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Before Watchmen : Comedian #1, la review

Before Watchmen : Comedian #1, la review

ReviewDc Comics
On a aimé• Un personnage tortueux
• Les sixties bien retranscrites
• Une vrai exploration de l'univers Watchmen
On a moins aimé• J.G. Jones pas au top
• Un peu trop introductif
Notre note

Before Watchmen continue de dérouler ses mini-séries les unes après les autres. Après l'aspect historique avec Minutemen et le côté plus "puppy" avec Silk Spectre, c'est au tour du Comédien de se dévoiler. Et avec ce personnage en particulier, on ne pouvait que rejoindre l'ambiance sombre et politisée du magnum opus d'Alan Moore.

"There a Eddie Blake here ?"

S'il meurt dès le début de Watchmen, le Comédien en est pourtant quelque part le pivot central en étant le symbole de la perte des idéaux des sixties. Mais qu'en est-il justement quand on replace celui-ci dans cette décennie si importante ? C'est justement là l'axe autour duquel tourne cette mini-série préquelle. Eddie Blake n'est pas encore devenu le porte-flingue désabusé aux tendances maniaques. Il n'est pourtant pas déjà un tendre, et affiche dans certaines pages (surtout celle avec une célèbre blonde) un détachement glacial pour la vie d'autrui. Mais la justesse du propos vient ici du côté ambivalent de cet être sans scrupule mais qui se définit pourtant comme un combattant du crime. Et ce n'est là qu'un des multiples exemples de son sa complexité (on fait aussi référence à sa sexualité qui ne serait pas si claire que son apparence machiste laisse l'entendre).

Comme dit plus haut, il était important de réintroduire le personnage au sein des années 60. Et ces dernières sont parfaitement comprises et rajoute un gros fond de vraisemblance au récit. J.F. Kennedy y est présenté comme ce Président comme un homme d'une volonté de fer mais dont les défauts moraux passent mal en ce temps-là (quoique Bill Clinton a dû penser que les sixties étaient pas loin lors de l'affaire Lewinsky). Chaque élément, des matches de foot au tout-puissant FBI de ce temps-là en passant par un crime organisé plus "bon enfant", tout sonne juste et aide le lecteur à s'immerger dans l'histoire.



"It's what our country needs to see"

Là où on reconnait que c'est Brian Azzarello au scénario, c'est dans les aspects les plus sombres de l'histoire, ce qui se passe derrière la scène que tout le monde voit. Ici, comme dans nombre de ses oeuvres, il explore les forces occultes à l'oeuvre, dans leurs magouilles et manipulations. Et dans un contexte de Guerre Froide, il s'en donne à coeur joie. Que ce soit la Première Dame ou le FBI, tous font dans les tractations souterraines, et il en ressort qu'Eddie Blake, malgré sa grande gueule, n'est pas grand chose parmi tous ces marionettistes. Et il l'apprendra de façon violente et choquante à la fin de cet épisode.

Celui qui n'est par contre pas à la hauteur de l'événement, c'est J.G. Jones. Pas que son dessin soit catastrophique, loin de là, mais quand on connait le talent du bonhomme, on était en droit d'attendre plus de lui. Sa reconstruction de l'époque est fidèle et son story-telling efficace. On s'en serait contenter venant de la part de beaucoup de dessinateurs. Sauf que certaines pages souffrent d'approximations qui ne pardonnent pas le style réaliste qui est le sien. Rien de dramatique cependant, car il est grandement rattrapé par des couleurs somptueuses d'Alex Sinclair qui prouve qu'il est très fort quand il évite les effets de fluorescence et les couleurs criardes.



On a donc un numéro qui promet une mini-série d'anthologie où Brian Azzarello réussit le tour de force de coller à l'esprit Watchmen tout en écrivant selon sa patte personnelle. Le seul petit point noir qu'on pourrait lui trouver, en dehors du dessin de J.G. Jones qui ne reflète pas tout le talent qu'il a en stock, c'est que cet épisode souffre trop du syndrome du numéro d'introduction, et que l'on attend de dépasser la mise en place des éléments pour vraiment rentrer dans le vif du sujet.

Alfro
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