Si vous avez cliqué sur cet article, c'est que vous lisez très certainement des comics. Ou que vous comptez vous y mettre. Dans tous les cas : c'est très bien, et on vous souhaite la bienvenue dans cette Checklist Comics, notre chronique hebdomadaire chargée de faire le points sur les nouveautés et titres à suivre chaque semaine parmi les nombreuses sorties papier.
Qu'il s'agisse de la VO ou de la VF, il y a quantité de possibilités, et l'on souhaite attirer votre attention sur les sorties a priori intéressantes, ou qui font au moins l'actualité. Bien entendu, notre oeil bien que vif ne peut tout voir, et si vous avez votre propre recommandation à faire, on vous invite à nous la partager dans l'espace commentaires ci-dessous !
Après avoir brillé sous les traits de Leticia Wright, le personnage de Shuri a droit à son exposition en comics avec une nouvelle ongoing pilotée par l'autrice Nnedi Orokafor, qui n'en est clairement plus à son coup d'essai sur l'univers Wakandien. Avec les évènements de la série principale, Black Panther n'est plus là pour régler les affaires de la nation africaine, et c'est donc (naturellement) que la place de leader doit revenir à Shuri, qui va devoir trancher avec le devoir et son amour des sciences et technologies. Parce que rester à bricoler dans son laboratoire, c'est un peu ça, aussi la vie. On espère une intrigue à la hauteur, avec le plaisir de retrouver Leonardo Romero (Hawkeye) aux dessins.
Disparue quelques temps, la série Unstoppable Wasp revient accompagnée d'un nouveau #1, avec toujours le scénariste Jeremy Whitley aux commandes, qui officiait sur le précédent titre. En revanche, on perd Elsa Charretier pour l'équipe artistique répondant au nom de Gurihiru (il s'agit, pour information, des deux artistes japonaises Chifuyu Sasaki et Naoko Kawano) ; avec un dessin qui lorgne clairement vers l'animation et un côté jeunesse, le titre s'adresse à un lectorat plus jeune - mais rien qui ne nous dise qu'on ne peut pas y trouver son compte avec quelques balais en plus. Nadia van Dyne a pu monter son équipe de (super)-héroïnes scientifiques G.I.R.L. et va devoir désormais, outre les menaces habituelles, se frotter à d'autres groupes versant dans les sciences et technologies. Une approche qui change, et dont on espère un peu plus de finesse par certains aspects que le volume précédent !
Parmi les nouvelles lancées du Jinxworld de Brian M. Bendis, Cover a su retenir notre attention (on s'excuse de n'avoir pas eu le temps de faire une review dédiée pour en parler, mais croyez nous : c'est de la bonne). Mise en abyme du travail d'artiste et de l'industrie du comicbook, le premier numéro nous emmenait à la rencontre d'un artiste dont l'une des fans a un comportement plus qu'intrigant. L'invitant à dîner un soir puis disparaissant mystérieusement, elle réapparaît quelques mois plus tard, l'attendant à une convention à Istanbul. L'idée est de voir les artistes de comics, toujours en vadrouille, comme agents pour des services d'espionnage. Une fiction qui mêle un discours parfois drôle, parfois sarcastique sur le monde des comics, et un véritable régal pour David Mack qui expérimente et change les styles artistiques au fil des pages. A découvrir, pour sûr.
Conclusion de ce nouvel arc dans lequel KGBeast s'en est salement pris à Nightwing. Ici, la vengeance du Dark Knight sonne terriblement dans cette plongée en noirceur que Tom King lui fait passer depuis sept numéros. Peu de dialogues, une économie qui laisse place au style blockbuster de Tony S. Daniel faire le travail pour un affrontement acharné, et c'est une curieuse et macabre histoire pour enfants qui vient faire office de "pause" - et pour laquelle on profite de l'agréable dessin de Mark Buckingham, invité exceptionnel du numéro. Par le meilleur morceau du run de King, bien qu'efficace visuellement, il constitue néanmoins une étape essentielle dans ce gros morceau d'Histoire que nous bâtit le scénariste.
Après une entrée en matière dynamique, Warren Ellis et Jason Howard s'en reviennent dans leur folle fuite en avant avec Cemetery Beach. Second numéro d'un titre typé action et science fiction où un espion adroit de ses flingues et une tueuse en série tentent d'échapper à une bande de colons galactiques façon dieselpunk. L'excellent premier numéro servi le mois dernier par l'artiste et son barbu de scénariste nous ont déjà amplement convaincu, on a donc hâte de voir à quoi la série nous prépare pour les numéros à venir !
Bien après la série de Fred Van Lente, Marvel décide de redonner un coup de jeune (haha) à son univers Zombie avec ce one-shot qui s'adresse, aux fans de la première heure. Et puis avec Halloween arrivant, on ne s'étonne pas non plus de cette publication (qui tiendra compagnie à la Cursed Comics Cavalcade de DC la semaine dernière). Une histoire écrite à la première personne et sur un ton humoristique (puisque vu du point de vue du zombie) par l'auteur de Ice Cream Man (anthologie d'horreur chez Image Comics) et qui promet un twist - si vous avez quelques dollars à dépenser et une envie de retrouver un univers Marvel plein de mort vivants, c'est le moment.
La série Venom de Donny Cates s'est imposée comme la seule bonne présence du personnage ce mois ci, peu importe le format (remarquez, Lethal Protector en VF ça passe aussi, donc oubliez : la chanson et le film sont nuls, le reste ça va). Après un premier arc où le symbiote aura été porté disparu, la série s'autorise une petite pause le temps d'un Annual où le scénariste pourra continuer d'installer sa nouvelle mythologie et réfléchir au plan d'action à venir - pourquoi pas en convoquant d'autres figures de baveux klyntar par exemple ? À lire, c'est de l'alien qu'il est bien.
Dans toute idée de relance moderne des séries Sandman, il est désormais inévitable de trouver un titre Lucifer. Propulsé par une série télévisée qui n'a de proximité avec le héros de Neil Gaiman que son discutable patronyme, celle ci aura apparemment persuadé les pontes de DC de l'intérêt d'une énième énième parution Lucifer. Le diable est reclus et sans pouvoir dans une ville dont il ne peut s'échapper, et ce sera au moins joli entre les pates expertes des frères Fiumara. Pour le reste, ne vous attendez pas à un titre tombé du ciel - oh, dis donc, c'est rigolo ça.
Après avoir sorti le premier album de la nouvelle série Hit-Girl, c'est autour de la nouvelle Kick-Ass de faire ses début dans la collection 100% Icon de Panini Comics. Et pour ce retour qui fête les dix ans d'existence du personnage, Mark Millar reforme la team des débuts avec John Romita Jr. Si le but à long terme est là aussi de laisser le personnage aux bons soins d'autres équipes créatives, ce premier tome est là pour nous familiariser avec Patience Lee, anti-héroïne bien malgré elle, qui va endosser le costume de Kick-Ass pour aller déboîter du mafiosi. Plus engagé et toujours très violent, une lecture qui s'apprécie pour peu que l'évolution du style de Romita Jr. ne vous ait pas rebuté.
Alors qu'un second arc démarre en VO chez Image Comics, la nouvelle production de Jeff Lemire et Andrea Sorrentino débarque chez Urban Comics, pour le plus grand bonheur des fans du duo qui a produit d'excellents travaux (on se rappelle de leur Green Arrow qui - oh, quelle surprise, ressort en intégrale en même temps chez l'éditeur). Un titre ici d'horreur dans lequel un homme asocial et un prêtre découvrent une sinistre vérité dans la ville qu'ils habitent. Horreur et conspirations se mêlent dans un récit qui a le panache d'un Sorrentino qui ravit toujours les rétines avec ses planches. A lire, sans hésiter.
- Commander chez Comics Zone (erratum : sortie le 2 novembre 2018)
Partons du côté d'Akileos avec le cinquième tome de la série Giant Days, petite pépite en indé dont on vous dit souvent le plus grand bien, notamment sur 9emeArt. Tranche de vie autour d'étudiantes, ce nouveau tome voit l'année se terminer et les possibilités offertes par les vacances s'ouvrir à nos héroïnes, toujours pleine de vie. Une lecture on ne peut plus agréable, à la fois dans l'écriture, ou pour le dessin léger de Max Sarin. Giant Days reste un titre trop méconnu en France, et on compte sur vous pour le découvrir si ce n'est fait, puis aller prêcher la bonne parole !
Autre sortie de taille dans la gamme indé' d'Urban Comics avec cet imposant premier tome d'American Gods, adaptation du roman éponyme de Neil Gaiman. Une oeuvre faite de mythologie et de discours social dans lequel des anciens dieux, vivant parmi nous, mènent une lutte contre ceux qui les ont remplacé - ceux en qui l'humanité croit aujourd'hui plus qu'en autre chose, représenté par la télévision, internet, ces choses du quotidien. Gaiman retrouve son ami et collaborateur P. Craig Russell pour porter en comics ses écrits, avec Scott Hampton aux dessins.
