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Stan Lee se livre très longuement sur sa carrière dans Playboy

Stan Lee se livre très longuement sur sa carrière dans Playboy

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En dehors d'être un magazine de charme, Playboy a toujours été une vitrine culturelle, qui dès ses débuts mettait l'accent sur la contre-culture. De grandes plumes ont même travaillé au sein du périodique de Hugh Hefner, grand ami de Stan Lee. Encore de nos jours, ils proposent des articles culturels, comme lorsqu'ils interviewent un Stanley Martin Lieber très loquace.

Cette interview est passionnante et on vous invite à aller la lire en intégralité si vous êtes anglophones. On a retenu pour vous quelques réponses qui remettent les choses en perspective. Comme sur la polémique qui a entouré la façon dont il aurait traité Jack Kirby ou Steve Ditko :

"À aucun moment les crédits mentionnaient juste "par Stan Lee". C'était toujours "par Stan Lee et Steve Ditko" ou "par Stan Lee et Jack Kirby". Je me suis toujours assuré que leurs noms étaient aussi important que le mien. Aussi longtemps qu'ils étaient payés, je n'avais rien à faire de plus. Ils ont été engagés en tant qu'artistes freelance. À un moment, ils ont apparemment eu l'impression qu'ils devaient avoir plus d'argent. Très bien, c'était à eux d'aller parler à l'éditeur. Cela n'avait rien à voir avec moi. J'aurais aimé moi aussi avoir plus d'argent. J'ai offert un job à Jack Kirby non pas une fois, mais deux. Je lui ai dit : 'Tu seras le directeur artistique. Je serais juste l'éditeur et le scénariste principal, et tu auras cette sécurité'. Il ne voulait pas le faire. Il ne voulait pas d'un boulot de bureau. Avec lui, comme avec Ditko, je ne vois pas où ils n'ont pas été traités de façon équitable. Jack était un type incroyable tout comme Steve. Je suis désolé que quelqu'un ait pu ressentir de la rancœur. Je les adorais tous les deux."

Forcément, une fois dit tout ça, s'est posée la question des planches originales qui n'étaient pas rendues aux artistes :

"À l'époque, on ne pensait pas à cela. C'était un petit bureau. Après que les BDs soit imprimées, l'imprimeur nous retournait les planches avec les épreuves colorées. Nous n'avions pas de salle pour elles. Nous donnions tout. Si un gamin passait pour nous livrer des sandwichs de l'épicerie, nous lui disions : 'Hey, gamin, en sortant, prends ces pages et balance-les quelque part'. Si un de ces gars avait assez de cervelle pour sauver quelques planches, il serait vraiment un homme chanceux désormais."

Stan Lee est aussi revenu sur son rôle actuel au sein de Marvel :

"Je n'ai pas de place à Marvel où je décide quels projets doivent être fait ou qui doit être engagé, et encore moins à Disney, qui possède Marvel désormais. Je suis un gars qu'ils engagent pour écrire ou produire, et aussi pour aller à des conventions ou des trucs comme ça. En gros, je suis juste un visage qu'ils gardent pour le public."

Puisqu'on en a pas mal parlé ces derniers temps, le créateur de Spider-Man évoque aussi les droits de ses personnages :

"Je n'en ai jamais eu. J'ai toujours été un employé de Marvel, un scénariste à louer et, plus tard, une partie du management. Mon rôle à Marvel est strictement honoraire. Marvel a toujours possédé les droits de ses personnages. Si je les possédais, je ne vous parlerais sans doute pas en ce moment."

Ce qui forcément pose la question de sa fortune personnelle :

"Ma fille a regardé sur internet l'autre jour et lu que Stan Lee avait une fortune estimée à 250 millions de dollars. Je veux dire, c'est ridicule ! Je n'ai pas 200 millions, je n'ai pas 150 millions. Je n'ai pas 100 millions de dollars ou quelque chose d'approchant."

Le créateur légendaire n'est également pas revenu que sur le passé puisqu'il a évoqué Avengers : Age of Ultron :

"Je suis excité de le voir. Mais pour être honnête, je n'ai pas la moindre idée de qui peut bien être Ultron. C'est un personnage qui a été développé après que j'ai arrêté de m'impliquer dans l'histoire des Avengers. J'allais demander à quelques gars au bureau qui Ultron était, mais mon téléphone a sonné et j'ai été occupé ailleurs. Marvel a introduit tellement de personnages et de situations étranges, c'est dur de tout suivre."

Playboy a aussi forcé The Man a être plus introspectif en lui demandant s'il avait eu une vie facile :

"La vie  ne serait pas complète sans quelques difficultés. J'ai une nouvelle valve au cœur qui a été installée il y a deux ans. J'ai un peu d'asthme. Parfois je suis fatigué. Mais je n'ai jamais eu beaucoup d'angoisses. Je veux dire, sans doute au début de ma carrière, avant The Fantastic Four, je me débattais. Je sentais que je n'allais jamais réussir quoi que ce soit. Même après ça, j'étais embarrassé de dire que j'écrivais des comics pour vivre. J'étais pas mal honteux à ce propos. Même quand j'ai réussi à avoir une belle vie, mon père ne pensais pas à moi comme à une réussite. Il était très accaparé par lui-même la plupart du temps. Ça a déteint sur moi. J'étais toujours en train de regarder ceux qui avaient réussi mieux que moi et j'espérais faire aussi bien qu'eux - Steven Spielberg ou un écrivain comme Harlan Ellison, même Hugh Hefner. Une partie de moi pense toujours que je n'y suis pas encore arrivé."

On lui demande aussi ce qu'il écrirait comme nécrologie (c'est ainsi qu'il a commencé sa carrière) pour lui-même :

"Je sais que la mienne est déjà écrite. Elle doit être en train d'attendre dans les ordinateurs du New York Times quelque part. Prête à sortir. J'ai eu une vie heureuse. Je ne veux pas que qui que ce soit pense que je n'ai pas traité équitablement Kirby ou Ditko. Je pense que nous avions une relation merveilleuse. Leur talent était incroyable. Mais les choses qu'ils voulaient, je n'avais pas le pouvoir de leur donner.
Je regarde toujours devant, même à mon âge. Vous savez, mon modo c'est 'Excelsior'. C'est un vieux mot qui signifie 'en avant vers une plus grande gloire'. C'est sur le sceau de l'État de New York. Toujours aller de l'avant, et si c'est l'heure de partir, c'est l'heure. rien ne dure éternellement. Putain, j'ai 91 ans ! Si je dois partir alors que je vous parle, j'ai eu une vie assez longue. Je détesterais avoir à quitter ma femme et ma fille, mais le ciel sait que c'est au-delà de moi. Je ne crois même pas au paradis."

Alfro
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