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Gotham, la critique du pilote

Gotham, la critique du pilote

ReviewSeries tv
On a aimé• Donal Logue, convaincant en Harvey Bullock
• Quelques ambitions à creuser
On a moins aimé• Le fan-service dégoulinant et jamais à-propos
• Le casting, super inégal
• Une réal' 100% labellisée TV
Notre note

Dans la guerre que se livrent les géants de l'entertainment à partir de leurs adaptations de Comics, il était dit que la bataille de la TV serait déterminante à la rentrée 2014, au moment où Warner Bros (Arrow, Flash, Constantine...) et Disney (Agents of S.H.I.E.L.D/Agent Carter) avancent leurs pions. Après la déception Flash et l'interrogation Constantine, c'était au tour de Gotham de faire ses grands débuts à la TV Américaine hier soir, sur la Fox précisément.

Vaguement revendiqué comme le fils spirituel de l'excellentissime Gotham Central d'Ed Brubaker et Michael Lark, le show écrit par Bruno Heller (The Mentalist) et réalisé par Danny Cannon (réalisateur du Judge Dredd de 1995, oui oui) avait une belle carte à jouer, au moment où ses consoeurs de séries affichent des ambitions bien maigres et des qualités rarissimes. 40 minutes plus tard, c'est un triste constat qui ressort de ce pilote, qui tient ses promesses, mais peut-être pas les bonnes.

D'emblée, il y a une chose que l'on ne reprochera pas à Gotham : vouloir nous plonger dans le monde de Gotham City et nous présenter ses protagonistes les plus marquants. C'est simple : tous les personnages majeurs vendus pour la série sont présents dès ce pilote, même si certains d'entre eux (Catwoman, Renee Montoya) relèvent pour l'instant plus du fan-service binaire qu'autre chose.  Les autres (Ivy, Bruce Wayne, Cobblepot, Nigma, Fish Mooney, Falcone...) vont tous s'entrecroiser le temps d'un épisode qui nous a surtout marqué par sa réalisation chaotique, où les fonds verts, les plans aériens, les incohérences débilitantes et les faux-raccords se disputent la vedette. Nous étions prévenus, ce pilote est tout sauf une réussite technique et se révèle être d'avantage une introduction au futur de la série qu'autre chose. 

Du côté du casting, là aussi Gotham souffle le chaud et le froid. Si l'impeccable Donal Logue semble déjà à l'aise dans les baskets de l'ambivalent Harvey Bullock, Ben McKenzie semble encore manquer de repères avec le rôle de Jim Gordon, au même titre que les vilains de ce premier épisode, Fish Mooney et Falcone en tête.  L'autre problème de ce pilote, qui risque de s'étendre à l'ensemble de la série et qui est déjà le mal principal dont souffrent l'ensemble des séries adaptées de Comics, c'est le manque de finesse qui accompagne cet épisode. Le non-dit est sacrifié sur l'autel de l'évidence et du pathos, devenant d'autant plus agaçant lorsqu'il s'agit de poser des bases déjà largement communément acceptées. Invoquer les spectateurs novices ne serait pas une excuse, dès lors que c'est bel et bien un choix artistique qui provoque cette lourdeur dans le développement du plot et de ses nombreux sub-plots.

Car c'est bien cette intrication d'histoires qui sauve Gotham de la noyade. La série semble d'emblée poser des liens entre l'ensemble de ses personnages (créant une fois de plus l'effet vase clos d'une série qui reposera sur une dizaine d'acteurs dans un show qui nous promet de découvrir les dessous de la pieuvre Gotham), afin de promettre un futur riche à la série, qui devrait jouer sur cette échelle de relations pour se développer et enrichir les différents fils rouges déjà posés (l'assassin des Wayne, le "Joker" promis par la production...).  

Tout en s'écartant de l'approche mielleuse des séries de la CW (grâce à quelques scènes plutôt violentes notamment), Gotham ne parvient pas encore à décoller du carcan des séries labellisées DC et peine à convaincre malgré un pilote all-star, rempli à ras bord de caméos et d'autres éléments de fan-service. Il serait dommage d'enterrer la série de la FOX trop vite cependant, notamment grâce à ses multiples pistes développées pendant les 40 minutes d'un pilote trop tendre et sans génie. Un bon point tout de même pour Donal Logue, qui s'affiche définitivement comme un nom solide du petit monde des séries. 


Sullivan
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