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Guardians of the Galaxy, la critique

Guardians of the Galaxy, la critique

ReviewCinéma
On a aimé• James Gunn, maître à bord.
• Un vent de fraîcheur chez Marvel Studios.
• Une réalisation de qualité au service de saines ambitions.
On a moins aimé• Karen Gillan en méchante, on a presque du mal à y croire.
Notre note

Cette critique est garantie sans le moindre spoiler.

Il est de coutume de dire que l'appréciation d'un long-métrage est proportionnelle à l'attente que l'on place en celui-ci. Concernant Guardians of the Galaxy, les dés étaient jetés depuis plusieurs années (pour son histoire croisée avec celle du site où vous lisez ces lignes notamment) et le film de James Gunn, déjà considéré comme le premier immense pari de Marvel Studios, trônait sans aucun doute sur le podium de nos rêves les plus fébriles.

Après avoir confié les clés du vaisseau (et la réécriture d'un scénario jugé bancal) à l'un des artistes les plus passionnés de l'industrie en Septembre 2012, il est aujourd'hui l'heure du bilan, et celui-ci est flatteur pour un réalisateur qui était loin d'imaginer, lorsqu'il travaillait pour Lloyd Kaufman en 1997, qu'il serait un jour à la tête des aventures des plus adorables losers de l'espace.

Comme si la mission de convaincre le grand public d'assister aux aventures d'assassins, de voleurs, d'arbre vivant et de raton-laveur de l'espace n'était pas déjà suffisamment risquée, les Gardiens sont historiquement l'un des secrets les mieux gardés des amoureux de Comics. Ainsi, adapter les aventures de Star-Lord et des siens sans puiser dans la quasi-totalité du fabuleux run de  Dan Abnett et Andy Lanning représentait déjà un petit exploit d'écriture, à l'heure où réécrire leur histoire pour mieux les présenter au monde entier revenait déjà à choisir dans les innombrables incarnations du groupe de héros cosmique le plus protéiforme de la BD Américaine. 

Pourtant, James Gunn et Nicole Perlman (qui co-signe le scénario aux côtés du réalisateur de Super) contournent le problème avec agilité et intelligence, faisant de Guardians of the Galaxy ce qu'il était appelé à être : une orgie pop à part (entière) dans le plan plutôt terre-à-terre de Marvel Studios depuis 2007. Ayant tout à fait compris les tenants et les aboutissants de leur mission, le duo de scénaristes livre une copie quasi-parfaite, qui jongle entre intimité, scènes d'actions furieuses et vraie réflexion profonde, planquée sous une couche d'un humour bienvenu, et globalement bien plus qualitatif que ce que proposaient Kevin Feige et les siens depuis quelques années et l'apparition des blagues en séries dans leurs films. James Gunn vient du cinéma de genre, est un amoureux de cynisme et d'humour, et ça se sent. Le résultat n'en devient que plus brillant pour le grand public comme pour les aficionados de Comics et c'est une synthèse tout à fait intelligible et qui ne sacrifie aucune richesse qui s'offre à nous.

Du côté du casting, si l'on passe déjà au dessus du petit exploit physique réalisé par un Chris Pratt toujours aussi empathique et des prouesses d'animation que représentent Rocket et Groot, on peut souligner d'emblée l'osmose qui unit Dave Bautista, Zoe Saldana, Bradley Cooper et Vin Diesel. Plus qu'un patchwork de noms bankables à Hollywood, Guardians devient instantanément fabuleux grâce à la façon qu'ont ces grands noms de jouer et de vivre ensemble, et peu nous importe finalement de savoir si cette union à l'écran transcende ou non la toile de cinéma pour se propager dans la vraie vie. Mais au-delà de ses acteurs, le film puise sa force dans son message, et si Hollywood n'est pas le champion de la philosophie appliquée, James Gunn parvient à délivrer au travers de son film une véritable fable sur l'amitié, sur l'amour (que la soundtrack sur laquelle nous reviendrons plus bas appuiera pour le plus grand bonheur de vos zygomatiques), sur l'acceptation de son prochain et du passé de tout à chacun, en plus de placer quelques minuscules pistes sur la vacuité des êtres et des choses, toutefois dépassée par les enjeux sentimentaux des plus belles émotions qui forment cette si complexe nature humaine.

Et plus haut encore que le message (qui souffre peut-être du statut inhérent de blockbuster du film), c'est bel et bien la science du réalisateur qui fait du métrage une réussite totale. James Guun est de ceux qui font de la symétrie une lubie et des techniques classiques de production une obligation. Ainsi, les maquillages et les décors naturels exigés par son background de réalisateur de films de genre se marient à merveille avec les techniques de production moderne (l'animation hallucinante du duo Rocket / Groot en tête, l'ensemble des FX - qui surclassent TOUT ce qu'a fait Marvel Studios jusqu'à aujourd'hui - ensuite). Ajoutez à ça la présence de plusieurs Money Shots dans un film qui puises sa force dans l'intime, ainsi qu'une 3D plus convaincante que jamais (je n'avais pas ressenti une telle immersion grâce à cette technologie sur laquelle je suis pour le moins réservé depuis Avatar et Piranha 3D - oui oui), et vous obtenez un parfait mélange des genres, qui vient faire écho au fameux message dont je vous parlais quelques lignes plus haut.

Si vous pensiez comme moi que les Gardiens de la Galaxie version ciné' étaient composés de cinq membres, détrompez-vous. En effet, un sixième larron un peu inattendu (quoique, quand on aime la filmo' de James Gunn, des signes ne trompaient pas) s'invite à la fête, en la personne de la B.O du film, qu'il s'agisse des partitions composées par Tyler Bates ou de l'incroyable playlist proposée, qui mêle tour à tour David Bowie, Blue Swede, 10cc, Rupert Holmes, les Runaways, Elvin Bishop, Marvin Gaye et j'en passe. Véritablement ancrée au sein de l'histoire au travers du Walkman de Peter Quill, la musique fait partie intégrante de la narration, que l'on passe du rire aux larmes en fonction des morceaux choisis avec soin par la production. 

Mais parce que tout n'est pas parfait avec Guardians (et notamment que certains maquillages naturels demandent parfois un petit temps d'adaptation - alors que la peau verte de Zoe Saldana ne choque jamais), il faut tout de même noter que deux acteurs, excellents au demeurant, passent un peu à côté de leur mission. En effet, Karen Gillan (Nebula) ne semble pas toujours à sa place dans la peau d'antagoniste, tandis que Benicio Del Toro, apparu avec fracas dans la scène post-générique de Thor - The Dark World, se cantonne finalement à un rôle de figuration bienvenu, mais diablement frustrant au vu du potentiel artistique de l'interprète du Collector. Enfin, Xandar, où l'on retrouve Glenn Close et son Nova CORPS, paye ses faux-airs de Starfleet alors qu'un soin tout bonnement hallucinant est apporté au reste des planètes et des aspects purement Space-Opera du film. Évidemment, rien de dramatique là-dedans, mais il serait injuste de ne pas le signaler.

James Gunn réclamait la paternité de son œuvre, Kevin Feige et les spectateurs seront ravis de lui offrir sur un plateau, lui qui s'est battu pour faire exister le film qui vous sera très bientôt présenté. Guardians of the Galaxy est à part dans l'univers Marvel Studios et puise sa force dans une parfaite gestion de ses influences et de ses responsabilités, formant finalement une orgie pop destinée aux petits comme aux plus grands. Cerise sur le gâteau : les fans de Comics en auront pour leur argent, et pourront fantasmer sur les conséquences de certains plans de longs mois avant le retour de James Gunn au poste de capitaine du Milano. Autant vous dire qu'on a déjà hâte de retrouver Chris Pratt et les siens, et de danser de nouveau au milieu de Knowhere avec Rocket, Groot, Gamora et Drax. 


Sullivan
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