Conséquence indirecte des mesures de confinement : depuis quelques jours, les réseaux internet sont sous la menace d'une saturation généralisée. Avec des millions d'utilisateurs de Netflix bloqués chez eux, pour la plupart, sans activité, l'usage des plateforme de vidéo à la demande n'a cessé d'augmenter depuis la fermeture des écoles et universités. Les opérateurs et fournisseurs d'accès craignent aujourd'hui que la bande passante disponible ne suffise pas à couvrir cette consommation massive de streaming par les usagers, au point de plaider leur cause auprès du gouvernement.
Suite à une demande directe du commissaire européen pour le marché intérieur,
Netflix a conséquemment accepté de baisser la qualité de ses contenus pour alléger le trafic. Des contenus passés en basse définition, plus légers, et ce pour une période de 30 jours. En France, les géants du divertissement et des réseaux sociaux représentent une part cruciale de l'utilisation de bande passante (23% à 25% de données descendantes utilisées pour
Netflix, 17% à 19% pour
Youtube, avec des chiffres bien moins importants pour le reste du peloton de tête), et les experts quantifient déjà le début de saturation du trafic à une fourchette contenue entre 10% et 30% d'augmentation en quelques jours. Avec
l'arrivée prochaine de Disney+ en France, le gouvernement craint pour la stabilité du web, capital pour maintenir l'état des communications et des services pendant cette période de crise.
Selon
Les Echos, le gouvernement français serait intervenu pour tenter de convaincre le géant du divertissement de décaler son lancement en France.
Disney aurait toutefois choisi de maintenir sa date de sortie (parce que c'est pas
Bruno le Maire qui va apprendre la vie à ce vieil
Oncle Picsou). Le groupe aurait surtout besoin d'une victoire sur le plan économique en ce moment - avec l'épidémie de Coronavirus, responsable de la fermeture des salles de cinéma et des parcs d'attractions, secteurs clés de l'activité
Disney, aurait perdu en l'espace de quelques semaines l'équivalent boursier de 85 milliards de dollars de valorisation. Peu de temps après
l'annonce du nouveau président, Bob Chapek, les facteurs d'incertitude se multiplient sur la capacité de l'enseigne à passer l'année sans un coup de main de sa jeune division
streaming, une force de frappe à considérer en période de confinement à l'international.
Reste à voir si les opérateurs parviendront à convaincre l'entreprise d'opérer le même nivellement dans le poids des vidéos, le temps de traiter les cas de patients atteints de la maladie avant de rouvrir les accès au dehors. En cas de saturation du web, la situation pourrait fortement dégénérer pour les citoyens parqués chez eux - là-encore, il est probable que le gouvernement intervienne au niveau législatif pour rationner la bande passante, pour peu que le problème s'aggrave dans les semaines à venir.