C'est certainement l'une des semaines les plus calmes de l'année pour beaucoup - mais pas pour les lecteurs de comics ! Nos éditeurs français reviennent désormais de leur pause estivale et ont moult nouveautés à nous proposer. Quant aux Américains, leurs publications ne cessent jamais de sortir et une fois encore, il y a quantité à lire. Que ce soit la nouvelle série en creator-owned de Brian M. Bendis, de nouveaux titres en indé ou du lancement d'un event chez l'un des Big Two, il y en a pour tous les goûts, et notre Checklist est là pour faire le point !
Bien entendu, si vous ne retrouvez pas votre numéro fétiche entre nos lignes, on vous invitera à nous le signaler dans les commentaires histoire de partager vos lectures du moment avec tous ! On vous souhaite en tous les cas de bonnes lectures !
L'une des promesses avec la venue de Brian Michael Bendis chez DC Comics était la poursuite de ses travaux en creator owned, au sein d'un label Jinxworld dont on voit la première nouveauté arriver aujourd'hui. Le scénariste retrouve Michael Gaydos, avec qui il a créé Jessica Jones au sein de l'excellente série Alias, pour un nouveau polar urbain prenant place dans l'univers des yakuzas de San Francisco. Pearl est une tatoueuse évoluant dans un monde de criminels et qui va se retrouver nez à nez avec un son équivalent, venu d'un clan rival, qui la poussera à vouloir laisser derrière une vie violente, qui ne cesse de la rattraper. Comme lancement pour cette première publication Jinxworld chez DC, on en attend forcément beaucoup !
Allons maintenant du côté d'Image Comics avec cette nouvelle série qui sent bon la modernité et la start up nation ! Dans un futur à peine lointain, toute l'économie est désormais basée sur des jobs précaires et des applications, dont une qui permet de lancer des crowdfundings pour assassiner des gens (hé oui). Lorsque Charlie Ellison est choisie pour cible par une campagne à 1M$, elle cherche le garde du corps le moins cher du marché sur une autre application dédiée, et c'est le début d'une série d'embrouilles menée par Chris Sebela (Heartthrob), dont on espère une première livraison aussi barrée que son pitch de départ !
Présentateur météo exubérant sur une planète Mars désormais habitée, Nathan est accusé d'avoir organisé l'attentat le plus meurtrier jamais commis sur Terre. Poursuivi par tous, il essaye malgré tout de savoir qui a vraisemblablement organisé ce complot, et tente de retrouver la mémoire. Un titre hyper dynamique et fou, servi par le scénariste de Shirtless Bear Fighter, et qui doit beaucoup aux dessins de Nathan Fox, ce dernier nous servant une ambiance pop au possible, dans un pur esprit de film d'exploitation, avec des couleurs pétantes de Dave Stewart. Troisième numéro, et on est quasiment certain qu'il sera aussi bon que les précédents !
Le premier titre de Mark Millar sous l'ère Netflix du Millarworld nous revient dans son atmosphère de complots entre familles de magiciens, assassinats obscurs et ambiance lovecraftienne, avec un troisième numéro qui voit les différents protagonistes réagir aux disparitions de leurs proches. Dans une approche moderne de la magie, mais non sans user de quelques stéréotypes, Millar livre un comic book qui fait son taff de produit d'entertainment, et si on peut critiquer la démarche, le résultat est malgré tout satisfaisant, et c'est surtout pour retrouver les planches intérieures d'Olivier Coipel que nous continuons de conseiller cette lecture.
En ce moment chez Boom! Studios nous vient un très bon comic book qui mélange fantasy et post-apo pour un résultat tout à fait savoureux. Si Spurrier, qu'on a déjà vu chez cet éditeur pour le très chouette Weavers, nous livre un récit engageant dans un univers qui se dessine (littéralement) sous les yeux du lecteur, et ce grâce à un Matias Bergara qui nous décolle les rétines à chaque numéro. Le héros Hum a réussi à protéger Ridgetown d'une attaque et doit poursuivre sa quête pour sauver l'âme de sa femme, dans un monde post-apocalyptique où tous les êtres de magie ont bien failli périr. Envoûtant, le récit est une jolie trouvaille dans les petits éditeurs indés, et on espère le voir arriver en VF un jour ou l'autre !
Aftershock Comics nous a régalé la semaine passée avec Hot Lunch Special, sera-ce un coup double avec cette nouvelle série ? Volition est un titre futuriste qui nous montre une société dans laquelle, à force de progrès, des robots intelligents sont devenus toute une classe secondaire de la société, et qui espère avoir un jour les mêmes droits que les êtres humains. Deux d'entre deux embarquent dans une périlleuse aventure lorsqu'un virus informatique menace d'éliminer toute forme d'intelligence artificielle. Un pitch au premier abord assez classique malgré tout, mais on ne demande qu'à être surpris !
Il aura fallu patienter de nombreux mois avant qu'Infinity Wars ne se lance enfin, mais le premier numéro aura su offrir un gros démarrage avec quelques moments chocs, bien qu'il faille encore voir comment Duggan va justifier le tout et poursuivre l'event, qui mènera, on le sait, le mois prochain à la zumba bizarre que constitue Infinity Warps. En l'état, on se retrouve donc bel et bien avec du blockbuster sur papier, et de ce côté on apprécie plutôt les planches de Mike Deodato Jr. Alors pourquoi se priver ?
Conclusion d'un arc de trois numéros sur le titre Batman, qui n'a pas baissé en qualité depuis son cinquantième numéro et la résolution d'un fameux mariage. Vous aurez compris que de retrouver Lee Weeks aux dessins est également une plus value indéniable, tant le duo a fait des merveilles ensemble par le passé, et l'auteur annonce ce 53e numéro comme un gros point tournant de son run - et au vu de certaines couvertures, on se doute de ce qu'il va s'y passer. Alors oui, il n'y a pas que Batman chez DC, mais force est de constater que le titre reste l'une des meilleures propositions de l'éditeur à deux lettres, et ce de façon constante !
C'est avec plaisir que nous retrouverons cette semaine le second tome de la série Hawkeye dédiée à Kate Bishop, sous la houlette de la scénariste Kelly Thompson. Suite de l'esprit insufflé par Matt Fraction, le titre est une lecture fraîche et qui permet de voir autre chose dans le lot super-héroïque chez Marvel, avec les dessins d'un Leonardo Romero qui, s'ils n'égalent pas ceux d'Aja, sont là aussi à la fois dans une sorte de référence, tout en se démarquant de son propre style. En bref, le titre est bon et mérite toute votre attention, puisque le troisième tome proposé par Panini, on imagine dans quelques mois, sera hélas le dernier.
Les héroïnes à l'honneur sinon rien ! Le génial titre de Brian K. Vaughan nous revient cette semaine dans la collection Urban Indies d'Urban Comics. Toujours accompagné de Cliff Chiang aux dessins, le titre poursuit les aventures devenues de plus en plus bizarres des jeunes livreuses de journaux. Les voyages dans le temps se sont multipliés à la fois dans un futur qui est notre présent, ou très en amont dans le passé, et les nombreuses questions laissées en suspend doivent toujours trouver réponse. Chiang reste, lui, impeccable sur le dessin, avec une colorisation aux tons fluo qui magnifique la vibe 80's de la série. Une valeur sûre, indéniablement.
C'est un chef d'oeuvre que ressort Panini cette semaine dans sa collection Marvel Deluxe. Titre publié sous le label Marvel Knights, le Inhumans de Paul Jenkins est un classique, qui explore à fond toute la complexité de la famille Royale des Inhumains, avec une intrigue en forme de machination politique fomentée par Maximus, véritablement fou, qui tente un soulèvement contre son frère Black Bolt à la fois de l'intérieur de la cité d'Attilan, tout en attisant les braises d'une guerre contre la Terre. Un récit prenant et magnifiquement servi par un Jae Lee au trait filiforme reconnaissable d'entre tous, et une saga qui fait honneur aux Inhumains.
Décidément, les gros noms sont présents cette semaine. Urban poursuit le travail d'édition de Final Crisis avec la seconde partie dédiée aux Seven Soldiers of Victory de Grant Morrison, le tome menant à la véritable Crisis étant juste après. On apprécie cette démarche didcatique menée par l'éditeur, pour aborder sereinement un event qui reste parmi les plus compliqués dans la longue histoire de DC, Morrison oblige - et c'est un pas tout aussi nécessaire pour apprécier, plus tard, le fameux Multiversity. L'auteur est en outre accompagné d'une poignée d'artistes hyper talentueux (J.H. Williams III, Pasqual Fery, Yanick Paquette) et l'on ne saura que trop vous conseiller d'aller vous procurer cet imposant ouvrage !