Après une courte pause d'une semaine (parce qu'il fallait qu'on se repose après la Comic Con Paris), la Checklist Comics est de retour pour attaquer l'avant-dernier mois de l'année. Une fois de plus, les éditeurs américains s'en donnent à coeur joie, dans le mainstream ou l'indé, pour attirer vos yeux de lecteurs et vos porte-monnaies. Face à une telle profusion, avec son lot de nouveautés, il est peut-être difficile d'y voir clair. Qu'à cela ne tienne, notre chronique hebdomadaire est justement là pour vous.
Et nous n'en oublions évidemment pas les sorties de nos éditeurs VF, auxquelles nous consacrons une partie de l'article ! Quel que soit votre profil de lecteur ou lectrice, il y a certainement une sortie pour vous, et on espère que notre Checklist vous aidera à la trouver ! Si votre petit plaisir personnel ne figure pas dans la liste, on vous invitera à le rajouter dans l'espace commentaire pour en faire profiter tout le monde !
Assurément LA méga-grosse sortie de la semaine, qu'il s'agisse de mainstream ou d'indé. Oui, nous faisons partie de ceux qui adulent en grande partie le travail du scénariste écossais Grant Morrison, et encore plus lorsqu'on se rappelle que son dernier travail d'ampleur chez DC est le génial Multiversity. Le voilà de retour chez l'éditeur à deux lettres aux commandes du relaunch de Green Lantern, qui promet selon l'auteur de se focaliser sur le côté flic de l'espace - bien que certaines couvertures nous ont déjà montré que Morrison compte repartir dans quelques folies. Avec un Liam Sharp qui nous a également fait très plaisir ces dernières années sur Wonder Woman et Brave and the Bold, il n'y a aucune raison pour ne pas aller découvrir ce premier numéro !
Et la grosse sortie indé se trouve du côté Image Comics, avec le nouveau titre de John Layman, scénariste entre autres de l'excellent Chew. Ce dernier s'associe à l'artiste Afu Chan pour cet Outer Darkness qui attise la curiosité rien qu'avec sa couverture. Il s'agit d'un titre qui mélange horreur et science-fiction, a priori aux influences multiples. L'humanité a, dans un futur plus ou moins proche, réussi à explorer l'espace, mais a découvert ce faisant des horreurs indicibles dans les profondeurs du vide. A voir si le style graphique de Chu réussira à véhiculer de la peur, mais la direction artistique marquée, aux couleurs pop, donne déjà un charme indéniable. Une lecture qu'on va surveiller avec attention !
Un peu de WickDiv, ça ne se refuse jamais. Comme ils en ont régulièrement l'habitude, Gillen et McKelvie proposent cette semaine un one-shot pour aller faire une petite pause vis-à-vis de l'intrigue principale. Alors que le dernier arc se prépare, il s'agit pour l'équipe de ramener leurs potes artistes et scénaristes pour des histoires courtes, plutôt humoristiques, comme la première qui réimagine le concept de l'histoire (la réincarnation cyclique de dieux qui se fondent parmi les humains)... avec des chiens. Vous l'aurez compris, on est là pour l'humour, l'art et la détente. Pourquoi y résister ?
Nouveauté parue chez Image Comics (oui, encore eux !) le mois dernier, Dead Rabbit est une très jolie découverte qui a su nous séduire dès le premier numéro. Un polar hard boiled dans lequel un ancien vigilante masqué (plutôt du genre à agir pour son compte que pour les autres, d'ailleurs) des années 1990 coule une retraite plus ou moins paisible mais va devoir reprendre du service a) pour pouvoir payer les soins de sa femme et b) parce que la force des choses fait que. Servi avec un humour noir et un certain punch par Gerry Duggan, le titre vaut également pour la patte de ce bon John McCrea (Hitman), qui apporte son savoir faire pour un titre brutal et entraînant, dont on attend confirmation de notre bon ressenti avec ce second numéro.
Au cours du dernier arc que Tony S. Daniel dessinait, Tom King aura mené un Batman très loin dans la violence et dans sa lutte face à un KGBeast qui lui a fait beaucoup de mal en s'en prenant à Dick Grayson. A voir si le scénariste compte continuer de pousser le Chevalier Noir dans ses derniers retranchements (il en mange pas mal, depuis son "mariage"), et c'est avec plaisir qu'on poursuit la lecture de ce run toujours aussi plaisant. D'autant plus qu'avec ce numéro, qui va voir Batman se mêler aux affaires du Penguin, c'est Mikel Janin, très doué collaborateur du scénariste, qui revient pour la partie artistique. Un régal pour les yeux d'ores et déjà assuré.
Les récents essais de Dynamite sur la licence James Bond auront donné de très bonnes lectures (parce que Warren Ellis ou Ales Kot), et c'est donc avec curiosité qu'on souhaite découvrir ce nouvel essai. On y retrouve l'auteur Greg Pak qui a pu se montrer capable de bonnes choses comme de moins bonnes, et Marc Laming (Wonder Woman) pour une nouvelle mission qui entraînera l'agent 007 à Singapour, pour une sombre (forcément) affaire de valise à récupérer, au contenu caché, avec plusieurs agents et la mafia sur le coup. Il faut dire que la couverture rappelle un poil du 100 Bullets, espérons que l'intérieur soit tout aussi qualitatif !
C'est la semaine dernière qu'a commencé le crossover entre les titres Aquaman et Justice League, qui devrait amener les bases pour le prochain run de Kelly Sue DeConnick sur le personnage. La seconde partie se déroule ici, et si l'on peut douter que l'écriture de Snyder (ou la nature de commande du crossover) ne laisse pas la place à une brillante histoire, de pouvoir retrouver Francis Manapul aux dessins, après son joli travail sur No Justice, reste une aubaine qu'on n'a pas envie de laisser passer.
- Commander chez Comics Zone (à venir)
Tout vient à point à qui sait attendre, les lecteurs d'Umbrella Academy chez Dark Horse Comics le savent très bien ! Après nous avoir fait languir, Gerard Way est de retour pour cette troisième mini-série consacrée à son univers aux emprunts super-héroïques si particulier - et si attachant, notamment pour la touche graphique unique apportée par Gabriel Ba. La série a désormais effectué un saut temporel et le premier numéro nous permettait de découvrir la situation d'une partie des protagonistes - c'est au tour de ceux qui manquent de faire leur apparition ici, on l'espère du moins. En tous les cas, en attendant de se hyper pour la série Netflix au casting 5 étoiles, Hotel Oblivion est la lecture parfaite pour profiter de cet univers !
En parallèle d'excellentes séries indé' comme Renato Jones ou Giant Days, l'éditeur Akiléos propose aussi régulièrement des ouvrages patrimoniaux destiné à remettre en valeur certaines publications fondamentales dans l'histoire du comicbook. Notamment les titres des années 40-50 d'horreur, de science-fiction ou policiers qui ont bien fleuri vers la fin de l'âge d'Or, quand le super-héros n'avait plus tellement le vent en poupe. Sort cette semaine le cinquième volet de Tales from the Crypt, anthologie d'horreur cultissime de l'éditeur EC Comics à qui les comics modernes horrifiques doivent beaucoup, présentés dans un ouvrage soigné du plus bel effet, qui fait honneur à ces anciennes parutions. En outre, ce volet contient un livret des couvertures, en couleurs, de ces anciens numéros. La qualité des histoires est certes variable, mais pour tout passionné de bande dessinée américaine, ces collections d'Akiléos (qui publie également Tales of Suspense, Crime SuspenStories, Shock SuspenStories, The Haunt of Fear ou Weird Science) sont une vraie mine de curiosités !
Une nouvelle intégrale à retrouver cette semaine chez Bliss Comics ! Après les récentes Bloodshot ou Shadowar, c'est à la première équipe super-héroïque d'avoir droit à un gros recueil contenant toute la série pilotée par Matt Kindt, l'un des architectes du Valiant moderne et qui a fait un parcours plutôt sans fautes chez cet éditeur. Alors oui, les lecteurs les plus fidèles de Bliss savent que les onze premiers numéros ont été publié séparément (dans les intégrales X-O à cause de crossovers et dans un FCBD), mais si ce n'est pas votre cas - ou quand bien même, c'est là l'occasion de retrouver Livewire, X-O, Ninjak et le Guerrier Eternel pour des aventures épiques et forcément joliment illustrées puisqu'on y retrouve Doug Braithwaite, Cafu ou encore Pere Pérez. Clairement un achat à envisager pour les fêtes de fin d'année à vos proches grands lecteurs !
On aurait pu croire à un gimmick un peu nul calqué sur Old Man Logan, mais en explorant le monde créé par Mark Millar et en appliquant le procédé à ce bon vieux Clint Barton, bien embêté par la vieillesse et sa vue décroissante, Ethan Sacks a relevé le défi pour une histoire vraiment bien fichue, qui permet de retrouver cette vision post-apocalyptique de l'univers Marvel qu'on a pu apprécier. En outre, Marco Checchetto est en grande forme sur la partie artistique, et ce qui mine de rien, ne partait pas sous les meilleurs auspices, est devenue une lecture bien agréable de la Maison des Idées, qu'on se réjouit de retrouver cette semaine chez Panini Comics.
Après deux tomes en préambule pour aborder la question des Seven Soldiers of Victory, il est temps de passer aux choses très sérieuses avec ce troisième tome de Final Crisis, qui nous parvient chez Urban Comics. Les héros de l'univers DC (à l'époque pré-Flashpoint, c'était quelque chose !) se rendent compte que les hordes de Darkseid ont préparé une invasion massive de la Terre - et sont même déjà sur place pour certains d'entre eux. L'affrontement est dantesque, cosmique, perché, halluciné - en bref, du Grant Morrison à des cimes parfois difficiles, mais si vous avez suivi Urban ces dernières années, vous avez normalement les ouvrages pour aborder Multivers et autres concepts fous de façon plus sereine. Clairement une étape indispensable dans l'historique DC, avant d'aborder Multiversity la semaine prochaine !
Une sortie à ne manquer sous aucun prétexte chez Panini Comics cette semaine, c'est le X-Men : Grand Design d'Ed Piskor, qui arrive dans un joli grand format (un peu cher, certes, mais tout de même). L'artiste qui s'était déjà illustré pour ses travaux sur Hip Hop Family Tress s'amuse ici à retracer la longue histoire (et compliquée) des mutants, en s'efforçant de synthétiser les moments les plus importants de leurs débuts, ici lorsque leur formation s'est faite, avec les débuts de l'opposition entre Xavier et Magnéto. Un indispensable de cette année, et l'on a hâte de voir les prochains volumes parvenir en VF également.
Du côté de Delcourt Comics, on s'aventure dans l'indé horrifique avec le second tome de Redneck, sympathique série de vampires sous fond de discours social. Une famille qui a tout fait pour se tenir à l'écart se voit confrontée à des ruraux pas très sympathiques, et contraints de fuir leurs terres. Le joyeux Donny Cates s'efforce de faire un drame familial en utilisant en sous-texte les codes du vampire, pour un résultat assez prenant (sans être un chef d'oeuvre non plus), qui vaut aussi pour le joli dessin de Lisandro Estherren. La famille Bowman pense s'être tirée d'affaires mais ce sont leurs congénères vampires qui risquent désormais de s'en prendre à eux. Un polar sanglant à suivre, pour les amateurs !
- Commander chez Comics Zone (à venir)
De retour chez Bliss Comics avec ce petit récit complet, proposé par B. Clay Moore. Une histoire assez curieuse, et a priori détachée du reste de l'univers Valiant (un peu comme Britannia ou War Mother, qui peuvent se lire complètement indépendamment du reste), dans laquelle une famille se retrouve mystérieusement sur une île où le temps s'est arrêté à la pré-histoire. Un récit sur la perte d'humanité, comme en témoigne le titre, et qu'on a hâte de lire au vu de l'équipe artistique, puisqu'on y retrouve Clayton Henry (Archer and Armstrong) et le fantastique Lewis Larosa (Bloodshot Salvation).
Vous connaissez si vous nous lisez notre petit amour pour le Deathstroke de Christopher Priest, qui compte parmi les meilleurs titres lancés avec le Rebirth de DC Comics. La question de la famille de Slade Wilson, très compliquée, sera au coeur de ce tome puisque le mercenaire a accepté un contrat sur la tête de sa fille, et va se mêler des affaires amoureuses de Jericho, l'un de ses fils. Avec l'irruption par la suite de Tanya Spears, la nouvelle Power Girl, c'est un programme chargé pour l'anti-héros, qui doit comme toujours sa qualité à la narration non conventionnelle et très demandeuse de Priest, et un joli accompagnement artistique. Une valeur sûre qu'on vous dit. Et qu'on vous redit.
