Il arrive à quelques rares instants que nous élargissions nos horizons éditoriaux en ce qui concerne le cinéma ou la télévision, pour ne pas s'intéresser qu'aux adaptations sensu stricto de comics, mais aussi des oeuvres dont les thématiques peuvent correspondre, à notre sens, à ce dont nous parlons au quotidien sur le site. C'était par exemple le cas du Comment je suis devenu super-héros de Douglas Attal, de Brightburn, ou encore il y a bien longtemps de Chronicle. Hé bien, si vous aviez apprécié ce dernier, il y a un film qui arrive bientôt dont nous nous devons de vous parler : The Innocents, de Eskil Vogt. Le fait qu'il vient de recevoir deux prix au récent festival du film fantastique de Gérardmer est une parfaite occasion de vous le présenter.
Le réalisateur et scénariste norvégien Eskil Vogt (remarqué autant pour sa réalisation que pour son écriture, puisqu'il a écrit le scénario de Julie (en 12 chapitres), primé à Cannes) a présenté The Innocents à l'institution pour le cinéma de genre que constitue le festival de Gérardmer ; et la projection a définitivement convaincue, puisque le long métrage a remporté à la foix le Prix du Public ainsi que le Prix de la Critique - de quoi attirer l'attention sur un cinéma d'auteur assez économe mais Ô combien puissant dans ce qu'il montre.
The Innocents nous emmène dans une cité en Norvège, située aux alentours d'une forêt, dans laquelle on suit quatre enfants qui se retrouvent et jouent ensemble. Ida ( et sa grande soeur, autiste, Anna, viennent d'arriver, et rencontrent le jeune Ben et Aisha. C'est ce dernier qui les emmène dans un coin où chacun va découvrir qu'ils ont obtenu des pouvoirs. Au début, les gamins s'amusent, mais les affres de l'enfance et l'absence de compas moral à un si jeune âge va progressivement faire basculer le récit vers de l'horreur pure et dure.
On connaît très bien la maxime sur les grands pouvoirs et les grandes responsabilités - et Vogt prend ce principe à rebours avec des enfants - qui ne sont justement pas doués de responsabilité - pour interroger cette période de la vie, dans un registre qui ne sera pas sans rappeler Chronicle, toutes proportions gardées. Le film est en effet économe (mais efficace) dans sa mise en scène, et sais allier effets spéciaux de synthèse ou pratique pour montrer les pouvoirs des gamins - avec quelques scènes particulièrement cruelles. Le film est attendu pour le 9 février 2022 au cinéma (dans un nombre de salles encore inconnu), et on vous laisse avec le trailer ci-dessous, en plus de féliciter le réalisateur pour les deux prix obtenus.