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Super Sons Tome 1 : la relève chez DC est assurée

Super Sons Tome 1 : la relève chez DC est assurée

ReviewUrban
On a aimé• Le meilleur duo de DC
• Le style envolé de Jimenez
• Les débuts des super-héros de demain
On a moins aimé• L'histoire ne va pas bien loin
• Alisson Borges souffre de la comparaison
Notre note

Il aura fallu patienter quelques temps pour voir débarquer le titre Super Sons en VF, mais l'attente est désormais finie. Après une première rencontre entre les fils de Batman et Superman dans le tome 2 de Superman Rebirth (qu'on vous recommande chaudement en guise de prologue), Damian Wayne et Jon Kent ont droit à leur propre série. Et c'est tout ce qu'on attendait de DC Comics.

Super Sons fait partie de ces titres immédiatement attachants, sans qu'on ait réellement besoin de rendre compte de tous les évènements passés, pour ceux qui auraient peur de la sacro-sainte continuité. Une note explicative permet de ressaisir le contexte, puisque l'histoire de Jon Kent (avec Convergence, Lois & Clark, puis Superman Reborn) est mine de rien compliquée. Qu'à cela ne tienne, on est sur un principe on ne peut plus simple : les films de Batman et Superman se sont rencontrés, et décident de former leur propre duo de World's Finest. Avec leurs limitations techniques, et la fougue qui va avec leur jeune âge. Du coup, on se le dit tout de suite : oui, l'histoire ne va pas aller très haut. Mais ce n'est pas son premier intérêt.


On retrouve avec plaisir Peter J. Tomasi à l'écriture, qui avait démontré son savoir faire dans l'écriture des rapports père-fils, avec deux dynamiques très différentes, d'abord sur Batman & Robin, puis sur le titre Superman Rebirth. Ici, on le sent particulièrement à l'aise avec ses deux personnages, et c'est réellement leur caractérisation qui fait l'essence, et tout le charme du titre. D'une part, Jon Kent est en plein apprentissage de ses pouvoirs, possède déjà de grandes facultés, et une volonté de faire le bien ; de l'autre, Damian est toujours aussi sûr de lui et arrogant, malgré ses limitations physiques. Deux caractères opposés, mais qui se complètement au mieux, puisque ce qui les rapproche, c'est cette volonté d'être un héros "comme papa" alors qu'on les traite comme des enfants. Avec un esprit vif et des répliques qui fusent, Tomasi se fait plaisir dans les joutes entre les deux garçons, à la fois verbales et physiques.

On se retrouve donc dans la dimension d'un titre feel good, où l'attachement immédiat aux personnages fait que l'histoire n'a pas besoin d'être la plus incroyable pour passer un bon moment. Plus du côté du divertissement, et du bon divertissement. Tomasi a l'idée de donner un premier adversaire à la hauteur (dans le sens littéral du terme) des Super Sons, avec une version toute jeune d'Amazo, capable de répliquer les pouvoirs de tous les méta-humains qu'il croise. C'est aussi pour Tomasi l'occasion de rester dans une certaine zone de confort, l'auteur étant toujours à l'aise pour les thématiques familiales ; et pour le lecteur qui a suivi les évolutions de l'univers DC depuis quelques années, certains rappels (le pourquoi de ce Kid Amazo, ou la présence de certains guests) permettent au titre de ne pas être complètement déconnecté du reste.


Tomasi joue avec ses personnages, et se plaît à poursuivre le travail mené précédemment sur Superman, quand les deux couples père-fils s'étaient rencontrés. Le parallèle mené tout du long entre la relation Jon/Damian contre celle entre Bruce/Clark trouve de jolis échos, et l'auteur n'en oublie pas de remettre l'importance de Lois et Alfred pour l'évolution personnelle de l'un comme de l'autre. C'est une belle embrassade de ce qui fait le charme de DC, cette perspective de l'héritage, d'un futur passage de flambeau, l'impression de voir se former les héros de demain. En somme, un chemin d'apprentissage vers l'héroïsme où la naïveté de Jon face au professionnalisme de Damian se complètent, avec une fougue et une certaine innocence : ça fait du bien.

Le titre profite également d'un énorme atout sur le point artistique, puisque c'est Jorge Jimenez (qui était précédemment sur Earth 2 : Society, inédit en France) qui s'occupe des dessins. Et c'est une pure claque. Jimenez a un style qui correspond parfaitement à cette envie de jeunisme du titre, avec un trait qui mélange le pur comic book à l'américaine vers un côté manga assez délicieux. Les personnages ont un charisme fou, les planches sont vivantes sans être trop chargées, et le découpage épouse l'action pour un story-telling entraînant. Une petite rupture graphique avec ce qu'on retrouve dans le mainstream de base et qui profite au mieux à Super Sons. En dernier numéro, Alisson Borges prend la relève et si l'artiste n'est pas à la hauteur de son prédécesseur, le tout n'en reste pas moins agréable, Borges essayant de reprendre le design de Jimenez pour qu'il n'y ait pas trop de rupture graphique.

Vous en aviez sûrement eu de très bons échos lors de la sortie VO, alors n'hésitez pas : ce premier tome de Super Sons est un petit délice, certes vite lu, mais qui fait du bien. Fun, dynamique, avec un World's Finest en devenir et une partie graphique au top, c'est assurément la sortie Urban du moment à découvrir.

Si Super Sons Tome 1 vous intéresse, vous pouvez le retrouver à ce lien.

Arno Kikoo
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