Comme chaque semaine, de nouvelles aventures nous attendent sur papier, puisque les éditeurs VO et VF ont moult sorties à vous proposer. Du super-héroïque, bien entendu, avec quelques nouvelles initiatives très attendues du côté de DC Comics notamment, mais aussi dans l'indépendant quel qu'il soit : la quantité est là, mais votre temps et votre porte-monnaie ne sont pas infinis (ou alors, dites nous comment vous faites). Pas d'inquiétude, puisque notre Checklist Comics est là pour mettre l'accent sur une sélection fait maison !
Bien entendu, de nombreux titres (de qualité) ne peuvent figurer dans l'article, et c'est là que votre rôle intervient, puisqu'on vous invite à nous faire part, sans mesure, de vos lectures de la semaines dans les commentaires !
Le démarrage du nouvel imprint de DC Comics, le fameux Black Label, est enfin là ! L'équipe qui nous a apporté les très bons Luthor et Joker se reforme pour un récit pour adultes (on voit le kiki de Bruce Wayne) dans lequel le Batman perd pied avec la réalité tout en apprenant que le Joker est mort. Serait-il responsable ? Quelles sont les raisons de ces soudaines visions ? Que viennent faire Constantine ou Deadman dans tout cela ? Batman : Damned #1 profite d'un scénario qui mise à fond sur la perte de repères de son héros et d'une ambiance oppressante, magnifiquement illustrée par le trait photo-réaliste de Bermejo, qui livre une prestation époustouflante tout du long. Quand on dit "immanquable", pour ce numéro, on le pense vraiment.
C'est un petit moment historique pour Kick-Ass, qui va pouvoir s'affranchir dès cette semaine de son papa Mark Millar, après un premier arc de relance en compagnie de John Romita Jr. Pour les aventures de Patience Lee, le scénariste fait ce qu'il avait déjà commencé à faire avec Hit-Girl, en confiant son bébé à d'autres équipes créatives, une décision qu'on ne pourra que saluer au vu des dernières performances de Millar (pas foncièrement mauvaises, mais peu enthousiasmantes) et surtout, la perspective de voir d'autres auteurs raconter ce qu'ils ont à dire sur le personnage. Gageons d'une nouvelle direction qualitative, avec Marcelo Frusin aux dessins pour accompagner Steve Niles au scénario.
Très bonne découverte parmi les nombreuses nouveautés de Marvel des derniers mois, West Coast Avengers est dans la poursuite directe du travail d'Hawkeye de la scénariste, Kelly Thompson. Face à des menaces de plus en plus grandiloquentes (et absurdes par moments), Kate Bishop n'a d'autre choix que de monter sa propre équipe... et de participer à un reality show pour pouvoir la financer ! Entraînant par sa tonalité et son humour, West Coast Avengers bénéficie d'un dessin travaillé et à propos de Stefano Caselli, et l'on espère que le mélange des genres fonctionnera toujours sur ce second numéro, qui doit confirmer l'essai !
Sans jeu de mots, Death or Glory est parmi les bolides du Image Comics actuel. La série est particulièrement riche, puisqu'on retrouve à côté les nouveaux numéros de très chouettes séries que sont Ice-Cream Man, Skyward ou Seven to Eternity, mais notre affection (et chauvinisme, évidemment) pour Bengal et son trait qui transpire l'amour des bagnoles et du cinéma d'action nous oblige à vous reparler de cette série. Poursuivie par la police, Glory continue sa fuite en avant dans un récit qui met la gomme (hoho), alors que l'héroïne a ce pourquoi elle a fait tout ça : de quoi sauver la vie de son padre. Profitez bien de ce numéro, puisque la série ne reviendra qu'en janvier prochain.
On commence à se diriger vers la fin de l'excellent Mister Miracle, avec cet avant-dernier numéro de la maxi-série de Tom King et Mitch Gerads. Le conflit sur Apokolips se poursuite de façon de plus en plus atroce et absurde, alors que Scott Free devient papa et que Darkseid lui demande de lui céder son fils. Il doit donc concilier les affrontements déiques avec ses émois psychologiques et sa situation familiale. Un mélange prenant et qu'on n'aura eu de cesse d'admirer, notamment par la maestria des planches de Mitch Gerads. Du dessin, des effets, de la composition des planches et l'utilisation du gauffrier à neuf cases, Mister Miracle est toujours un monument de comicbook moderne.
Continuons du côté d'Image Comics avec une autre nouveauté, elle aussi aux accents de cocorico puisque c'est l'artiste Geoffo qui s'occupe des dessins. Si vous n'avez pas lu notre critique déjà disponible, il s'agit d'une comédie de SF délurée dans laquelle de jeunes gens s'aperçoivent que la fumette leur permet de voir des aliens qui possèdent leurs congénères. Un titre de Dennis Culver, habitué des comédies, qui ne se prend pas de trop au sérieux et qui réussit à se démarquer avec le dessin de Geoffo, aux tonalités d'animation, et qui change de la production habituelle de l'éditeur américain. A découvrir, sans hésiter.
On passe ensuite du côté de Dark Horse et de son label Berger Books, avec une nouvelle aventure qui, comme vous l'aurez deviné au titre, se présente comme une réimagination du classique de Charles Dickens, mais avec une jeune femme, Olivia, dans le rôle principal. De façon curieuse, et contrairement à certains cas chez Marvel, on n'aura entendu personne pleurer "ouin ouin, on nous enlève encore un mâle pour du marketing", allez savoir pourquoi. On sera en tous les cas curieux de voir comment l'auteur Darin Strauss compte se réapproprier l'histoire, en transposant Olivia Twist dans une Londres futuriste, où l'orpheline rejoindra un gang de filles qui tente de s'en sortir dans une ville où les camps de réfugiés et la technologie n'ont pas apporté que du bien. Comme l'oeuvre originale, le comicbook devrait se faire aussi commentaire social, et on est curieux de voir comment l'ensemble sera réalisé.
Il y a peut-être du fun qui se cache derrière l'initiative Infinity Warps ? C'est en tout cas tout ce que l'on souhaite avec ce concept qui, suite à Infinity Wars #3, nous propose de retrouver un univers Marvel ou, faute de diviser le nombre de personnages par deux, s'est retrouvé à les mélanger. Rencontrez donc Stephen Rogers, le croisement de Steve Rogers et Stephen Strange, pour un récit en deux parties dont on se demande vraiment ce que Duggan souhaite faire - si tant est que les personnages aient une vie future une fois l'event passé. C'est vraiment chelou, non ?
On vous en avait beaucoup parlé lors de sa publication en VO, et Shirtless Bear Fighter nous arrive à présent en VF, chez HiComics. Au programme, un homme élevé - puis trahi - par des ours décide de venir en aide à ses camarades humains lorsqu'une poignée d'ours décide d'attaquer la ville du coin. Un pitch complètement barré de Jody LeHeup qui s'en donne à coeur joie pour donner dans l'action musclée et décérébrée, dans un pur entertainment en hommage au meilleur du film d'action. Le genre de comicbook détente à se faire de temps à autre sans honte !
On reste dans l'indé' avec Ether, premier volume d'un ensemble de mini-séries pilotées par le talentueux Matt Kindt, qui mêle enquêtes et science-fiction dans un récit où le scientifique Boone Dias résout quelques mystères en alternant entre sa réalité et le monde fantasmagorique d'Ether, magnifiquement imaginé par l'artiste David Rubin. Le travail de ce dernier est généralement assez qualitatif pour justifier seul la lecture, et conjugué à la plume de Kindt, qui s'amuse à confronter la rigueur scientifique de Boone à l'incertitude des phénomènes magiques, c'est une aventure entraînante qui se propose à nous.
- Commander chez Comics Zone (à venir)
Pour sa nouvelle proposition en indé, Glénat Comics ramène le titre The Dying and the Dead (littéralement les mourants et les morts, vous vous doutez que ce sera joyeux) de Jonathan Hickman, scénariste réputé pour ses travaux chez Marvel, mais aussi - et évidemment - en indé. Il est question ici, donc, de la mort, sous plusieurs formes - qu'il s'agisse d'une dame atteinte de cancer, ou d'évènements bien plus violents - a priori disparates, mais qui se révéleront tous liés, comme on aime à le dire de temps en temps. L'ouvrage est illustré par Ryan Bodenheim, et l'éditeur proposera d'ailleurs une édition grand format et noir et blanc pour ceux qui voudront apprécier au mieux ses dessins.
Après deux tomes convaincants, Urban Comics poursuit l'aventure Black Hammer avec ce premier spin-off, qui par le biais de l'enquête de Lucy Weber, fille du dernier porteur du Black Hammer, porté disparu comme tous les autres héros de Spiral City, va nous montrer cet univers encore peuplé de méchants. Une façon pour Lemire d'aller étendre ce qu'il a créé en nous montrant ses super-vilains, tous inspirés de grande figures de la pop culture et du super-héroïque, et notamment ce Sherlock Frankenstein, croisement de Dr. Sivana, Lex Luthor (et Frankenstein évidemment), dont les agissements sont importants pour l'intrigue principale. Là aussi, David Rubin s'en donne à coeur joie pour faire vivre l'univers de Black Hammer, et propose avec son dessin marqué quelques superbes compositions et approches impressionnantes. Un récit passionnant et un régal pour les yeux.
- Commander chez Comics Zone (à venir)