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Kendrick Lamar : de Compton au Wakanda

Kendrick Lamar : de Compton au Wakanda

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Génie du hip-hop qui s'est imposé en seulement quelques années comme la référence et une voix de référence pour les afro-américains toujours fortement bousculés aux États-Unis, Kendrick Lamar s'est joint à Marvel Studios pour la première fois afin d'accompagner le film de Ryan Coogler, Black Panther, d'un album inédit dont la majeure partie des titres n'apparaît malheureusement pas forcément à l'écran.

Grands amateurs du bonhomme dont la musique est étroitement liée à l'histoire d'ARTS avec de longues heures d'écoute dans les nombreuses rédactions de notre histoire, nous profitons cette semaine de notre programme spécialement consacré au King of Wakanda pour vous dresser le portrait du New King of West Coast.

1. They give us guns and drugs, call us thugs
Chapitre 1

They give us guns and drugs, call us thugs

S'il multiplie maintenant les surnoms destinés à mettre de l'emphase sur son génie, Kendrick Lamar Duckworth commence à faire entendre sa voix sous le pseudonyme de K-Dot dans les rues de Compton, une ville californienne malheureusement réputée pour la violence de ses rues. La musique n'est jamais loin de lui puisqu'il est adoubé Kendrick en hommage au chanteur américain Eddie Kendricks, leader de la formation The Temptations dans les années 60 à 70.

Mais si la musique est la langue première du jeune homme, la vie difficile de la rue a aussi un impact fort sur lui puisque son père, Kenny Duckworth, est un membre notoire des Gangster Disciples, dont le nom ne laisse pas de doute sur les occupations. Baignée dans les inégalités et la violence, la ville de Compton est d'ailleurs pour ces malheureuses raisons un viviers de rappeurs dont Dr. Dre



L'artiste participe d'ailleurs en 1995 au clip de California Love, prenant place à Compton, qui nourrira la passion de Kendrick pour le hip hop. Déjà curieux, le jeune homme brille d'ailleurs à l'école et commence à forger sa plume et son sens critique pendant les longues heures de cours de sa scolarité. 

Pour autant, l'appel du sample et des lyrics se fait de plus en plus sentir et notre ami se lance dans le grand bain en 2004, alors âgé de seize piges. Il livre sa première mixtape, Youngest Head Nigga in Charge. L'artiste est encore novice et son style n'est clairement pas encore bien démarqué dans un premier essai qui puise encore beaucoup dans les sons old school qu'écoute sans cesse K-Dot. Pour autant, ce premier projet lui ouvre les portes de l'industrie. Il signe alors chez Top Dawg Entertainment, label indépendant qui compte toujours ScHoolboy Q, Ab-Soul, SZA ou encore Jay Rock dans ses rangs. Sa carrière est définitivement lancée.

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2. How much a dollar really cost ?
Chapitre 2

How much a dollar really cost ?

Kendrick Lamar a pourtant encore du chemin à parcourir avant de devenir l'icône du hip hop américain qu'il est aujourd'hui. La sortie de sa deuxième mixtape en 2005, Training Day, marque un véritable premier pas dans sa carrière puisqu'il réussit déjà beaucoup plus à définir son hip hop, cette fois-ci coincé entre l'avant-gardisme et l'old school incluant notamment des beats connus dont Who Shot Ya de Notorious B.I.G.

La confiance grandissante, Kendrick Lamar commence à multiplier les représentations live en participant notamment à plusieurs premières parties de The Game, son partenaire chez TDE. C'est en travaillant avec les nombreux rappeurs du label que Kendrick Lamar s'offre de la visibilité et son premier tour de force survient en 2008. Déjà pote avec Jay Rock, K-Dot participe au clip All My Life qui inclut un autre guest de qualité, Lil Wayne.

2009 est l'année de la réinvention pour l'américain qui affine sa plume, en évoquant toujours plus les combats sociaux des afroaméricains, et abandonne aussi le surnom K-Dot pour un sobre et efficace Kendrick Lamar. Lors de cette année bien chargée, l'artiste sort sa troisième mixtape, C4, annonce la formation de Black Hippy avec Ab-Soul, Jay Rock et ScHoolboy Q qui existe encore au rythme des feats sur les albums de chacun et célèbre la fin de l'année avec un EP qui annonce la transition vers sa nouvelle identité au titre éponyme, Kendrick Lamar.

Tout s'accélère pour l'enfant de Compton qui tape alors dans les yeux de Dr. Dre alors qu'il prépare le premier album qui mettra tout le monde d'accord en 2011, Section.80. Avec des titres comme HiiiPOWER ou Fuck Your Ethnicity, Kendrick Lamar confirme son incontestable finesse d'écriture et la présence de J. Cole à la production du disque aura une influence forte sur son succès, marquant le début d'une longue collaboration entre les deux.



Par la suite, le rappeur de Compton décide de s'offrir de meilleurs moyens de production au détriment d'une partie de sa liberté artistique pour son prochain projet sorti en 2012, good kid, m.A.A.d city. Le pari paie et Kendrick Lamar gravit une nouvel marche haute vers la reconnaissance internationale grâce au soutien de Dr. Dre avec qui il signe notamment The Recipe. L'album devient platine et GQ décerne le titre de rappeur de l'année 2013 avec un article plus qu'élogieux à l'artiste. Si nous aborderons bientôt le projet Black Panther pour Marvel Studios, Kendrick Lamar fait ses débuts avec le cinéma super-héroïque l'année suivante en participant à la bande-originale de The Amazing Spider-Man 2 sur le titre d'Alicia Keys, It's on Again.

Avec la confiance bâtie par sa carrière florissante, l'anciennement nommé K-Dot décide de remonter le cours de l'histoire de la musique afroaméricaine en alliant une production jazzy à des skills d'écriture toujours plus acérés sur les problèmes d'une société inégale pour To Pimp a Butterfly. Mais Kendrick Lamar veut laisser une trace différente et fait preuve d'un positivisme non camouflé sur des titres dont le percutant Alright.



Désigné meilleur album de rap de la 58ème cérémonie des Grammies de 2016, To Pimp a Butterfly installe définitivement Kendrick Lamar dans le rap game mondial et le bonhomme est surnommé le New King of West Coast par Snoop Dogg. L'artiste décide alors de s'offrir deux ans pour préparer son nouvel album et afin de taper très fort à tous les niveaux pour celui qui sera nommé DAMN. Kendrick Lamar fait appel à tous ses potes, nouveaux et anciens, comme Rihanna pour LOYALTY., U2 (heh) pour XXX. mais aussi l'acteur Don Cheadle, le War Machine du bon vieux MCU (décidement), pour le clip de la chanson DNA., qui analyse l'héritage de la culture noire.

Le rappeur conscient continue alors de briller sans fausse note sur son chemin et grâce à sa finesse d'écriture, les idées qu'il transmet à travers ses nombreux morceaux, il se lie avec des artistes de tous horizons partageant ses convictions et notamment le réalisateur Ryan Coogler, qui prépare alors Black Panther pour Marvel Studios.

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3. King don't lie, king give heart, king get by, king don't fall
Chapitre 3

King don't lie, king give heart, king get by, king don't fall

Kendrick Lamar et Ryan Coogler s'entendent tout de suite, venant tous deux de villes à forts taux de criminalité, Compton et Oakland, dans lesquelles la détresse et la violence environnantes laissent forcément des traces sur la créativité. Le réalisateur a donc réalisé un film grand public dans la continuité de ses premiers métrages, voulant dénoncer les inégalités fortes aux États-Unis liées au racisme, plus fort que jamais depuis que Donald Trump s'est installé dans le bureau oval.

S'il devait ne participer qu'à quelques rares titres de la bande originale du film, Kendrick Lamar voit donc une continuité de ses propos dans le long métrage sur T'Challa et décide alors d'apporter sa véritable pierre à l'édifice. Amoureuses et amoureux de la musique et de la bande dessinée américaines peuvent donc apprécier Black Panther: The Album – Music from and Inspired By.



Pour cette galette, à considérer comme un album à part entière, Kendrick Lamar fait à nouveau appel à un liste de collaborateurs aussi nombreux que le nombre de Vengeurs dans le prochain Avengers : Infinity War dont SZA, Vince Staples, l'incroyable Anderson Paak., Future, Travis Scott, The Weeknd, ses vieux potos ScHoolboy Q, Jay Rock et Ab-Soul, et les chanteuses sud-africaines Yugen Blakrok et Babes Wodumo, signe de la volonté d'une alliance aussi musicale que culturelle des deux continents américain et africain.

Délivrant un message de paix et d'égalité au monde, à la manière de Black Panther, Kendrick Lamar est une icône forte de notre génération qui a participé au développement du hip hop moderne, aujourd'hui fortement démocratisé à la manière du rock'n'roll quelques décennies plus tôt. Mais de part ses origines liées aux afroaméricains et des artistes comme Kendrick Lamar, des messages forts sont aujourd'hui envoyés à travers le hip hop pour pointer du doigt le racisme de nombreux pays pourtant sur les premières marches de la scène internationale. Un racisme toujours plus dévastateur qui nourrit aujourd'hui les ambitions de nombreux personnages de la scène politique mondiale.

N'oublions pas : The wise build bridges, while the foolish build barriers.

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Chapitre 1

They give us guns and drugs, call us thugs

S'il multiplie maintenant les surnoms destinés à mettre de l'emphase sur son génie, Kendrick Lamar Duckworth commence à faire entendre sa voix sous le pseudonyme de K-Dot dans les rues de Compton, une ville californienne malheureusement réputée pour la violence de ses rues. La musique n'est jamais loin de lui puisqu'il est adoubé Kendrick en hommage au chanteur américain Eddie Kendricks, leader de la formation The Temptations dans les années 60 à 70.

Mais si la musique est la langue première du jeune homme, la vie difficile de la rue a aussi un impact fort sur lui puisque son père, Kenny Duckworth, est un membre notoire des Gangster Disciples, dont le nom ne laisse pas de doute sur les occupations. Baignée dans les inégalités et la violence, la ville de Compton est d'ailleurs pour ces malheureuses raisons un viviers de rappeurs dont Dr. Dre



L'artiste participe d'ailleurs en 1995 au clip de California Love, prenant place à Compton, qui nourrira la passion de Kendrick pour le hip hop. Déjà curieux, le jeune homme brille d'ailleurs à l'école et commence à forger sa plume et son sens critique pendant les longues heures de cours de sa scolarité. 

Pour autant, l'appel du sample et des lyrics se fait de plus en plus sentir et notre ami se lance dans le grand bain en 2004, alors âgé de seize piges. Il livre sa première mixtape, Youngest Head Nigga in Charge. L'artiste est encore novice et son style n'est clairement pas encore bien démarqué dans un premier essai qui puise encore beaucoup dans les sons old school qu'écoute sans cesse K-Dot. Pour autant, ce premier projet lui ouvre les portes de l'industrie. Il signe alors chez Top Dawg Entertainment, label indépendant qui compte toujours ScHoolboy Q, Ab-Soul, SZA ou encore Jay Rock dans ses rangs. Sa carrière est définitivement lancée.

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AlexLeCoq
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