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Lazarus #1, la review

Lazarus #1, la review

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On a aimé• L'héroïne
• L'univers
• Le dessin
• Les bonus sur l'origine de la série
On a moins aimé• Rien
• Non vraiment, rien
Notre note

Lazarus est un futur chef-d’œuvre. Dernière production de Greg Rucka (Punsher, Queen And Country), qui retrouve pour l’occasion son compère de Gotham Central, Michael Lark (Winter Soldier, Daredevil), cette série est publiée chez Image, qui vient encore de réussir un coup de maître. Et elle est brillante. Je l’avais déjà dit ? Je vais le répéter encore et encore d’ici la fin de cette review.

Lazarus #1 Comicsblog 

All right, what happened next ?

Lazarus s’ouvre sur la mort de l’héroïne, Forever Carlyle (qui s’inscrit dans la tradition « Ruckaesque » des personnages à nom bizarres, succédant à Dexedrine Parios de Stumptown). Trois balles tirées par des voleurs et un catalogue détaillé de blessures (un autre « truc » d’écriture que l’auteur semble apprécier, voir son Wolverine) dont on ne se relève pas.

Sauf que Forever s’en relève justement. En seulement quelques minutes. Parce qu’elle est un Lazarus. Le Lazarus, c’est le membre d’une famille choisi pour recevoir toute une série de modification génétiques et technologique qui en font un combattant d’élite, et surtout le protecteur de cette famille. Son bouclier et son épée.

Trois cadavres plus tard, on commence à découvrir le monde dans lequel vit Forever. Un monde de science-fiction, mais pas le genre avec des vaisseaux spatiaux et des aliens. Plutôt de le SF d’anticipation. Dans ce futur indéterminé, l’écart entre les riches et les pauvres s’est encore accru, et c’est une société quasi-féodale qui s’est mise en place, où dominium et imperium sont plus que jamais confondus.

Le pouvoir appartient littéralement à ceux qui possèdent les richesses matérielles, et surtout les matières premières, les graines. Les états sont des coquilles vides. Les Familles comme les Carlyles dirigent le monde. Les Serfs les servent. Les « Waste » sont les parias, et meurent de faim dans l’indifférence des puissants.

Lazarus #1 Comicsblog

Fine, James… I feel fine…

Le coup du monde au bord du chaos, avec des riches toujours plus riches dirigeant tout depuis leur tour d’ivoire, et des pauvres opprimés, mis plus bas que terre, on l’a déjà vu (notamment dans Blackacre, aussi chez Image). Mais ici Greg Rucka est néanmoins arrivé à attiser ma curiosité.

Si le pitch est en effet relativement classique, le traitement est d’une efficacité imparable. C’est subtil, intelligent, à la fois lié à l’actualité (politique, économique…) mais sans devenir du préchi-précha bas de gamme ou de l’analyse pseudo révolutionnaire pour débile léger. C’est un monde imaginaire avec des échos dérangeant de la réalité.

Le travail remarquable de Michael Lark, qui use de son style sobre et élégant afin de créer une véritable identité visuelle pour ce monde.  Et comme toujours son story-telling est absolument impeccable. Il n’est sûrement pas l’artiste le plus flashy du monde, mais qu’est-ce qu’il est bon !

Mais le meilleur dans cette série, ce qui la fait à mes yeux basculer dans le cercle très restreint des vrais chef-d’œuvres, et peut-être un jour des classiques, c’est bien sûr son héroïne. Forever est une « Rucka woman ». Un personnage fort, à la psychologie complexe. On découvre ainsi ses doutes et fragilités dès ce premier numéro, son déchirement entre sa loyauté envers sa Famille, et l’immoralité actes qu’elle doit commettre.

Là encore, le dilemme n’est pas inédit, ni nouveau, mais il est mis en scène avec toute la finesse et la justesse auxquelles Greg Rucka nous a habitué. Chaque mot est savamment pesé, chaque émotion mise en lumière. Et la toile de manipulations et de mensonges autour de l’héroïne devrait garantir leur lot de rebondissements.

J’attendais beaucoup de Lazarus, simplement à cause de ses auteurs. C’est d’ordinaire la manière la plus sûre pour moi d’être déçu. Mais pas ici. En écrivant cette review, je réalise que je crois au final encore plus aux promesses de cette série qu’au contenu réel de ce premier numéro (tout de même excellent hein !). C’est le potentiel dévoilé par ces 22 pages, et la certitude aussi irrationnelle qu’inébranlable qu’il sera exploité qui me rendent si béat. La dernière fois que j’ai ressenti ça c’était en lisant Punisher #1. Je n’avais pas été déçu non plus...

Jeffzewanderer
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