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Daredevil: Born Again, la review

Daredevil: Born Again, la review

ReviewMarvel
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Notre note

"Ah ouais ? T'as pas trouvé le temps en 20 ans pour le lire ?", c'est la réponse de Sullivan il y a quelques semaines quand, en route pour un podcast, je lui ai avoué que je n'avais toujours pas lu Daredevil: Renaissance, plus connu sous le nom de Born Again en version originale. Si pour une fois, j'utilise la première personne c'est pour vous montrer à quel point c'était scandaleux pour lui. Dans la vie, il y a des comics qui peuvent se permettre de reposer quelques années sur une étagère avant qu'on les lise et d'autres qui méritent d'être lus et respectés. Et c'est le cas de cet arc, sorti en 1986, et écrit par le célèbre Frank Miller (Sin City300, The Dark Knight Returns...). Cette année 1986, en plus d'avoir vu ma naissance, fut l'année de lancement de trois des comics les plus légendaires qui soient : Watchmen et The Dark Knight Returns chez DC Comics, et Daredevil: Born Again chez Marvel. Si beaucoup connaissent surtout les deux premiers, le troisième n'est pas non plus à prendre à la légère. Et heureusement pour moi, Panini Comics a republié cette histoire à très bas prix dans le Marvel Grandes Sagas #8 sorti fin août.

Revenant sur le titre 3 ans après l'avoir quitté, Frank Miller allait complètement chambouler la vie de l'Homme sans Peur et de ses proches. Tout commence avec Karen Page, ex-petite amie de Matt Murdock désormais accro à la drogue, qui décide un jour de vendre son secret pour se payer une dose. L'info est lâchée, et plus rien ne sera comme avant pour Daredevil. L'information remonte tout naturellement jusqu'au Caïd, qui plutôt que de la répandre, décide à la place d'éliminer tous ceux qui sont au courant, et de détruire petit à petit la vie de Matt. Son enfer a commencé.

"Il va s'élever plus haut que jamais, mais chutera plus bas encore". Si une citation de Doctor Who vient subrepticement s'insérer ici, c'est qu'elle illustre parfaitement le parcours des deux protagonistes de l'histoire, sauf que ceux-ci évoluent en sens inverses. D'un côté Matt Murdock voit sa vie s'écrouler petit à petit autour de lui : il n'a plus de travail, il est radié du barreau, poursuivi par la justice... Tout ceci est soigneusement orchestré par le Caïd depuis des mois pour faire sombrer Murdock dans la folie, ce qui fini par lui arriver. Complètement paranoïaque, au bord de la folie totale, Matt Murdock décide de se venger directement à la source et attaque son persécuteur, qui gagne et l'élimine enfin. Laissé pour mort, Murdock est recueilli par des Soeurs qui prennent soin de lui et le remettent sur pied. Petit à petit il se redécouvre et reprend pied, grâce au passage à une forte révélation sur son passé. Il finit par redevenir Daredevil et à sauver la ville.

De l'autre côté, le Caïd savoure enfin sa victoire face à Daredevil. Plus qu'un ennemi, Matt Murdock est l'homme le plus fondamentalement bon que connaisse Wilson Fisk, et c'est ce symbole qu'il prend plaisir à détruire à petit feu. Mais à vouloir faire les choses avec trop de finesse, il commet l'erreur de ne pas tuer lui-même sa némésis qui se relève et revient l'affronter. Alors que toutes les portes lui étaient ouvertes, le Caïd les voit toutes se refermer alors que ses machinations sont exposées au grand jour. C'est le début de la fin pour lui.

Moins subversif qu'on l'a connu sur d'autres séries, Frank Miller capte ici parfaitement l'essence du Caïd, déterminé à détruire tout ce qu'il y a de plus pur et bon au monde pour pouvoir savourer sa victoire. A côté de cela, il fait subir à Matt Murdock les pires tourments et le fait passer par toutes les étapes de la dépression. Contrairement à beaucoup de super-héros, il ne tue pas réellement Daredevil pour le ramener plus tard, mais il le brise psychologiquement avant de l'aider à se relever. Avec un David Mazzucchelli, qui livre des dessins tout bonnement parfaits et intemporels, et quelques-unes des scènes les plus connues et reprises de l'univers de Daredevil, le duo qui récidivera l'année suivante avec Batman: Year One nous montrait déjà son potentiel à créer une oeuvre fondatrice sur l'un des héros les plus sombres qui soit. Si on peut reprocher une chose à ce chef d'oeuvre, c'est d'avoir été "obligé" d'inclure d'autres personnages de l'univers Marvel (Captain America et compagnie) plutôt que de ce concentrer uniquement sur Matt Murdock, mais ça ne gâche en rien le plaisir.

La note de Manu : 5/5

Manu
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