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The Mighty Thor #1, la review

The Mighty Thor #1, la review

ReviewMarvel
On a aimé• L'humanité de l'héroïne
• Le reflet glaçant de la réalité
• Un duo toujours au top
On a moins aimé• le cliffhanger, passage attendu
Notre note

Attention, cette review contient un spoiler sur le volume précédent de The Mighty Thor, qui révélait l'identité du nouveau porteur de Mjolnir.

On ne dira jamais assez notre amour pour Jason Aaron. À l’aise avec de nombreux styles, il peut aussi bien nous conter la vie crasseuse de rednecks dans le sud des USA que la légende de Thor à travers les âges, dans un récit on ne peut plus épique. Il peut s’attaquer à l’humain comme à l’inhumain, ou réinventer la Bible en nous montrant son aigreur face à l’espèce humaine. Mais c’est également un auteur qui, à l’instar de Warren Ellis, sait aussi bien gérer ses récits personnels que ses travaux de commande, et faire face aux aléas de l’édition pour en sortir une histoire grandie.

Son parcours sur Thor nous a montré sa versatilité. Il a commencé par un arc dépassant la dizaine de numéros, continué avec un one-shot très humain dans lequel Thor rend notamment visite à un condamné à mort. Il a ensuite réintroduit Malekith pour les contraintes du ciné (pour Thor : The Dark World, il nous a avoué en personne que c’était une demande des instances supérieures), qu’il réutilisera plus tard pour construire une histoire bien plus large. En fin de run, Original Sin est arrivé pour amener de gros changements sur le personnage, amenant à un nouveau porteur du titre. Est donc venu le précédent volume de The Mighty Thor, prenant un ton plus léger, une tournure écologiste (déjà développée dans Thor : God of Thunder), et développant avec brio cette nouvelle incarnation qui s’avérera être une Jane Foster atteinte du cancer. Cette fois, il fait face à un saut de huit mois dans le temps suite à Secret Wars, et en profite pour renverser l’univers asgardien. Spoiler alert : on a adoré.

Ce premier numéro de The Mighty Thor repart donc des intrigues déjà lancées, tout en y ajoutant une ampleur considérable. Il est temps de développer la situation de Jane Foster, de son cancer et de son statut d’héroïne, et ce numéro s’ouvre sur plusieurs pages nous ramenant tristement à la réalité de la situation humaine, et de sa fragilité face à un fléau loin d’être éradiqué. Mais loin de s’apitoyer sur son personnage, Aaron lui donne une âme de déesse piégée dans un corps de mortelle, prête au plus grand des sacrifices pour protéger sa planète, et au-delà, son univers. La différence est importante entre le fils d’Odin et Jane Foster. L’un est né dieu, immortel et impétueux, avant d’apprendre la valeur de la vie, du courage, de l’héroïsme mais aussi de l’humilité face à la condition humaine. L’autre est née humaine, a très tôt découvert la valeur de la vie et a grandie pour la protéger, devenir médecin. Et au moment où son univers s’écroule et se retourne contre elle, le destin lui donne le pouvoir de soigner bien au-delà de ce qu’elle avait pu imaginer, au prix d’un sacrifice d’autant plus important.

Plongée dans ses deux nouvelles missions, que sont celles d’héroïne et celle de sénatrice au conseil des Dix Royaumes, Jane nous fait découvrir ce qui marque désormais son nouveau quotidien, dans une histoire galactique qui vient donner un écho au constat qu’Aaron fait du monde, et face auquel il n’a pas d’autres armes que de tenter d’éveiller les consciences. On retrouve donc un roi devenu tyran fou, prêt à tout pour parvenir à son but, jusqu’à plonger l’un des mondes les plus avancés de l’univers dans la terreur et l’oppression politique. On retrouve un conseil des royaumes, désormais plus constitué que de politiciens aveugles plus occupés à se tirer le mou qu’à agir face à une guerre imminente, menaçant tout l’univers. On retrouve des royaumes dissidents, poussés à l’extrémisme pour protéger leurs populations. On retrouve le vénal chef d’entreprise (littéralement représenté par un monstre), prêt à tout pour acquérir les ressources premières et vitales dans des endroits peu reluisant, dans le but de les faire fructifier.

 

En résumé, Jason Aaron pose ici les bases d’une histoire qu’il devrait développer pendant un moment, profitant d’un univers peu exploité par Marvel pour y développer son âme et son message. Et l’outil Jane Foster qui a entre les mains est l’incarnation parfaite de l’espoir qu’il garde encore, et de la volonté de combattre l’obscurité et l’obscurantisme coûte que coûte.

Au dessin, il est comme sur le volume précédent accompagné de Russell Dauterman, qui au top de sa forme apporte de la lumière à l’univers asgardien, contrastant avec la situation dépeinte. Et s’éloignant du volume précédant, cantonné à un arc trop terrien, il a ici la possibilité de s’exprimer sur sa vision d’Asgard et du reste de l’univers de Thor, ce qui, on l’espère, il fera longtemps.

Sans trop de surprises, l’équipe de Thor répond une nouvelle fois à l’appel pour nous offrir l’une des plus belles séries de Marvel, marquant le début d’un nouveau run qui est en fait la suite logique de tout ce qu’a lancé Aaron auparavant, et qu’il maîtrise à la perfection. La seule ombre au tableau restera légère : un cliffhanger attendu, passage obligé et signe des cycles éternels qui marquent l’univers d’Asgard mais qui, on n’en doute pas, saura être traité intelligemment par la suite.

Manu
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