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Batwoman #1, la review

Batwoman #1, la review

ReviewDc Comics
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Notre note

Bien que nous avions pu lire le Batwoman #0, en Novembre dernier, et que la preview du numéro 1 nous était parvenu dès le début 2011, il aura fallu attendre ce satané relaunch pour pouvoir enfin lire le premier épisode en entier. Et à mesure que l'attente devenait de plus en plus angoissante, une question nous taraudait: "Est-ce que ce titre vaut vraiment toute l'impatience qu'on lui doit ?", maintenant on a notre réponse.

Batwoman #1 J.H. Williams III

Plongée en eaux troubles

On connait le talent de dessinateur de J.H. Williams III, il est régulièrement porté aux nues pour cela. Mais la grande interrogation venait de son talent de scénariste, car rien ne nous disait qu'il saurait assurer dans ce domaine aussi. Autant ne pas tergiverser, son passage derrière le clavier, soutenu par W. Haden Blackman, est une véritable réussite. Il écrit avec la même sensibilité et la même intelligence que lorsqu'il dessine. Ce premier numéro est une densité rare, on passe d'un fil narratif à l'autre, les différents éléments se multipliant, tout cela sans que cela soit indigeste à la lecture, et se fendant même d'un petit résumé pour les nouveaux lecteurs lorsque Kate Kane se dispute avec son père, ce qui permet de revenir sur les événements antérieurs tout en faisant progresser la narration et en explorant le nouveau statut de la relation père/fille qui noue les deux personnages. En plus de cela, on a le droit à une nouvelle enquête bien angoissante, tant la vilaine ici présente est terrible et mystérieuse, car on ne sait rien d'elle et pourtant ses exactions sont d'une horreur absolue puisque des enfants sont enlevés et d'autres noyés sans aucune explication. Au-delà de cette intrigue principale, la relation entre Kate et l'officier de police Sawyer se précise, ainsi que celle qui lie l'héroïne rousse et sa cousine, ex-Flamebird des Teen Titans, qu'elle va entraîner (et prendre comme side-kick ?), et Williams se permet même d'invoquer une autre série sur laquelle il avait travaillé en faisant intervenir l'agent Chase.

Mais tous ces différents plots n'alourdissent pas le récit. Celui-ci est même terriblement émotionnel, puisqu'on passe à des moments d'une dureté mêlée de fantasmagorie malsaine, à une romance dans laquelle s'insère une nostalgie assez triste. L'écriture du dessinateur de Promethea est tout en finesse, distillant ici et là les différentes sensations qui agitent son héroïne. On perçoit ainsi sans que cela soit dit expressément toute la dureté qui habite Batwoman suite à la mort de sa soeur, elle semble s'être abandonnée totalement à l'esprit militaire qui est le sien, le seul moment où l'on la voit sourire étant quand elle flirte avec la détective. Et la dernière page nous promet de belle chose pour la suite des événements.



Gotham n'aura jamais été aussi belle

Si le scénario était le grand inconnu de ce titre, c'est parce que nous savions à quel point le dessin de l'artiste barbu peut-être exceptionnel. Et il confirme ici encore, et va même plus loin que nos espérances ! Les premières pages suffisent à nous montrer qu'il n'a rien perdu de son talent, puisqu'on y voit pour la première cette toute nouvelle criminelle, the Weeping Woman, et grâce à l'inventivité des illustrations, on ressent à qu'elle point celle-ci peut-être inquiétante et trouble, car sa forme n'est pas fixe, on ne sait pas quel est son véritable visage, ce qu'il y a ou pas de monstrueux en elle. Et chaque scène est caractérisée par une ambiance différente retranscrite au travers du dessin, ainsi les scènes entre la détective Sawyer et Kate Kane sont chaudes et rassurantes tandis que celles où Batwoman rentre en action sont d'un dynamisme fou mais torturé aussi. Mention spéciale aux deux pages où une autre victime est découverte (où on croise le commissaire Gordon d'ailleurs), inspirées par l'imagerie mexicaine de la Mort, elles sont sombres et oppressantes à souhait.

On peut aussi remarquer que J.H. Williams III a trouvé de nouvelles techniques de mise en pages qui font encore mouche. Le récit s'en trouve dynamisé, sans que le story-telling n'en ait à pâtir, et les compositions sont toute à la fois originales et très justes. Ainsi, le dessin pur est absolument génial et sans fausse notes, mais l'agencement même des pages est tout aussi sans reproches, étant même un plus pour l'histoire.

Vous l'aurez compris, ce titre est un véritable chef-d'oeuvre ! Là où un Matt Fraction ou un Jonathan Hickman auraient mis trois épisodes à démarrer, J.H. Williams III rentre dans le vif du sujet, tout en ménageant le suspens et le mystère. Et si l'on ne peut affirmer pour l'instant que c'est la meilleure série de ce relaunch, elle en prend en tout cas la voie. Charge à Williams dès à présent de continuer ainsi sur les épisodes suivants.

Alfro
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