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Black Canary #1, la review

Black Canary #1, la review

ReviewDc Comics
On a aimé• Un univers astucieux bâti autour du personnage
• Une approche graphique intelligente
• Rock'n'Roll dans tous les sens du terme
On a moins aimé• Un peu de flemme côté dessins
• Parfois un peu bavard
Notre note

Fort du succès de la "nouvelle" Batgirl, réinventée sous la plume de Cameron Stewart et Brenden Fletcher et le crayon de Babs Tarr, DC Comics tente de transformer l'essai sur Black Canary, autre héroïne en mal de popularité et surtout de bonnes histoires, qui s'offre, avec cette nouvelle série, un second souffle très Rock'n'Roll.

Autant vous le dire tout de suite, si vous n'avez pas aimé le virage créatif pris par DC lors du trente-cinquième numéro de Batgirl, cette série n'est vraisemblablement pas faite pour vous, puisqu'on retrouve l'un de ses auteurs aux commandes, Brenden Fletcher, qui s'attaque à l'héroïne sous un angle plutôt nouveau, qui n'est pas sans rappeler l'approche progressiste un rien girly sur la série de Barbara Gordon. Mais si comme moi vous voyez dans cette décision un tour de force bienvenu, et assurément une chouette série, vous devriez trouver votre compte dans cette nouvelle histoire.

Oubliez ce que vous savez sur l'héroïne au cri fatal, Dinah Drake, qui se fait appeler D.D, est désormais la chanteuse par intérim d'un groupe de rock qui porte (et sans doute lui donnera) son nom. Ses collègues et la presse spécialisée ne savent rien d'elle, et notre protagoniste ne revient que rarement sur son passé, si ce n'est pour évoquer sa relation avec un lointain Sensei. Indéniablement, cette série s'inscrit donc dans ce flou de continuité voulu par DC, mais n'efface pas tout le passé du personnage pour autant. Car si Brenden Fletcher rajeunit son héroïne, il s'amuse à jouer avec les événements marquants de sa vie éditoriale dans des vannes destinées aux fans, histoire de faire amende honorable quant à cette approche en forme de soft-reboot.

Les nerveux de la continuité risquent d'en faire des arrêts cardiaques, mais qu'à cela ne tienne, les allusions au passé du personnage fonctionnent, et surtout, ne sont qu'une des qualités de cette nouvelle histoire. Comme ce fut le cas sur Batgirl, l'équipe créative s'est creusé la tête, puisant dans la réalité comme dans le fantasme, pour imaginer un vrai univers pour l'héroïne. Et ici, c'est le monde de la musique qui a été choisi. A première vue, faire de l'héroïne une chanteuse ne va pas chercher bien loin, mais le scénariste épouse parfaitement le thème qu'il choisit pour réintroduire Black Canary. Sa meilleure idée étant d'écrire le passé trouble de Dinah - on comprend qu'elle a été entraînée et qu'elle connaît la Justice League -  comme une ancienne addiction, à la drogue par exemple. Quand des méchants fracassent les concerts du groupe, on nous renvoie donc vers la rechute d'un chanteur venant gâcher le show de votre groupe favori. Un écho assez bien trouvé, en somme, au Rock'n'Roll.

Mais rassurez-vous, si les besoins d'un groupe indépendant sont abordés, l'idée n'est pas de faire de notre héroïne une simple chanteuse en pleine promotion de son dernier EP. Black Canary reste une super-héroïne, et lorsque des vilains à l'apparence très étrange tentent d'enlever l'un des membres du groupes, Dinah va commencer à prendre les choses en main. Certes, elle cassait déjà les tronches de types peu fréquentables dans les bars où elle jouait - avec une certaine classe d'ailleurs - mais il s'agit ici de l'enjeu central de la série, qui rappelle d'ailleurs le regretté run d'Azzarello sur Wonder Woman.

Ajoutez à cela les excellentes idées graphiques d'Annie Wu, artiste remarquée chez la concurrence pour ses numéros sur la géniale série Hawkeye, et vous obtenez une série qui commence à frôler  l'incontournable. Pour le coup, et malgré quelques cases qui sentent bon la deadline qui se rapproche, la dessinatrice fait preuve d'un talent certain dans la réinterprétation  du personnage, et s'éclate avec l'ambiance rock qui lui est mise à disposition : on notera notamment une superbe représentation du fameux pouvoir de l'héroïne, qu'on vous laissera découvrir dans ce numéro #1. Par ailleurs, ce dernier est sublimé par les couleurs de Lee Loughridge et quelques astuces narratives de Brenden Fletcher, toutes impeccables.

Les jaloux diront que Dinah Drake ressemble à Taylor Momsen, les vrais savent que The Pretty Reckless a sorti quelques bons titres, et que cette nouvelle série est déjà un beau succès pour un éditeur qui gagne à s'affranchir de sa continuité pour nous offrir des univers inédits et des bonnes histoires !

Republ33k
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