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Un regard sur les indés #7 : ApocalyptiGirl

Un regard sur les indés #7 : ApocalyptiGirl

chronique

Pour ce nouveau numéro d'Un regard sur les indés, on s'attaque pour la première fois à un graphic novel puisqu'on va parler de ApocalyptiGirl : An Aria of the End Times. Celui-ci est sorti en mars dernier chez Dark Horse Comics, et représente une très bonne surprise sortie inattendue, un comic-book tombé du ciel qui nous fait découvrir un artiste talentueux.

"Pretending a cat is your boyfriend ?"

Andrew McLean est un artiste qu'on pourrait presque croire sorti de nulle part. En dehors de quelques fan-arts qui montrait les talents graphiques du bonhomme et une première série, Head Lopper – une histoire de barbares auto-publiée et qui était donc évidemment indisponible chez nous, jusqu'à bientôt puisque Image Comics la publiera à partir de septembre –, on a encore rien vu de ce que ce newcomer est capable de faire. C'est alors d'autant plus plaisant de découvrir un artiste déjà affirmé et qui pose surtout toute une palette de talents. Encore un héraut de cette jeune génération de BDéistes qui apparait partout autour du monde.

Andrew McLean appartient à ces artistes qui sont la somme des BD du monde entier. Ainsi, son histoire semble être aussi bien inspirée par le manga, tant ressent immédiatement la même impression que devant un film d'Hayao Miyazaki avant de trouver des éléments qui ne sont pas sans rappeler Akira, que par les histoires de Métal Hurlant, un autre traumatisé de Moebius, ou les comics purs et durs, option SF pulp des années 50-60.

Pourtant, le thème d'ApolyptiGirl est très actuel, puisque dans cette BD aussi on se demande à quoi ressemblera le monde après l'Apocalypse. Une habitude en ce moment dans la Pop Culture, mais à la différence d'un Brian Wood, McClean ne verse pas dans le versant sombre et désespéré puisqu'il imagine un monde bien vivant, où la vie a repris le dessus sur les vestiges de la civilisation. Si l'on considère du point de vue humain, c'est en revanche moins reluisant, puisqu'on est revenu à un niveau primitif de tribus préhistoriques, mais qui savent quand même utiliser les M-16 qui jonchent le sol.

"Gus, the old merch in the park."

C'est dans ce monde que l'on découvre notre héroïne, Aria. Celle-ci est une humaine qui ne semble pas avoir été affectée par la dégénérescence de notre espèce, et qui transporte avec elle une bonne humeur à toutes les épreuves. En compagnie de son chat Jelly Bean, qui est juste aussi parfait que mignon, elle s'acharne à réparer un mécha délabré et à poursuivre un étrange signal qui s'évanouit toujours avant qu'elle n'arrive au niveau de celui-ci. En pleine solitude, on la découvre en train de converser avec le narrateur, brisant totalement le quatrième mur.

Seulement, ce n'est pas qu'une aventure éthérée. McLean écrit ici un vrai récit d'action qui nous amène à penser sur la nature humaine, et surtout sur les territoires dangereux où elle se réfugie quand elle est poussée à bout. Car Aria va être mise dans des situations périlleuses qui révéleront qu'elle n'est pas si différente de ces hommes revenus à l'état de bêtes sauvages. Nous la suivrons alors qu'elle vit ses aventures confrontée aussi bien à elle-même qu'à un monde aussi vaste que dangereux. Et de filer une petite métaphore sur notre société actuelle.

Car McLean livre dans cette œuvre poétique un discours qui est aussi (évidemment) critique. Difficile de ne pas voir en cette mystérieuse corporation One une référence aux 1% qui continuent de profiter des hommes et de la Terre même après la fin du monde. Et il y a aussi ce que l'on découvre lors de cette fin qui fait honneur aux grandes œuvres de science-fiction, que l'on ne vous révélera pas, mais qui ouvre grandement le récit, tant au niveau de l'intrigue que du message qu'il transmet. Pour une première œuvre, on est confondu devant tant de richesse et de maîtrise, sans qu'il n'en néglige le fort impact émotionnel. Andrew McLean est un artiste à suivre, et vous pouvez compter sur nous pour vous chroniquer ses futurs projets ! 

Alfro
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