Comme chaque année, la Gay And Lesbian Alliance Against Defamation remet des récompenses aux oeuvres méritantes qui auront participé à la représentation des LGBTs dans les oeuvres de fiction. Le cinéma, les séries télévisées et les comics sont évidemment concernées, et c'est cette année au tour du bon Mark Russell de recevoir une statuette honorifique pour sa réinterprétation du personnage d'Hanna-Barbera, Snagglepuss, le félin rose bonbon d'un obscur cartoon des années 1950.
Connu en héros maladroit cherchant à décorer la grotte qui lui sert de logis, ce personnage aura été repensé de fond en comble par Russell, qui choisira d'en faire un dramaturge gay dans les Etats-Unis de 1953. Traqué pour ses pièces et son mode de vie par un comité de censure, le dandy griffu sert de parabole au scénariste pour évoquer la bien-pensance républicaine à une époque où la bande-dessinée s'apprêtait à accueillir les jalons castrateurs du Comics Code Authority.
Plus généralement,
Exit Stage Left : The Snagglepuss Chronicles est une nouvelle tribune politique pour
Russell après
Prez, et emporte un prix mérité devant une quantité d'autres oeuvres mettant en avant des figures LGBT :
Batwoman,
Iceman,
Runaways ou
Doctor Aphra, mais également en indé' les titres
Bingo Love de
Tee Franklin,
Fence de
C.S. Pacat ou l'incontournable
Strange in Paradise XXV du grand
Terry Moore.
Un joli palmarès particulièrement actuel, quoi qu'on pourra critiquer la présence sempiternelle, mais surtout solitaire, de Batwoman pour la partie de DC Comics, présente chaque année et assez rarement accompagnée dans ce chemin vers la représentativité.
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