Les séries sur le thème de l'éco-anxiété se multiplient depuis quelques années, comme si l'apocalypse se faisait plus présente - avouez que tout ça est tout de même très curieux ? Les auteurs de BDs, grands paranoïaques notoires, estiment visiblement que la planète va très mal et que l'activité humaine n'y serait pas pour rien. Dans l'absolu, une théorie qui s'entend, et qui mobilise visiblement toute une batterie d'initiatives personnelles. Chez Image Comics, la série Junk Rabbit de Jimmie Robinson (Bomb Queen) vient s'ajouter à la pile. Il s'agira cette fois d'un lapin vengeur, de décharges inhabitables et d'une espèce humaine sur le point de recevoir le poing vengeur de la nature à travers la gueule.
Swamp Thing meets the Toxic Avenger
Notez que la sollicitation officielle d'Image Comics parle plutôt d'une rencontre entre Robocop et Toxic Avenger, dans la mesure où Robocop a la violence et le propos antisocial contre la société de consommation qui semble effectivement renseigner le pitch de Junk Rabbit. Pour résumer ? La partie la plus privilégiée de l'humanité s'est réfugiée dans des villes sous dômes pour échapper au désastre écologique. L'autre partie, les défavorisés, habite au milieu des décombres dans une atmosphère toxique. C'est de ce groupe précis, au milieu des décharges à ciel ouvert, que va apparaître le vengeur masqué sur le point de partir en croisade contre les premiers responsables de l'effondrement. Celui-ci s'appelle Junk Rabbit, et a visiblement décidé de décapiter à tout va dans cette bourgeoisie du futur qui a piétiné la biosphère sans se poser de questions. D'où le rapport au Toxic Avenger, dans la mesure où la série de Robinson a tout de même l'air de tirer sur le genre de la satire et de l'humour noir plus que sur la contestation sociale d'un film comme Robocop.
L'artiste explique que les mécaniques actuellement en place - la prolifération des sans-abris aux Etats-Unis, un énorme problème pour cette civilisation à l'agonie en pleine crise des opiacés, couplée à la société de consommation et son infatigable production de déchets - pose un problème dans le rapport à nos héros du présent. Pour faire simple, les Batman, Superman ou Wonder Woman ne sont simplement pas adaptés, ou pas taillés pour évoquer la situation qui attend l'espèce humaine d'ici deux, trois ou quatre générations - où l'on pensera moins à l'insécurité, et davantage à la survie. Robinson va donc chercher à imaginer à quoi ressemblerait un héros créé en 2050. A quel besoin celui-ci devrait-il répondre, et dans quelle société celui-ci apparaitrait. Une démarche sympathique, et qui se propose cette fois d'être plus ludique que d'autres comics de cette catégorie.
Le premier numéro de Junk Rabbit est attendu pour le 5 avril 2023.