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Fear the Walking Dead, la critique du pilote

Fear the Walking Dead, la critique du pilote

ReviewSeries tv
On a aimé• Quelques moments de panique
• L'arrivée du Z-Day dans notre quotidien
On a moins aimé• Une brouette de clichés
• Plutôt mal réalisé
• Le rythme est inapproprié
• Le casting très moyen
Notre note

Aux côtés de Game of Thrones, The Walking Dead est devenue l'une des séries les plus populaires du monde. Il lui aura toutefois fallu attendre cinq saisons avant de se prolonger dans un spin-off dont l'intérêt et les promesses, au regard du pilote, sont encore bien mystérieux. Retour sur un premier épisode qui a battu des records d'audience, alors qu'il a pourtant bien du mal à captiver le spectateur.

Si vous n'avez peut-être pas encore vu le pilote, vous avez peut-être profité de ses premières minutes offertes par AMC. Et quelles minutes. Fear the Walking Dead s'ouvre de la plus commune des manière avec le sempiternel gros plan sur un visage. La suite se veut étrange et inquiétante, mais penche plutôt du côté d'un enchaînement de plans guère inspirés, qui a incité nombre de spectateurs à comparer l'ouverture à un fan-film. Sans aller jusque là - il y a d'ailleurs bien des fan-films réussis visuellement - cette scène d'ouverture est effectivement largement en dessous de ce qu'est capable de nous offrir AMC en termes de moyens, en témoigne les meilleurs épisodes de la série-mère ou de Breaking Bad, par exemple. Il faudra se contenter de cette lumière jaune donc, et de cette drôle de symbolique, puisque nous découvrons notre premier contaminé dans une église délabrée servant de refuge à quelques junkies de Los Angeles. Puritanisme américain quand tu nous tiens.

Le gros de l'épisode ne sera hélas pas plus original. En choisissant une famille, certes recomposée, en guise de personnages, Fear the Walking Dead s'inscrit directement dans les canons du genre Zombie, et aura donc bien du mal à nous surprendre. Il faut dire que le casting récupère une sacrée dose de répliques prévisibles. Kim Dickens et Cliff Curtis, qui incarnent respectivement la mère et le père de cette famille élargie, en faisant convenablement leur travail, ne pourront ainsi pas espérer nous embarquer dans l'aventure. Leurs réactions sont téléphonées, et leur caractérisation particulièrement peu subtile. On pense notamment à l'enseignant revenant sur l'instinct de survie développé par les écrits de Jack London à quelques heures du Z-Day. On a connu plus fin en termes de construction de personnages ou de foreshadowing

Mais soyons honnêtes, tous ces écueils sont hélas bien répandus dans le genre Zombie, et ne signent pas la mort de toutes ses productions pour autant. Avec une construction et des archétypes plus basiques, par définition plus simples à mettre en place, on peut s'offrir un rythme plus soutenu. Hélas, ce n'est pas le choix de ce premier épisode, et ce ne sera vraisemblablement pas la direction prise par les prochains. C'est ici que AMC se tire une balle de 44.Magnum dans le pied. En optant pour un rythme effréné dans la lignée d'un 24, Fear the Walking Dead aurait pu être la parfaite réponse à The Walking Dead, et ainsi compléter l'expérience en conservant tout le charme de l'univers développé par Robert Kirkman et les moyens apportés par AMC. Au lieu de cela, on repart sur une cadence assez lente, pour passer du temps avec des personnages qui ne gagnent pas en intérêt malgré les nombreuses scènes qui leur sont consacrées.

Heureusement, l'épisode se réveille dans son dernier quart, avec ce qui devrait être en fait tout le sujet de cette série : l'arrivée du Z-Day au cœur de notre quotidien. Un sujet mine de rien passionnant et pas si répandu dans le genre. On a bien World War Z (sur le papier plus qu'à l'écran) qui retrace la chute de nos sociétés et de leurs institutions, mais rien de très précis. Or avec Fear the Walking Dead, AMC a l'occasion de donner dans une forme de fantastique en brisant notre train-train avec des coupures d'électricité, l'indisponibilité des services publics et j'en passe. Et pour le coup, le pilote parvient, le temps de quelque scènes, à restituer cet angoisse moderne, notamment en s'intéressant à l'aspect médiatique des prémices du Z-Day. Une approche passionnante, qui en toute logique, aurait dû ouvrir l'épisode et lui aurait ainsi donné une saveur plus moderne, plus originale. 

Car face à ce genre de (rares) bonnes idées, on retrouve une sacré dose de clichés et autres gimmicks issus des pires représentants du genre. On passera sur l'aspect très nineties de la réalisation et de la photographie, puisque les années 90 reviennent en force partout, en revanche, il est tout bonnement impossible d'ignorer la brouette de clichés qui nous est servie, du personnage renversé par une voiture silencieuse, au faux zombie (Shaun et Edgar Wright seraient fiers, vraiment) en passant par moult jump scare inutiles.

A l'image de son plan final, le pilote de Fear the Walking Dead est aussi hasardeux que peu inspiré. Si on la juge à ce seul essai, la série manque les occasions de prolonger The Walking Dead voire de compenser la série-mère, en oubliant de proposer un autre rythme, d'autres styles de réalisation ou de nouveaux types de personnages. Manque de pot, les  archétypes sont usés, les situations téléphonées, et la mise en scène, si on la rapporte à la force de frappe d'un network comme AMC, manque cruellement de panache.

Republ33k
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