans décevoir les attentes des fans. On pourrait seulement reprocher au titre de ne jamais aller là où on ne l'attend pas, mais l'idée étant aussi de rendre hommage à toute une tradition d'écriture, cela n'est pas surprenant (et pas forcément vrai dans la durée non plus). 
Corentin
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